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jeudi 24 septembre 2015

Migrants : le problème, c’est l’Europe




Des méchants et des gentils

Depuis quelques semaines, nous avons droit à une critique de tous les Etats européens : la France, pour son inaction, l’Allemagne, pour son revirement spectaculaire, après avoir été portée au pinacle, les peuples, en général, pour leur égoïsme et leur manque d’ouverture, la Hongrie en particulier, parce qu’elle a le culot de mettre des barbelés à ses frontières, qui sont aussi celles de l’espace Schengen, et plus généralement, les pays d’Europe de l’Est qui refusaient les quotas obligatoires d’accueil de migrants. Le Monde fait d’Orban un « mauvais génie » et voit dans la Hongrie un « verrou de l’Europe ». La Grèce est critiquée pour ne pas tenir ses frontières, ou son mauvais accueil, après avoir vu ses budgets coupés à la hache par l’UE ! Enfin, la Commission a épinglé 19 pays pour non-respect du droit d’asile.

L’UE veut se présenter comme le gentil qui souhaite accueillir les réfugiés martyrisés par les jihadistes en Syrie, dont l’Europe aurait besoin du fait de sa démographie. Mais ceci n’est qu’une propagande destinée à habiller une quête de pouvoir. L’UE est la source de nos problèmes. D’abord, il est fou d’avoir une politique migratoire unique pour des pays aux situations démographiques et économiques aussi différentes. Ensuite, il faudrait admettre que la majorité ne sont pas des réfugiés, mais bien des migrants économiques, comme le montrent les statistiques de Frontex. Ensuite, il est bien évident que l’espace Schengen, en supprimant les frontières intérieures, créé une pression disproportionnée sur des pays qui ont du mal à la gérer (Grèce, Hongrie) et créé un formidable appel d’air avec la position de Berlin.

La solution, ce sont les Etats

dimanche 13 septembre 2015

L'impossible débat sur les migrants et les réfugiés




Les migrants ne sont pas tous des réfugiés

Les subtilités sémantiques ne sont peut-être pas très claires. On parle de sans-papiers, de clandestins, de migrants, de réfugiés… Leurs défenseurs préfèrent le premier terme, quand les deux suivants rappellent que ce sont eux qui se sont mis dans cette position, alors que le terme de « réfugiés » est appliqué à ceux qui sont contraints de quitter leur pays, du fait de guerres ou de persécutions, comme l’avait noté Joseph Macé-Scaron. Mais aujourd’hui, la distinction n’est pas toujours clairement établie. Selon les Nations Unies, depuis plus de quatre ans, ce sont 348 540 Syriens qui ont déposé une demande d’asile en Europe, moins de 10% de l’ensemble des Syriens qui ont quitté leur pays depuis 2012, la grande majorité résidant en Turquie (50% environ), au Liban, en Jordanie, en Irak ou en Egypte.

Mais du coup, ces statistiques nous révèlent que l’afflux des migrants en Europe est loin de se limiter aux réfugiés Syriens, qui ne représentent qu’une part, certes non négligeable, mais même pas majoritaire, de toutes les personnes qui rentrent illégalement dans notre continent. The Economist a repris les statistiques de Frontex, qui a recensé les 330 000 migrants illégaux qui sont arrivés en Europe. Un petit tiers seulement, soit environ 100 000, viennent de Syrie. En clair, quand l’Europe ouvre ses portes, elle n’accueille pas que des réfugiés, mais bien davantage des migrants économiques, ce qui peut éventuellement se comprendre en Allemagne, plus difficilement dans les pays où le chômage est élevé. Plus de 60 000 Afghans sont venus et on compte de nombreuses autres nationalités (Kosovo, Erythrée).

Gros oublis et Intérêts bien compris

mercredi 9 septembre 2015

De l’injonction d’accueil des migrants et des classes populaires




Du devoir d’accueil des réfugiés

Dans l’immense majorité des médias, la question est entendue, et le traitement de l’information est sans la moindre nuance. On peut le comprendre, humainement. Après tout, il s’agit d’une expression de solidarité humaine bien compréhensible pour qui voit la photo du petit Syrien de trois ans mort sur une plage. Si la machine à émotions tourne à plein, je crois qu’elle le fait de manière sincère, tripale, primaire en un sens. L’actualité charrie depuis des mois les horreurs commises par Daech et, dans le passé, les guerres ont provoqué des exodes où des réfugiés ont pu compter sur l’accueil d’autres pays. Dimanche, 66 artistes ont lancé un appel à « tendre la main aux réfugiés », les grands médias développant longuement les gestes de solidarité de citoyens français à l’égard des réfugiés.

Pourtant, les rassemblements de dimanche n’ont pas attiré grand monde. Parallèlement, se développe un discours de dénonciation de l’égoïsme et du repli. D’abord, ont été visés les Etats qui ne laissent pas les frontières grandes ouvertes (Laurent Fabius se permettant de critiquer la Hongrie pour poser des clôtures, comme si les frontières de Schengen ne devaient pas exister). Puis, ceux refusant les quotas obligatoires de la Commission (comme s’il était nécessaire de passer par Bruxelles pour fixer un chiffre). Se développe peu à peu une critique de ces classes populaires réticentes à l’accueil des migrants (même à droite, avec Jean-Paul Delevoye). En effet, les sondages semblent indiquer clairement que le degré d’acceptation de l’accueil de ses populations croît avec la condition sociale.

Un deux poids deux mesures

samedi 5 septembre 2015

L’idée effarante de quotas de migrants




Mais pourquoi a-t-on besoin de quotas ?

Bien sûr, tous ceux qui oseront critiquer cette idée devront sans doute subir un procès en inhumanité, pour ne pas dire autre chose. Malgré tout, quand on parvient à dépasser l’émotion, cette idée devient effarante. D’abord, quel est le besoin de ces deux chefs d’Etat de demander un quota de migrants obligatoires à l’UE ? Ne pourrait-il pas bien plus simplement dire qu’ils s’engagent à en recevoir un certain nombre, sans devoir passer par des quotas obligatoires ? N’aurait-il pas été plus simple que les chefs de l’Etat qui le souhaitent se réunissent, annoncent tous un chiffre, dont la somme totale aurait montré que l’Europe prend sa part à l’accueil des réfugiés ? Pourquoi donc les deux pays les plus importants ont besoin de passer par un quota fixé par l’UE, soit, en fait, en bonne partie par eux-mêmes ?

Bien sûr, on peut dire que c’est le moyen d’imposer à ceux qui ne le souhaitent pas d’accueillir des réfugiés, mais, dans le contexte actuel, on ne voit pas comment cela pourrait davantage les pousser à le faire. La seule chose que cela risque de produire, ce sont de nouvelles discussions sans fin et acrimonieuses, sur un sujet où cela n’est peut-être pas ce qu’il y a de mieux. Alors qu’il suffirait que les chefs d’Etat se réunissent aujourd’hui et donnent chacun un chiffre, ce qui serait un geste fort. L’idée même d’un quota obligatoire est révoltante car elle va dans le sens d’un monde dirigé par un droit qui dépasse les volontés démocratiques des peuples, comme l’avait bien analysé Jacques Sapir. Enfin, dans un espace Schengen sans frontières, n’est-il pas un peu illusoire de fixer des quotas par pays ?

Humanisme et démocratie