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dimanche 13 septembre 2015

L'impossible débat sur les migrants et les réfugiés




Les migrants ne sont pas tous des réfugiés

Les subtilités sémantiques ne sont peut-être pas très claires. On parle de sans-papiers, de clandestins, de migrants, de réfugiés… Leurs défenseurs préfèrent le premier terme, quand les deux suivants rappellent que ce sont eux qui se sont mis dans cette position, alors que le terme de « réfugiés » est appliqué à ceux qui sont contraints de quitter leur pays, du fait de guerres ou de persécutions, comme l’avait noté Joseph Macé-Scaron. Mais aujourd’hui, la distinction n’est pas toujours clairement établie. Selon les Nations Unies, depuis plus de quatre ans, ce sont 348 540 Syriens qui ont déposé une demande d’asile en Europe, moins de 10% de l’ensemble des Syriens qui ont quitté leur pays depuis 2012, la grande majorité résidant en Turquie (50% environ), au Liban, en Jordanie, en Irak ou en Egypte.

Mais du coup, ces statistiques nous révèlent que l’afflux des migrants en Europe est loin de se limiter aux réfugiés Syriens, qui ne représentent qu’une part, certes non négligeable, mais même pas majoritaire, de toutes les personnes qui rentrent illégalement dans notre continent. The Economist a repris les statistiques de Frontex, qui a recensé les 330 000 migrants illégaux qui sont arrivés en Europe. Un petit tiers seulement, soit environ 100 000, viennent de Syrie. En clair, quand l’Europe ouvre ses portes, elle n’accueille pas que des réfugiés, mais bien davantage des migrants économiques, ce qui peut éventuellement se comprendre en Allemagne, plus difficilement dans les pays où le chômage est élevé. Plus de 60 000 Afghans sont venus et on compte de nombreuses autres nationalités (Kosovo, Erythrée).

Gros oublis et Intérêts bien compris

mercredi 25 juin 2014

Irak, Libye : les interventions militaires laissent un champ de ruines


La brutale dégradation de la situation en Irak, où les djihadistes sunnites ont pris le contrôle du Nord-Ouest du pays, nous rappelle utilement que les interventions militaires ont tendance à être des désastres qui se paient pendant des années, comme le rapporte The Economist qui étudie la situation en Irak et en Syrie.



L’horreur en Irak et en Libye

Heureusement, notre pays avait pris la tête de l’opposition à l’agression de l’Irak par les Etats-Unis avec le discours de Dominique de Villepin aux Nations Unies. D’abord, Washington a agi sans le moindre mandat international (au contraire de l’intervention en Afghanistan, pas mieux inspirée néanmoins). Ensuite, le motif de l’intervention (la présence d’armes de destruction massive) était bidon. Mais pire, le bilan humain est absolument effroyable puisque les estimations du nombre de victimes varient entre 180 000 et 1,44 millions d’irakiens sur une dizaine d’années. Encore plus effarant, la situation est tellement mauvaise que les Etats-Unis apportent leur soutien à un régime de plus en plus autoritaire et critiquable et pourraient même demander l’aide de l’Iran pour contenir les djihadistes de l’EIIL.

Et la situation de Libye n’est guère plus réjouissante. En effet, dans ce pays, contrairement à ce qui s’était passé en Irak, l’intervention avait été limitée, reposait sur un accord de la communauté internationale (incluant la ligue arabe) et s’appuyait sur une opposition interne. En outre, elle avait pour but d’éviter un bain de sang dans le cadre d’une guerre civile que le régime de Kadhafi semblait sur le point de gagner. D’où le fait, qu’après des hésitations, je l’avais soutenue. Mais la situation est aujourd’hui très mauvaise avec un gouvernement qui ne parvient pas à tenir en respect des groupes qui font régner la terreur dans le pays. Du coup, je pense aujourd’hui que j’ai eu tort de soutenir cette intervention, comme je l’avais dit lors des débats sur une intervention en Syrie, à laquelle je m’étais donc alors opposée.

La frontière ténue entre internationalisme et impérialisme

lundi 2 septembre 2013

Syrie : Barack Obama, prix Nobel d’impérialisme





L’impérialisme, version 2013

La déclaration de Barack Obama ridiculise plus encore les membres du comité Nobel, qui lui avait donné le prix Nobel de la paix à peine élu. En effet, si on peut saluer le principe de demander un vote des parlementaires avant d’engager une intervention, en revanche, pas grand monde n’a souligné que cette déclaration est totalement unilatérale. En effet, Barack Obama n’a pas conditionné l’intervention des Etats-Unis à un vote positif des Nations Unies. Voici donc un pays qui décide tout seul d’intervenir ou non dans un conflit, sans même demander à la communauté internationale !

Pour cette raison, son discours est extrêmement choquant. Même dans le cas où le régime de Bachar El-Hassad aurait utilisé des armes chimiques (et les preuves que l’on évoque resteront toujours suspectes après le précédent irakien), on ne peut pas évoquer les règles internationales (sur ce type d’armes) comme motif d’interventation tout en refusant de respecter le droit international pour intervenir ! Ce faisant, les Etats-Unis agissent comme un gendarme du monde qui n’en a ni le statut, ni le droit. Ce faisant, il est difficile de ne pas voir que Washington ne fait qu’imposer la volonté du plus fort, comme l’explique bien Jacques Sapir, et cherche sans doute essentiellement à défendre ses intérêts.

François Hollande, pris à son propre piège

vendredi 30 novembre 2012

L’ONU accueille enfin l’Etat Palestinien


Hier, la Palestine a obtenu une plus grande reconnaissance internationale avec le vote positif de l’ONU pour en faire un état non membre permanent (et plus seulement une « entité observatrice »), malgré l’opposition des Etats-Unis, d’Israël et de l’Allemagne. Une avancée loin de résoudre tous les problèmes.



L’obstruction d’Israël

L’attitude des Etats-Unis et d’Israël peut paraitre ridicule. Dans les faits, la Palestine est un Etat, qui a forcément vocation à être reconnu. Mais voilà, l’accès à ce statut pose problème à Washington et Tel Aviv car cela pourrait être le prélude à une accession de la Palestine à la Cour Pénale Internationale, où elle pourrait poursuivre Israël pour l’occupation de son territoire, même si Mahmoud Abbas a, pour l’instant, assuré que ce n’était pas l’objectif du vote d’hier.

Son offensive diplomatique avait surpris tout le monde l’an dernier quand il avait annoncé son intention de changer de statut à l’ONU et qu’il avait obtenu une reconnaissance de la part de l’UNESCO. Il faut dire que comme les négociations piétinent depuis si longtemps avec Israël, il est bien légitime qu’il décide de passer par une autre voie pour faire progresser la reconnaissance de la Palestine. C’est ce qui a été obtenu avec une très large majorité hier et qu’une presse israélienne a soutenu.

Cette reconnaissance intervient après un nouvel épisode sanglant à Gaza où 140 palestiniens et 5 israéliens ont perdu la vie, comme le rapporte The Economist. Cette séquence a de nouveau montré la disproportion qu’il y a entre les actions des deux camps et que la brève guerre menée par Israël fin 2008 n’a absolument rien résolu dans la durée puisque les tirs de roquettes ont fortement repris cette année. Bref, nous restons dans une logique de guerre où Israël profite de sa force.



Que pouvons-nous faire ?