mardi 4 août 2015

Ce que dit la hausse de la pauvreté en Allemagne

J’ai coutume de décrire le choc effrayant et brutal auquel les Grecs se sont soumis depuis plus de cinq ans. Mais en réalité, c’est toute l’Europe qui subit un choc antisocial de force variable, comme le révèlent les chiffres de la pauvreté en Allemagne, en progression constante depuis 15 ans.



Le grand appauvrissement, partout


Guillaume Duval a également démontré dans un livre toutes les failles de ce modèle. On pourrait aussi rappeler les analyses de Jacques Sapir ou Olivier Passet, qui ont démontré le caractère asymétrique de ce modèle, qui repose sur le fait que ses principaux partenaires ne suivent pas la même direction. L’Allemagne s’enrichit au détriment de ses partenaires européens, parce qu’elle accumule des excédents commerciaux colossaux dont la simple existence souligne le caractère insoutenable de cette stratégie car tous les pays de l’UE ne peuvent pas simultanément être en forts excédents commerciaux… Mais ce que révèle la hausse de la pauvreté en Allemagne depuis 15 ans, c’est que le modèle économique de notre Europe ne marche pas car même les résultats du meilleur élève sont mauvais.

Des dopants à effets provisoires

Il ne faut pas oublier cette progression quasiment constante de la pauvreté dans les pays européens car nous pourrions bien rentrer dans une phase de petite reprise économique, aussi illusoire soit-elle, comme le démontrent notamment les chiffres allemands. En effet, même s’il y a une relative reprise, cette reprise pourrait bien ne se retrouver que dans les profits des grandes entreprises multinationales (et très souvent transférés dans des parasites fiscaux) et dans les revenus d’une petite minorité. Alors que la grande majorité continue à souffrir des conséquences d’une mondialisation barbare, qui les met en concurrence avec des pays où les salaires sont 10 à 20 fois plus bas, même si le taux de chômage baisse, comme on le voit en Espagne, même si un demi-million d’emplois ont été créé en 1 an.

C’est aux Etats-Unis que les chiffres sont les plus incroyables : de 2009 à 2012, si les revenus moyens ont progressé de 6%, ils ont baissé de 1,6% pour 90% de la population, le 1% le plus riche s’accaparant 93% de la hausse globale ! Bien sûr, une relative reprise économique semble se dessiner, avec la baisse de l’euro et du prix du pétrole, deux facteurs historiques de soutien à l’activité, aidés par la politique de la BCE qui a fait baisser les taux d’intérêt à des plus bas historiques (même Rome et Madrid empruntent à 2%), allégeant les politiques d’austérité, au risque de provoquer de nouvelles bulles financières. Mais si cela pourrait permettre une légère baisse du taux de chômage, il y a fort à parier que la reprise sera inégale, mais aussi seulement temporaire, tant se forment les ferments de la prochaine crise.


Dans le brouillard des chiffres et des statistiques, il est essentiel de montrer les déséquilibres de ce modèle, qui privilégie tellement une petite minorité, au détriment d’une grande majorité. Car à la prochaine crise, il ne faudra pas perdre l’occasion de repartir dans la bonne direction, contrairement à 2009.

39 commentaires:

  1. Mauvaises prévisions pour 2017 :

    2017 : une année catastrophique pour la zone euro

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=83216

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  2. "C’est toute l’Europe qui subit un choc antisocial de force variable."
    Bien entendu, les effets produits par le système libéral sont identiques pour les pays et les individus dans ces pays : appauvrissement pour les uns et enrichissement pour les autres. Il n'y a par ailleurs pas de "ruissellement" comme le prétend une théorie économique libérale, mais, au contraire, une aspiration des richesses produites et, comme je l'ai fait remarquer hier, la pression brutale, qui s'exerce sur la Grèce, s'exerce également au niveau microéconomique. Nous sommes face à une involution de l'Histoire et une baisse de dix ou vingt pour cent du nombre de chômeurs, même si on s'en réjouirait, ne changerait malheureusement rien à la crise que traversent nos sociétés. Le moyen de stopper la destruction de notre milieu, social et environnemental, est de changer de paradigme, de définir un autre modèle, de penser le changement. Or, nous en sommes loin, bien loin.

    DemOs

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    1. Penser le changement et non changer le pansement, of course.

      DemOs

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  3. Je voudrais juste rappeler que l'indice de pauvreté, ce qui est d'ailleurs bien expliqué dans le lien vers l'article des échos donné par Laurent, est relatif à chaque pays et mesure, plus que la pauvreté en valeur absolue, la pauvreté relative.

    En Allemagne et dans l'étude mise en ligne et relayée par Laurent, le seuil de pauvreté se situe à 1872 euros pour une famille avec deux enfants. Ce n'est certes pas beaucoup d'argent, mais enfin c'est quand même considérable.

    Si on lit le chiffre à l'inverse, c'est même assez incroyable : 85% de la population allemande vit avec plus que cette somme. Au bout d'un moment, il faut arrêter les conneries : s'il y a autant de touristes allemands chez nous et dans l'ensemble des pays du monde, c'est bien parce que la classe moyenne allemande est nombreuse et d'une richesse inégalée. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problèmes ni que des phénomènes d'exclusion n'existent pas, mais enfin si on regarde la richesse des allemands et même en ne regardant que les inégalités, l'Allemagne est plutôt à ranger dans la catégorie exemples à suivre que comme repoussoir.

    Plus généralement, si effectivement la tendance à prendre l'Allemagne comme un modèle en tout à imiter est aussi insupportable que sans issue, vouloir en faire un repoussoir me paraît tout aussi sinon plus ridicule.

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    1. Les difficultés des classes moyennes allemandes ne sont pas un fantasme français. Selon un étude de 2012 de la Fondation Bertelsmann, les classes moyennes allemandes (entre 70 % et 150 % du revenu médian) auraient fondu en 15 ans, passant de 65 % de la population à 58 % (http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/01/07/la-classe-moyenne-sous-pression_1813690_3232.html).

      Les fondamentaux allemands, tant en termes de dynamique démographique que d'investissements, de productivité du travail ou de profitabilité des entreprises inquiétent par ailleurs, en France (http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=85211), mais aussi en Allemagne (voir le livre du Dr Marcel Fratzscher, Directeur du DIW, Die Deutschland-Illusion. Warum wir unsere Wirtschaft überschätzen und Europa brauchen, Hanser, 2014).

      Il faut toujours se méfier de tous les « modèles », sans exception. Il y a peu de temps encore, on nous vantait le modèle éducatif suédois. Aujourd'hui, ses indicateurs sont au rouge, après des années de « libéralisation » du système éducatif (autonomie accrue des établissements, mise en concurrence, abandon du statut de fonctionnaire des enseignants, développement des « Friskol », écoles indépendantes subventionnées sur le principe du chèque scolaire et gratuites, gérées par des associations, des fondations ou des entreprises…).

      YPB

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  4. A lire sur le site Russeurope de Jacques Sapir comment le pouvoir conservateur allemand de Merkel et Schaüble ont utilisé la crise grecque pour imposer un transfert du pouvoir de décision budgétaire de Paris à Bruxelles. Ou comment Hollande s'est encore une fois moqué des Français en faisant passer une défaite pitoyable, la sienne, pour une victoire personnelle.

    DemOs

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  5. Mais il n'y a là rien de nouveau, enfin, c'est le modèle économique imposé partout par la mondialisation de l'économie, dont personne ne sait comment sortir; en Europe, nous vivons dans l'illusion que les réformes nécessaires des traités européens et la fin de l'Euro permettront un retour au "monde d'avant", alors qu'il n'en est rien : nous resterons de toutes façons dans le cadre de la mondialisation, avec une économie de plus en plus néolibérale, capitaliste et antisociale .

    Que fait aujourd'hui la Chine , dont le modèle original de capitalisme d'État semble donner des signes l'essoufflement ? Elle introduit davantage de régulation par le mécanisme du marché, et des délocalisations vers des pays où le coût du travail est moins cher, comme le Vietnam...

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    1. Le modèle économique imposé n'est pas une adaptation à la "mondialisation" (ou une conséquence de).
      C'est la "mondialisation" elle-même.

      La "mondialisation" est la guerre des riches contre les pauvres. Et les riches sont entrain de gagner.

      Nous vivons dans l'illusion que la "mondialisation" est imposé par l'extérieur... alors que ce sont les patrons europées qui l'impose.

      Nous visons dans l'illusion que la "mondialisation" est mondiale ; alors que seuls les patrons et rentiers européens (et dans une à peine moindre mesures les nantis nord-américains) imposent des importations massives ! La mondialisation, ce n'est que ça : des importations.

      La "mondialisation" est un phénomène extrêmement restreints à quelques pays qui ouvrent leurs marchés sans réserves à tous le autres pays du monde qui sont protectionnistes.

      Les riches imposent de détruire les acquis sociaux au prétexte que c'est la solution à la destruction des acquis sociaux !

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    2. P.S. : la "mondialisation" contrairement à ce que le nom habilement choisi laisserait entendre n'est pas mondiale.

      La "mondialisation" est un produit purement franco-français ; c'est un phénomène européo-européen.

      Les autres puissances dans le monde vivent selon les règles habituelles du protectionnisme.

      (aux USA, il y a deux courants qui s'affrontent, un ultra-libéral ; et un plus traditionnel, qui avait notamment fait annuler l'appel d'offre remporté par Airbus par exemple).

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    3. La "mondialisation", c'est l'internationalisme des riches. C'est la mobilité des riches.

      Zygmun Bauman : «N’oublions pas, enfin, l'avantage exceptionnel dont bénéficie l'élite mondiale quand elle a affaire aux gardiens de l'ordre : les ordres en question sont locaux, alors que l'élite et ses lois, les lois du marché, sont translocales. Si les gardiens de l'ordre local se montrent trop pressants et désagréables, il reste la possibilité de faire appel aux lois globales pour changer les concepts locaux et les régles locales. Et, bien sûr, si les choses deviennent embarassantes à l'échelon local, il est toujours possible de décamper ; être "globale" pour l'élite, c'est être mobile, et la mobilité, c'est la possibilité de s'échapper, de s'évader. On trouve toujours des endroits où les gardiens de l'ordre sont désireux et même heureux de détourner les yeux en cas de conflit»

      La "mondialisation", c'est l'émancipation des riches qui n'ont plus à obéir à leur gouvernement national.

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    4. La mondialisation, c'est :

      Zugmun Bauman : «Le nouvel ordre mondial, que l'on considère trop souvent avec suspicion comme un nouveau désorde mondial, a précisément besoin d'états faibles pour se maintenir et se reproduire. Les Etats-faibles, les quasi-états, peuvent être facilement réduits au rôle (indispensable) de commissariat de police local, assurant le minimum d'ordre nécessaire pour la consuite des affaires, sans qu'on puisse craindre qu'ils viennent interférer dans la liberté de manoeuvre des compagnies mondiales»

      cf. le livre : Le coût humain de la mondialisation

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    5. @ Abd Salam

      Je suis d'accord avec toi.

      Le pouvoir français nous impose depuis les années Mitterrand des règles et des traités que ce brave Elie juge incontournables. On peut comprendre pourquoi dans la mesure où ce sont les dirigeants du PSssss ..., qui en sont les plus fervents défenseurs et promoteurs. D'ailleurs, si vous vous rappelez des années 80-90, ce sont nos bien aimés dirigeants français, stupides, complexés et certains de réaliser une bonne affaire, qui se "sont mis en quatre" pour que le pouvoir allemand remplace son dieu-mark par une monnaie unique. Aujourd'hui, nos éminences auraient mauvaise grâce de le leur reprocher et elles n'ont rien de mieux à faire que de suivre les conservateurs de Merkel où qu'ils aillent sans se rendre compte que ceux-ci n'ont absolument pas besoin d'eux sauf, peut-être, pour sauver les apparences et encore ! Depuis l'épisode grec, sûrs de leur force et de la couardise de leurs, comment dire ? alliés, ils peuvent très bien régner sur l'Europe sans leurs vassaux, qui pourraient d'ici peu sur un strapontin. Nos dirigeants sont depuis plusieurs dizaines d'années, à l'exception du général de Gaulle, les zélés serviteurs des Etats-Unis. Il serait temps d'ouvrir les yeux et de se rendre compte que l'Union européenne est aujourd'hui sur la voie de ce que ses "pères fondateurs" voulaient en faire.
      Comme l'écrit justement l'historienne Annie Lacroix-Riz, "les sources contemporaines des événements ne laissent aucune illusion sur la similitude absolue entre les intentions de ses fondateurs et leurs réalisations, et sur l’inanité de la thèse d’une « dérive » de l’Union Européenne entre 1945-1960 et la période actuelle."

      DemOs

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    6. @ Abd Salam

      Tu écris que "la mondialisation, c'est l'émancipation des riches qui n'ont plus à obéir à leur gouvernement national".

      C'est aussi la fin de ce mépris des riches qu'expriment les manants de notre pays envers des puissants, qui envient leurs pairs anglais pouvant afficher leur richesse sans scrupules. Ce sont les riches Français, qui le disent. La mondialisation, c'est également la fin de cet Etat tout puissant, qui règlemente et applique une fiscalité confiscatoire aux riches et aux entrepreneurs, créateurs de richesses osant prendre des risques. Je cite là encore des clichés que les médias nous ont ressassés jusqu'à l'écoeurement. Heureusement, tout cela va changer et les privilégiés vont pouvoir retrouver le même sentiment de puissance et le même niveau de service (servilité) aux quatre coins de la planète. Etre riche, c'est bien, pouvoir le vivre de manière décomplexé, c'est encore mieux.

      DemOs

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  6. Les réformes Hartz continuent à produire leurs effets destructeurs, qui se cumulent chaque année. Même si elles étaient abolies maintenant il faudrait encore attendre des années avant que l'Allemagne en soit vraiment guérie.

    De même que la dévastation économique et sociale qu'on observe aujourd'hui en France est le résultat de décisions qui avaient été prises pour l'essentiel dans les années 1980 et à la fin des années 1970.

    Quand au démantèlement de l'assurance vieillesse, commencé dans les années 1990, il produit déjà des effets extrêmement nuisibles, et nous ne sommes encore qu'au tout début d'une catastrophe de bien plus grande ampleur qui précipitera dans le chômage et la misère pliusieurs générations supplémentaires de français.

    Ivan

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  7. " Bien sûr, une relative reprise économique semble se dessiner, avec la baisse de l’euro et du prix du pétrole, deux facteurs historiques de soutien à l’activité, aidés par la politique de la BCE.............

    en phase globalement avec la démonstration, je ne suis pas en accord avec ce paragraphe. Voici les raisons, toujours rapidement en deux parties .

    1° La BCE ne fait qu’imiter avec grand retard les QE successifs japonais et américains qui ne donnent rien à l’économie réelle en rapport avec les masses de monnaie injectées dans le système. Il faut rappeler que les taux à 2% alors que le taux de base est proche de 0 et que l’inflation est un peu près à 0.5 %, ce n’est pas une affaire malgré un risque nul des investisseurs sur les états malgré le discours officiel de soi-disant pays en faillite…(pendant qu’on y croit, ça fait vendre des biens publics en solde…)

    2° L’euro est à 1.10 dollar depuis quelques et on ne voit pas grand-chose se dessiner, s’il est vrai que l’import diminue grâce au coût bas de l’énergie, les exportations ne progressent pas vraiment, le solde des derniers mois est toujours négatif, malgré les aides massives du CICE et du pacte : 50 brouettes de patates (milliards) en pure perte puisque je le rappelle, les aides devaient aider à la compétitivité alors que l’euro était à 1.3 1.4 dollar (je me répète sur ce point mais il est essentiel pour comprendre où est le gâchis).

    3° les gains d’argent sur l’énergie ne compensent pas les dépenses contraintes dans un cadre de baisse de salaire. Faut-il rappeler que la TVA a augmenté, que l’immobilier est toujours aussi cher et le restera puisque les mises en chantier du bâtiment sont en chute libre.
    On ne le voit pas encore mais les salaires chutent au rythme des remplacements des CDD de plus en plus nombreux, des départs en retraite et des licenciements « rupture conventionnel le » qui explosent sans compter le remplacement des vieux par des jeunes moins cher.

    Stan

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    1. La pression sur le travail est, disons, quantitative et qualitative, ce que j'exprimais ces jours-ci. Nombre d'entreprises font tout pour mettre leurs salariés dehors en ne les remplaçant pas ou en les remplaçant par des salariés précaires. Nous assistons à une dégradation terrible dans le domaine de l'emploi et ce ne sont pas les déclarations imbéciles d'Hollande qui y changeront quoi que ce soit. Je le dis et le répète encore une fois : le pouvoir se moque comme d'une guigne du niveau du chômage, mais il ne va évidemment pas l'assumer. Lâche, oui, incompétent, sans aucun doute, mais conscient de ses avantages.

      DemOs

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    2. Et pas suicidaire !

      DemOs

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  8. Rappelons la raison sociale de l’UE : concurrence sociale et fiscale à fond la caisse, à l’intérieur de la zone euro et au-delà (60 % des échanges français)..ce qui signifie que la course au moins disant est la condition siné qua none de la compétitivité du pays France..

    Donc pour résumer la course à l’échalote inévitable :

    1° les pays qui ont le plus drastiquement baissé les salaires et les prestations sociales de tout type, sont plus compétitifs que la France. Ils bénéficient de gains de coûts à l’intérieur de la zone euro mais aussi vers l’extérieur ……dans tous les cas de figure, le tissu économique est à plat, démanteler par les multinationales qui créent des réseaux de filiales en fonction des seuls critères de coûts sociaux et fiscaux

    2° les pays qui attirent le plus les investisseurs par une politique fiscale n’en profitent pas mais attirent les entreprises et les bénéfices (sinon l’Irlande se porterait comme un charme, ce qui n’est pas du tout le cas et dépouillent le reste de la zone. Sur certains secteurs ou marchés

    3° si les pays du sud recréent de l’emploi, il faut garder en mémoire qu’ils ont exporté une énorme partie de leur population jeune et /ou diplômée. (Portugal , Espagne, Irlande.), l’Allemagne en profite en particulier, suceuse d’énergie neuve puisque sa population va s’éteindre de 10 millions d’hab dans moins de 50 ans…

    Le reste du monde est en train de s’aplatir, il est donc vain d’espérer des miracles à l’export, y compris malgré les aides massives de l’état pour l’amélioration des bénéfices et des dividendes…la reprise ne durera pas…si même toutefois elle existe, ce dont je doute, j’ai encore idée d’un truandage des stats quelque part comme pour la chine ou les USA…


    Stan

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  9. Je voudrais revenir sur un point essentiel qui me fait croire depuis longtemps que le projet européen est vérolé tant que dureront la concurrence fiscale et sociale (écart de cout de fabrication de 1 à 5 )..

    Il s’agit du point essentiel de la consolidation comptable dans un groupe international et le commerce intrafiliale.

    Exemple : Une boite française achète des composants d’un produit qu’elle assemble en France. Elle achète des composants chers là où l’IS (impôt sur les sociétés) est faible, les pays de l’est sont intéressants.
    Les produits arrivent donc, par des filiales, en France pour y être assemblés. Le prix de revient du produit fini est donc forcément élevé (heureusement que le coût horaire de base balaie les vapeurs de dirigeants) , la marge forcément plus faible sur le territoire français occasionne donc une sortie de mouchoirs en règle .
    L’IS sera donc minimum sur place. déjà qu'il est de l'ordre de 8%, niches déduites pour les groups, parce que pour les PME c'est 33%…

    Sans compter que le fisc autorise que les pertes financières d’une année soit reportée sur les autres année selon des règles précises, les années suivantes…...ne cherchez pas à évaluer les pertes en lignes, les chiffres sont de l'ordre de 60 à 80 milliards/an

    Voilà pourquoi cette construction tire inexorablement les charges salariales et sociales vers le bas dans la zone euro et avec les satellites à monnaies locales (9 pays)…et anémie à terme le tissu économique de la France…

    Je lisais que Varoufakis affirmait que l’UE, avec l’exemple de la grèce, voulait réussir à coucher la France ensuite...……Ils n’ont rien compris, nos politiques nationaux piaffent d’impatience pour que la commission européenne vienne la prendre la France……….. peut être même qu'ils participeront à la tournante..

    Stan

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    1. Bien d'accord avec votre conclusion. La perte de souveraineté, c'est-à-dire la disparition de ce qui les liait à la volonté populaire et déterminait leur reponsabilité démocratique (« vous avez déçu le peuple, vous devez donc remettre votre mandat ») est la dernière chose que les membres de notre oligarchie dirigeante, à quelques exceptions près, redoutent. Leur idéal politique est que le système d'attribution des places puisse échapper totalement au processus démocratique. Une carrière à la Dijsselbloem ou à la Moscovici.

      YPB

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  10. On est assommé de toutes parts par les chiffres et les statistiques à la noix. Cela va même constituer l'un des grands débats stériles de la présidentielle de 2017 (baisse, hausse de la courbe du chômage ???, quel suspense, le ventre-mou Hollande ou le "pasionario" Valls ... -> le résultat sera le même).

    L'un des chiffres révélateurs selon moi est le différentiel de taux d'inégalités, qui se dégrade depuis le CNR et 1945, le modèle "communiste" de l'Est ne représentant plus de danger majeur depuis 1989.

    ***Jacko***

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  11. «La France avait donc 152 milliards d'excédents cumulés sur la première période, alors que "grâce" à l'euro-qui-nous-rend-plus-forts, elle est passée à 99 milliards d'euros de déficit. Et rappelons qu'en 2011, nous aurons plus de 70 milliards de déficit commercial. Le phénomène s'aggrave donc.»

    http://www.lalettrevolee.net/article-entre-la-grece-et-la-france-combien-de-temps-99610398.html

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  12. @ Démos

    Bien d’accord

    @ Tythan

    Cela ne change rien au fait que la pauvreté ne cesse de se développer depuis 15 ans. Ce n’est pas parce que son seuil de pauvreté est plus haut qu’ailleurs qu’elle est un exemple à suivre, étant donné que de plus en plus d’Allemands vivent sous ce seuil. Je n’ai pas dit que c’est un repoussoir non plus, même si certains éléments de son succès ne viennent que de son caractère non reproductible.

    Et 1872 euros par mois, c’est nettement moins de 2 SMICs pour 4 personnes, pas vraiment le luxe.

    @ YPB

    Un grand merci pour ce complément

    @ Elie Arié

    Si la mondialisation anarchique amène cela, cela signifie qu’il faut la modérer, l’encadrer, reprendre son indépendance monétaire, réguler bien plus strictement le commerce, fortement discipliner les marchés financiers, et donc davantage les cloisonner pour pouvoir le faire à sa guise. La Chine n’est pas un modèle indépassable pour moi, loin de là.

    @ Abd_Salam

    D’accord, comme constat, mais cela n’est pas à dessein. Merci pour ces citations.

    @ Démos

    Bien d’accord sur le fait que ce modèle n’est pas indépassable. Tant de pays dans le monde montrent qu’il est parfaitement possible de casser les règles de cette mondialisation.

    @ Stan

    1ère série :
    1- Oui, mais cela a poussé les taux à la baisse, soulageant les Etats et les entreprises et cela a fait baisser l’euro, facteur clé de soutien à l’économie
    2- Mais justement, l’effet euro est plus fort (hors zone euro) que le CICE et le Pacte, et historiquement, cela semble avoir un véritable impact (cf fin des années 1990 ou, a contrario, quand l’euro était très cher)
    3- Cela pourrait équilibrer la baisse des salaires réels

    2ème série :
    1- C’est juste, c’est un risque pour notre pays, mais il faut rappeler que la désindustrialisation a été violente dans tous ces pays, ils repartent d’une base plus faible
    2- Bien vu
    3- C’est juste. Ils bénéficient aussi d’un report des touristes de la Méditerranée

    3ème série : bien d’accord

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  13. http://lekiosque.finances.gouv.fr/fichiers/Etudes/Thematiques/1T2015.pdf

    Mr Herblay

    si je me fie aux stat des douanes 1er trimestre 2015, la situation à l'export n'est pas aussi nette malgré la baisse de l'euro,

    en réalité nous assistons plus à une guerre des monnaies par injection massive de fric des banques centrales, injection dont 95 % des sommes partent en achat de titres et en spéculation et 5% dans l'économie réelle....mais c'est encore un autre débat.

    toutefois je suis d'accord avec vous, que si l'euro n'avait pas baissé, la situation serait bien pire.
    Malgré tout, il faut rappeler que les exportations françaises se font à 60 % au sein de la zone UE (50 % environ en zone euro en 2014),

    Ce qui revient de toute manière à constater un nouveau défaut de l'UE qui a mis beaucoup de temps à réagir pour baisser la parité de l'euro et nous éviter un ralentissement plus grave sur les 50 % restant du reste du monde.


    A l'ana lyse de la compétitivité française à l'export, il faut bien s'interroger sur la faiblesse et la durée de la croissance en cours en France, puisque les échanges se font majoritairement sur la zone UE et que cette zone est en pleine dépression.
    Je le répète, croissance d'autant plus problèmatique pour nous, qu'elle nous met en concurrence avec des pays qui ont déjà réalisé des efforts de "réformes" bien plus violents que les nôtres. Notre compétitivité à l'intérieur même de la zone est donc menacée.....

    En conséquence de ces observations ci dessus, il va falloir que la France s'aligne toujours plus vers le moins disant pour ne pas perdre ses marchés à l'intérieur de la zone...
    (regardez d'ailleurs que nous importons plus de voitures d'Espagne en avril ou mai 2015 sur les stats de la douane)

    Stan

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  14. je voudrais revenir sur les effets supposés du CICE et du pacte, je dis supposés parce que j'aimerais trouver quelqu'un qui m'explique comment il est possible d'établir une traçabilité des sommes perçues..

    Pisany ferry à charge des études lui même le reconnaissait dans leur langage inimitable, "les suivis sur le CICE ne changeront à établir que l'étude du comportement des chefs d'entreprises face aux aides.....on ne peut pas dire plus délicatement que le pognon va partir par la fenêtre sans trop savoir où il est passé....

    Mathieu Plane, économiste, lui même avait noté dans une étude que le CICE serait récessif pendant deux ans, s'il était suivi d'une augmentation de la TVA (ce qui a été fait)...

    mais je vous rassure tout de suite, valls a déclaré récemment que les rapports sur ces aides ont été repoussés d'une année...ouf...va falloir agrandir le tapis, les stats désagréables s'y empilent...

    Quand on suit d'assez près ces aides massives, on sait assez vite qu'il n'y a aucun moyen de savoir l'impact qu'elles auront. Elles finiront forcément par avoir un impact parce qu'on nous l'aura dit...

    Je me fie en cela aux études déjà réalisées sur le CIR (aides à la recherche et développement, qui concluent...................... qu'il est vain de savoir ce que deviennent vraiment les 6 ou 7 milliards (de mémoire) injectés....

    bref ....croyez moi, parfois vaut mieux pas savoir..

    Confucius a dit "qui accroit son savoir, accroit sa souffrance"

    Stan

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    1. @ Stan

      Merci à toi et à Confucius ! Enfin, un message positif dans ce monde de brutes.

      DemOs

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    2. J'ignorais que Confucius (Kong Tseu, pour les intimes) était chrétien...

      Et qu'il avait écrit la bible :

      ecclesiaste 1-18 : Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et celui qui augmente sa science augmente sa souffrance.

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    3. Encore une affaire de prête-nom !
      Il paraitrait que Confucius avait plusieurs identités et qu'il aurait vécu une dizaine de siècles. Moins que qui vous savez, mais suffisant pour écrire pas mal de livres plus ou moins sérieux. Nul ne sait s'il était chrétien, juif, musulman ou athée, ce qui n'a d'ailleurs aucun intérêt pour juger de la pertinence des propos qu'on lui prête.

      DemOs

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  15. Vous oubliez aussi le pamphlet de JL Mélenchon et toutes ses interventions sur l'illusion allemande !!! C'est surement le seul homme politique à avoir eu cette clairvoyance là dessus comme sur d'autres sujets d'ailleurs ces derniers temps

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  16. Il est vrai le fossé se creuse, le nombre des riches augmente en Allemagne, celui des pauvres aussi. Je connais très bien le contexte allemand; par conséquent je ne suis d'accord avec tout ce qui se dit à propos de l'Allemagne. Un chômeur allemand est mieux loti que son "collègue" francais. Les prix de la consommation courante sont plus faible en Allemagne, le chômeur de longue durée qui tombe sous le régime "Hartz4" a droit à un logement, son loyer est pris en charge (à condition de ne pas dépasser un certain seuil raisonnable), ainsi que le chauffage et les charges obligatoires. Il a un double problème en France: chômage de masse et crise du logement. On dit aux jeunes: il n'y a pas de travail pour vous, pas de logement, pas d'avenir, Je rencontre des Francais à l'étranger, de plus en plus nombreux, qui ont peur de rentrer en France: Imaginez cela: d'avoir peur de sa patrie. Effectivement, la France va mal - pas pour tous, mais pour un nombre grandissant.
    Bonne soirée!

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  17. C'est HARRY

    Lamentable toute cette langue de bois - Quelle misère!

    La pauvreté est le résultat de l'aboutissement de l'abrutissement.
    Expérience et tests personnels:

    1. On peut vivre très bien avec peu.
    80% des achats sont inutiles, toxiques et onéreux.
    Ne pas faire de dettes [David Graeber LA DETTE 5000 ans d'histoire
    Ed. Les Liens qui Libèrent)

    1.a) Supprimer une fois pour toutes la viande -
    Depuis quinze ans je m'en porte que mieux.

    2. On réduit les coûts utilitaires ex.:
    La consommation d'eau en plaçant deux flacons plastique
    remplis d'eau dans le réservoir des WC,
    Comme au Japon, j'ai fabriqué un pissoir avec un flacon à jus
    de fruits, un tuyau relié à l'égout. Un flacon avec giclette pour
    rincer. Résultat pour - un - homme économie de 100 à 200 € par an.
    Compter les pipis pour un père et trois fils...

    Passons aux choses sérieuses

    3. Les "pauvres" ne s'aident pas entre eux. Ils refusent toute participation sociale:

    a) Ils refusent de s'occuper des enfants quatre jours à leur domicile, payés because difficulté passagère, le père doit se rendre à sa réunion professionnelle annuelle, la mère doit aller à l'hôpital pour une opération ambulante à la même date.

    b) Des "pauvres" ont refusé de participer pour remettre leur atelier délaissé pendant 20 ans et aider ainsi les voisins à réparer ou confectionner leurs meubles, entretenir le vélomoteur des voisins nécessiteux.

    c) un artisan menuisier à refusé la participation, mise à disposition de scie, fraise et autres outils pour bosser en échange de sa participation pour confectionner une dizaine de cubes 50x50 bois fourni et payé.

    d) Une dizaine d'artisans professionnels dans la misère ont refusé
    cette commande payée

    e) pareil pour les ferronniers pour la confection d'un cadre simple en profil carré... et le reste..

    4.Un seul agriculteur sur dix a un jardin! ça ennuie madame de cultiver 20 mètres carrés de salades et radis! (ces gens reçoivent des subventions si si).

    5. Ces mêmes agriculteurs vivent dans des maisons immenses, refusent de louer même en échange de travaux d'amélioration et d'équipement: "Vous vous rendez compte! Ces enfants... avec les vélos dans la cour. Ils font un anniversaire dehors... tout ce bruit! les voitures et pi y avait un chien..."

    6. Un pauvre se plaint d'être resté trois semaines claquemuré chez lui pace qu'il avait pas de sous pour le transport. Y pouvait pas faire ses démarches. N'a pas demandé aux voisins pendulaires - pace qu'on aurait pu lui demander un retour... faire à manger pour trois + lui, quelle horreur!

    7. Impossible de trouver une mamma avec une machine à coudre pour échanger menue couture contre paniers repas et d'autres aides aux Restos du Coeur (plusieurs).

    8. Un malade a passé quatre heures dans le couloir de la mort à l'hopital:
    Il avait pas de plan b, ni plan c, ... personne pour venir à son aide.
    Enfin opéré "d'urgence" il appelle une andouille: L'hôpital lui a répondu à l'accueil que la personne était inconnue! Il est rentré à la maison. N'a pas demandé de l'aide pour retourner à l'hôpital faire de l'esclandre et à la police!

    Je peux continuer la liste des heures...

    La classe haute de la société a un devoir moral d'assistance - et d'assisté.
    Un seul appel téléphonique amène une horde d'individus pour le sauver.
    Ce qu'ils ne savent pas faire ou qu'ils n'aiment pas, ils le font faire par autrui.
    Eux ils offrent ce qu'ils savent faire, ce qu'ils aiment ou simplement en retour.
    La richesse n'est pas une fatalité!

    Amen

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    1. HARRY

      PS: Le Grand Charles s'occupait-il des pauvres?

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    2. 100 % d'accord , au point que sans rejoindre certaines extrêmes décrites , des très substantielles économies sont possible dans nos foyers , en commençant par la nourriture ( 400 g de viande /semaine et adulte suffisent - , les forfait smartphones ...puissantes ( pas toujours ) et chères berlines souvent allemandes .... etc .
      Avant chaque achat , se demander sa légitimité et surtout prendre conscience de son caractère compulsif quand c'est la cas . De plus tout ce temps gagné à ne plus arpenter les zones commerciales et internet , pourquoi ne pas le partager avec les autres . Mais bon , tout ça , c'est révolutionnaire et anti système , n'est ce pas .

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  18. @ Stan

    Bien d’accord pour dire que l’essentiel de la création de liquidités des banques centrales part dans la finance. Merci pour le rappel sur les exportations, mais il en était de même à la fin des années 1990, quand la baisse des monnaies européennes avait favorisé un relatif boom économique. Bien d’accord sur la course au moins disant en Europe, que j’entrevoyais début 1998, alors étudiant… et que je ne cesse de dénoncer

    En effet, le CICE est dérisoire quand on rappelle qu’autour de la Méditerranée, les salaires peuvent être 10 fois plus bas.

    @ Anonyme 21h50

    Merci pour les précisions. Je suis preneur de tout lien pour creuser la question. Mais cela ne me semble pas changer le fait que la situation se dégrade pour les plus pauvres

    @ Harry

    Drôle d’affirmations sur les agriculteurs, dont la vie est bien difficile (cf papier du jour), idem sur les pauvres. Il ne faut pas faire d’un cas particulier (ou de quelques cas particuliers) des généralisations qui peuvent être sacrément abusives

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    1. c'est Harry pour Laurent

      Rien de drôle. La presse du jour accuse le malheur des producteurs de pommes au Russes! Because le boycott des alliés. Les pommes bricolées, empoisonnées n'attirent plus le chaland. Je n'achète plus de pommes depuis cinq ans.

      Les mauvaises langues se fixent sur l'auteur de récits.
      Les exemples de l'article, je les ai vécus lors de reportages. J'ai questionné dix cultivateurs sur plusieurs marchés: mêmes résultats, mêmes réponses pour louer...

      Au moyen âge y avait 300 sortes de fruits et légumes sur le maché dans l'année. Pommes, poires et autres prunes comptent pour 1. La somme de toutes les variétés se montait à plusieurs milliers. Y avait pas de tomates, patates et autres kiwis. Les agriculteurs ont spolié le sol de France et la végétation... sont pas des victimes.

      Tombe la cravatte et redescends sur terre!

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    2. Les agriculteurs actuels ne sont pas responsables de ce que des dizaines de générations d'agriculteurs ont fait avant eux, sachant de plus que ces agriculteurs d'il y a 100 ans et plus constituaient la quasi-totalité de la population, donc sans doute vos ancêtres et les ancêtres de la quasi-totalité de la population actuelle.

      L'histoire du logement : il est vrai que les maisons qu'habitent les agriculteurs sont souvent grandes. Mais les agriculteurs actuels sont comme tout le monde. Ils aspirent à vivre dans des maisons "aux normes". Beaucoup vivent dans des pavillons classiques. D'autres vivent dans des maisons anciennes rénovées mais pas forcément immenses. On trouve encore de vieilles et grandes maisons habitées par des vieux couples d'agriculteurs par exemple, mais la toiture fuit, l'électricité est à refaire, ce n'est pas isolé et j'en passe. Quand les héritiers reprennent, ça leur revient aussi cher que de construire du neuf.
      Alors louer une partie de la maison en échange de travaux ? Un toit à refaire ? Le réseau d'électricité à refaire ? L'isolation ? Le changement des ouvertures ?

      Le jardin ? Je ne sais pas quels sont les chiffres , mais un jardin ne permet pas dans tous les cas de rembourser les emprunts. Peut-être que vous pensez qu'on peut vivre en élevant quelques poules et en cultivant quelques rangs de haricots mais pas du tout.
      Le jardin c'est vraiment anecdotique quand il s'agit de dégager de la trésorerie pour pouvoir vivre une année. De plus le travail au jardin se fait au même moment que le travail dans les champs. Pas toujours simple de se partager en deux.
      Et puis pourquoi les agriculteurs devraient-ils être différents du reste de la population ? La plupart des gens n'ont pas de jardin.

      Quant aux subventions, on ne parle jamais que de celles que touchent les agriculteurs. Mais bien d'autres touchent des subventions directes ou indirectes. Et ce que touchent les agriculteurs n'est pas très important en règle générale, compte-tenu des charges. Savez-vous qu'alors que le prix des produits agricoles n'a pas augmenté, les subventions ont été réduites de 30 % ?

      Il ne faut pas croire qu'en faisant quelques reportages on sait tout du monde agricole.

      Il est vrai que la profession agricole est allée dans le sens voulu par les pouvoirs publics : productivisme à outrance pour pouvoir exporter. Est-ce la faute des agriculteurs ?

      Oui ce serait bien que chaque agriculteur se mette à réaliser qu'en diversifiant au maximum les productions, il y aurait moins d'excédents à exporter sur chaque produit, et donc une possibilité de voir augmenter les prix à la production. Mais il faudrait déjà que cette prise de conscience soit générale dans la population, et c'est loin d'être le cas. Et les agriculteurs pris individuellement doivent continuer de rembourser leurs emprunts etc., l'agriculture est une activité aux résultats non garantis, sortir des sentiers battus est un gros risque, et en plus ce n'est pas facile (les semences sont réglementées, trouver des variétés différentes c'est compliqué, et commercialiser le produit obtenu pas simple non plus, il faut souvent trouver un négociant qui propose des contrats, bref... bien plus compliqué qu'il n'y parait, et très peu généralisable).

      Vous faites preuve de beaucoup d'acrimonie envers les agriculteurs. Je vous suggère de devenir vous-mêmes agriculteur, et on en reparlera.

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  19. Ok l'Allemagne n'est pas le bon modèle. Il ne faut pas prendre la voie du plein emploi, de l'équilibre budgétaire et de l'excédent commercial. Mais c'est quoi alors le bon modèle ? Faire faillite à l'instar de la Grèce ou crouler sous les dettes comme la France ? Marre des bavards qui critiquent mais n'ont jamais aucune idée

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    1. L'Allemagne croule sous les dettes... comme tous les pays d'Europe (elle peut se juste se vanter que sa dette augmente moins vite qu'ailleurs, et que sa dette avouée n'est que de 60 % du PIB).

      L'Allemagne ne prends pas le chemin du plein emploi... mais de la destruction des pauvres.

      L'Allemagne a (presque) l'équilibre budgétaire, mais pas parce que l'Etat allemand s'enrichit, mais parce qu'il fait des sacrifices. Et des sacrifices uniquement au dépends des pauvres.

      Obtenir un excédent commercial en jouant CONTRE ses alliés ? c'est un choix qui se défends, remarquez.
      ET l'Allemagne est en déficit commercial pour les échanges avec les pays en dehors de la zone U.E. Aïe, dommage.

      En conclusion, vous lancer l'accusation rhétorique d'absence de proposition d'idées sur un blog où justement on propose d'autres idées politiques ? pas mal.

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  20. Une chose est sûre et certifié par les chercheurs allemands en sociologie:
    la précarité de l'emploi ne cesse d'augmenter en Allemagne depuis les années 90, même pour les diplômés de l'enseignement supérieur. Il faut regarder de plus près comment se compose le "plein emploi" en Allemagne: de nombreux temps partiels, précarités, "auto-entrepreneurs" obligés de demander un complément à leur commune pour survivre (les fameuses lois "Hartz" le permettent).....bref, l'Allemagne vit bien grâce à l'export, elle donc moins besoin du consommateur comme moteur économique (c'est le cas des Etats-Unis, entre autres), puisque les richisses viennent de l'export, notamment avec la Chine.

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