Affichage des articles dont le libellé est débat. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est débat. Afficher tous les articles

jeudi 10 août 2017

Guilluy décrit les ressorts d’un débat biaisé

La question de la fracture sociale n’est pas nouvelle, puisqu’elle était au cœur de l’élection de Chirac en 1995. Et outre le fait d’y apporter sa contribution de géographe avec son concept de périphérie, dans son nouveau livre, Christophe Guilluy revient également sur les raisons pour lesquelles le débat public est aussi biaisé en faveur de cette pensée unique dominante.



Effacement de la périphérie et brouillage de classe

vendredi 5 février 2016

Trois oppositions factices (billet invité)

Billet invité de Marc Rameaux, qui vient de publier « Portrait de l’homme moderne »


Tout débutant en philosophie sait qu’un véritable questionnement commence par une aporie, une impasse qui apparaît comme insoluble, entre deux termes contradictoires. Le jeune disciple apprend par la suite qu’un véritable concept - de ceux qui donnent à la pensée sa valeur - ne peut pour cette raison être jamais nommé : un concept est la tension qui réside entre deux thématiques contradictoires, il n’est jamais l’une seule de ces thématiques.

lundi 18 mai 2015

L’anomie sociale érigée en norme (Les Nouveaux inquisiteurs) (billet invité)

Billet invité de l’œil de Brutus



Cet ostracisme de toute forme de dissonance à la pensée unique s’étend, de bien entendu, à tous les pores de la société.

Les débats autour de la création du « mariage gay » en furent une excellente illustration. Il fut en réalité impossible de débattre sereinement (et philosophiquement n’en parlons même pas ! [i]) du sujet[ii]. L’invective des quelques extrémistes qui avaient pris l’ensemble en otage en finit par décourager, voire dégouter, jusqu’aux partisans même de la mesure[iii].

Lieu stratégique pour l’avenir de la République s’il en est, l’école est aussi clairement prise en otage par quelques idéologues pédagogistes de ministère[iv]. Coupés des réalités mais certes pas des dogmes. Comme celui du raz-de-marée numérique à l’encontre duquel nul esprit critique ne doit s’opposer, sous peine, là aussi, d’ostracisme et de censure[v]. L’école, n’est-ce pas justement ce qui devait nous ouvrir à l’esprit critique ? Hors-là ! Le pédagogisme, dont on sent bien qu’il n’est que l’avatar éducatif de la (non-)pensée libérale-libertaire, se porte au même niveau de tolérance que l’ensemble de la soupe idéologique dont il est issu. Et ici aussi, on trouvera de zélés éditorialistes, bien mâtiné d’esprit de cour, se faire le relais de la pensée unique, comme celui du Point, pour qui  « l’abolition des notes » s’inscrit dans la longue suite du « progrès », « comme l'abolition des sacrifices humains, comme l'abolition de la peine de mort, comme l'abolition de l'esclavage, comme le droit de vote des femmes, comme l'abolition des châtiment corporels »[vi]. Une sortie qui se passe de commentaires, mais qui en dit long sur le niveau de nuance et de réflexion de son auteur.

lundi 11 mai 2015

Pravda, quand tu nous tiens (Les Nouveaux inquisiteurs) (billet invité)

Billet invité de l’œil de Brutus



Les chapitres précédents les ont déjà bien mis à l’honneur. Mais il est un fait qu’aucun régime politique intolérant de nature, totalisant dans son avancée, ne puisse perdurer sans de bons organes de propagande. Et il faut bien reconnaître que, sur la défunte largeur du spectre politique des médias – spectre désormais, « concentration » oblige, quasiment réduit à un seul point dans la largeur des idées et points de vue – l’ordre libéral-libertaire, à l’intérieur duquel tendent à fusionner « élites » politiques et médiatiques, dispose de ce qu’il faut de petits courtisans de rédaction, obligés et obligeant à l’égard de l’ordre (du désordre ?) établi. Les jeunes impétrants en perdent bien vite leurs illusions[i], avec comme seules perspectives de rejoindre la meute ou de jeter l’éponge. Car au sein des médias dits « dominants », c’est une véritable police de la pensée qui s’est instituée. Au milieu de ces salmigondis de caniveau, perdurent fort heureusement quelques voix libres, au premier rang desquels on trouve le remarquable Frédéric Taddeï, toujours droit face à la médiocre vindicte de ses « confrères »[ii]. Mais au-delà : un véritable désert intellectuel dont l’une des plus belles illustrations fut la pathétique couverture du Point sur les soi-disant « néocons à la française »[iii].

Au rang des inquisiteurs, il est fort logiquement, un chef d’orchestre qui donne le la de la bien-pensance, distribue les bons et les mauvais points et fixe à jamais l’index des dangereux déviants. J’ai nommé, vous l’aurez probablement anticipé, le journal dit « de référence » : Le Monde.

mardi 5 mai 2015

Fascisme à outrance (Les Nouveaux inquisiteurs) (billet invité)

Billet invité de l'oeil de Brutus




Est-il encore possible de s'exprimer librement en France ?[i] La question mérité d’être posée tant il est vrai que « l’usage abusif et aveuglant du mot fascisme »[ii] révèle l’incapacité de toute une frange de la classe politico-médiatique à accepter le débat. Née dans les rangs de l’extrême-gauche à une époque, aujourd’hui relativement lointaine où des partis autoritaires et souvent xénophobes se projetaient en partis uniques et dictatoriaux (mais est-ce encore le cas de nos jours en France ?[iii]), l’obsession antifasciste, sous l’impulsion du politiquement correct, a progressivement gagné tout, ou presque, le spectre politique, avec cette « envie que les problèmes d’aujourd’hui soient exactement ceux d’hier et qu’il n’y ait rien de nouveau à penser »[iv]. Or, « ce refus de penser conduit à l’interdiction de penser et de nommer. Grâce à la reductio ad hitlerum, quiconque parle de la patrie, du travail et de la famille est un adepte de Pétain. Quiconque parle des problèmes posés par certains immigrés recommence la Shoah »[v]. Et c’est bien là tout le but : interdire l’accès au débat. Comme les questions économiques, sous l’égide du « TINA », ne se discutent pas (voir les chapitres précédents), il ne reste plus qu’à fermer les questions sociales au nom de la lutte contre l’Hydre et le débat ne pourra se concentrer que sur quelques vagues questions sociétales (et encore, voir les chapitres suivants). Le citoyen n’aura plus alors que le choix entre deux clans de la même dyarchie, affichant consensus sur toutes les questions de fond (l’Europe, la Nation, l’économie, la diplomatie, l’immigration, l’école, etc.) mais instrumentalisant une fausse alternative avec de savantes doses de compassions clientélistes (les clientèles étant les seules variantes des deux clans), étant bien entendu qu’ils ont de toutes façon sciemment abandonné depuis belle lurette tout forme de pouvoir réel (c’est finalement fatiguant à exercer, et bien peu gratifiant au final) aux marchés et aux technocrates.