
Les chapitres
précédents les ont déjà bien mis à l’honneur. Mais il est un fait qu’aucun
régime politique intolérant de nature, totalisant dans son avancée, ne puisse
perdurer sans de bons organes de propagande. Et il faut bien reconnaître que,
sur la défunte largeur du spectre politique des médias – spectre désormais, «
concentration » oblige, quasiment réduit à un seul point dans la largeur des
idées et points de vue – l’ordre libéral-libertaire, à l’intérieur duquel
tendent à fusionner « élites » politiques et médiatiques, dispose de ce qu’il
faut de petits courtisans de rédaction, obligés et obligeant à l’égard de
l’ordre (du désordre ?) établi. Les jeunes impétrants en perdent bien vite
leurs illusions[i], avec comme seules perspectives de rejoindre la meute
ou de jeter l’éponge. Car au sein des médias dits « dominants
», c’est une véritable police de la pensée qui s’est instituée. Au milieu de
ces salmigondis de caniveau, perdurent fort heureusement quelques voix libres,
au premier rang desquels on trouve le remarquable Frédéric Taddeï, toujours
droit face à la médiocre vindicte de ses « confrères »[ii].
Mais au-delà : un véritable désert intellectuel dont l’une des plus belles
illustrations fut la pathétique couverture du Point sur les soi-disant « néocons
à la française »[iii].
Au rang des
inquisiteurs, il est fort logiquement, un chef d’orchestre qui donne le la de
la bien-pensance, distribue les bons et les mauvais points et fixe à jamais
l’index des dangereux déviants. J’ai nommé, vous l’aurez probablement anticipé,
le journal dit « de référence » : Le Monde.