lundi 31 août 2015

De Sapir et du front des opposants à l’euro

Cela a été une des polémiques de la semaine denière : les média ont affirmé, abusivement, que Jacques Sapir préconisait un rassemblement allant du Front de Gauche au Front National contre l’euro. Ce faisant, ils sont passés à côté du sens, et surtout de l’essentiel de sa réflexion.



Mauvaise polémique pour très bon texte

Il est assez effarant que les nombreuses et passionnantes questions soulevées par Jacques Sapir, qui fait suite au débat lancé par Stefano Fassino, ancien membre du Parti Démocrate Italien, auquel appartient Matteo Renzi soit réduit à la seule question du Front National, abusivement raccourcie qui plus est. Car les quatre textes de Sapir sont remarquablement riches et intéressants : de l’interview pour Figarovox, suivie par « Sur la logique des ‘fronts’ », «  A nouveau sur les ‘fronts’ », puis « Inconséquences ». Il note que la crise Grecque a tranché la question de savoir si un pays de la zone euro peut mener une politique alternative, ce qui fait de la « question de l’euro une question éminemment politique ». Jacques Sapir a bien raison de dire que « l’euro n’est pas seulement une monnaie » aujourd’hui.


Comment on sort de cette impasse ?

Sapir soutient « que toute possibilité de reconstruire dans le futur une forme de coopération entre les pays européens qui s’avère propice au progrès et à l’espoir pour les peuples de l’Europe, passe justement par la destruction de ces institutions, et du projet dont elles sont à la fois issues mais aussi porteuses ». Il critique « la brutalité inouïe, (…) le niveau de violence, qu’elle soit symbolique ou réelle, le mépris affiché pour des actes démocratiques ». Devant le besoin urgent de changement, Sapir pose « la question des rapports avec des forces n’appartenant pas au même arc politique que le sien » et se félicite de la venue de Jean-Pierre Chevènement aux universités de rentrée de Debout la France, prélude à une rencontre prévu dans quatre semaines avec Mélenchon, Montebourg et Dupont-Aignan.

Les choses bougent avec l’inflexion réalisée par Jean-Luc Mélenchon, plus clair sur la question de l’euro. L’économiste Eric Toussaint, qui coordonne la Commission pour la vérité sur la dette publique Grecque, plaide pour « une sortie de gauche de l’euro ». Implicitement, il montre que la sortie de la monnaie unique redonnerait un choix de politique. Jacques Sapir n’élude pas la question des composantes du Front de Libération Nationale, mais il écrit que « la participation du Front National à ce ‘front’ n’est pas aujourd’hui envisageable », et appelle à un rassemblement allant de Mélenchon à NDA. En clair, les raccourcis de bien des médias sont franchement abusifs, même s’il n’exclut pas une évolution à terme, passant à côté de la substance des réflexions de l’intellectuel sur la nature de l’euro.

Merci à Jacques Sapir de synthétiser ainsi les enjeux posés par l’euro et d’appeler à un rassemblement dépassant les querelles de chapelle. Et comme il l’a expliqué sur Europe 1, le FN ne fait pas partie du front qu’il appelle de ses vœux. Ma nuance est de croire que sur ce dernier sujet, la situation ne changera pas et qu’il faudra sans doute passer par un nouveau mouvement pour gagner.

51 commentaires:

  1. Il envisage que le FN pourrait changer dans le futur... et dans ce cas... blablabla.

    Il est assez ridicule avec ses si ma grand mère avait des roues ce serait un autobus. Le fond de commerce FN est et sera toujours la xénophobie. De plus, il n'y a aucune chance que le FN sorte de l'Euro afin de préserver les intérêts des "élites" économiques françaises qui ne manqueraient pas de se rallier au FN.

    Lordon :

    http://blog.mondediplo.net/2015-08-26-Clarte

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    1. @Anonyme31 août 2015 08:35

      "Le fond de commerce FN est et sera toujours la xénophobie"

      Vous serait-il possible d'expliciter la proposition, de la détailler, de fournir des éléments de fait concrets à l'appui de cette thèse, de préciser également les éléments permettant de disposer sur l'avenir, enfin de compléter par la définition des notions évoquées ou utilisées en réponse.

      Merci.

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    2. Réponse d'Alexandre Tzara à Lordon (long : 7 pages mais très intéressant) : http://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/981/files/2015/08/R%C3%A9ponse-%C3%A0-Fr%C3%A9d%C3%A9ric-Lordon-par-Alexandre-Tzara.pdf

      Extrait 1 :

      "Que le FN serve d'épouvantail aux deux partis dominants est une analyse juste mais tout à fait convenue. Le FN joue au niveau électoral le rôle du fascisme sur le plan idéologique: le démon. La menace toujours mortelle et menaçante. Que les deux partis dominants se jouent du FN afin de mieux se maintenir au pouvoir, il faudrait être un grand naïf pour en douter. Les premiers à avoir instrumentalisé le FN sont les socialistes, sous Mitterrand. Je ne vous apprendrai rien dans ce domaine que vous ne sachiez déjà. En revanche vous allez beaucoup plus loin, vous déduisez de cette posture d'épouvantail une complicité, comme une alliance objective entre les deux partis de pouvoir et le FN. Voilà un développement argumentatif qui aurait mérité plus ample développement ! D'une part il est une
      différence entre instrumentaliser un parti comme négatif politique et idéologique (ce qui suppose que l'on a pas intérêt à ce qu'il parvienne au pouvoir ou menace le jeu d'alternance des deux partis en place) et en faire un instrument dont la venue au pouvoir ou l'accroissement excessif ne serait pas redouté. En l’occurrence, je rejoins sans problème l'idée que le PS a tout intérêt à ce que le FN constitue une troisième force politique, capable d'affaiblir la droite et donc de faciliter la venue au pouvoir de la gauche.

      En revanche le passage du FN de la troisième à la deuxième position voire même la première non seulement affaiblit la droite mais bouscule le jeu installé du parlementarisme de notre Vème République fondé sur l'alternance entre deux partis recentrés, l'un en majorité, l'autre en opposition. Un FN très fort (comme c'est le cas aujourd'hui) met à mal ce confortable jeu de chaises tournantes. La gauche comme la droite s'en trouvent menacés. En un certain sens la stratégie adoptée par Mitterrand est allée bien au delà de ses espérances. Dans un deuxième temps je vous ferai remarquer qu'être l'épouvantail d'un échiquier politique n'induit pas une complicité entre l'épouvantail et les forces installées. Du moins pas forcément."

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    3. Extrait 2 :

      "Mais une analyse rigoureuse de votre part aurait exigé une étude des dynamiques propres au capitalisme de nos jours et aux nouvelles formes d'impérialismes.
      Premièrement nous sommes, je crois, passé à un nouveau stade de l'expansion du capitalisme et de ses modalités d'action que Lénine n'avait pas perçu. Désormais, les entreprises ne sont plus liées à des états, à des pays, elles sont trans-nationales. Elles jouent sur la globalisation et sur la parfaite libéralisation du marché des capitaux et sur la possibilité de mondialiser le processus productif lui-même, profitant des différences de législation et de niveau économique. Aujourd'hui plus besoin pour nos multinationales d'une conquête coloniale sur fond d'idéologie nationaliste pour se déployer et réaliser le maximum de leur profit. Bien au contraire... Nos multinationales profitent de notre système libéral européen et du discours dominant sur le développement économique des pays pauvres pour s'implanter mondialement. Comme Carl Schmitt l'avait bien compris, les nouvelles guerres asymétriques et le discours mondialiste dominant faisant de la croissance économique le but à rechercher à tout prix font le jeu de ce système capitaliste et lui permettent de diversifier et de complexifier son logiciel de domination.

      Or ceci nécessite une libre circulation dans tous les domaines, y compris humains. La position du grand patronat allemand est significative à cet égard, il appelle à favoriser l'immigration, du moins pour peu qu'elle soit qualifiée. L'"Immigration choisie" sarkozyste est l'ultime avatar de cette posture libérale et cynique. A l'inverse je ne vois pas en quoi de nos jours le grand patronat aurait à se réjouir d'une venue au pouvoir du FN (pour le petit patronat c'est différent mais à travers le concept de capital je pense que vous parlez du grand patronat). Un parti qui aujourd'hui fait du protectionnisme et ferme les barrières migratoires d'un pays, mettant fin à la globalisation, va ainsi à l'encontre des intérêts du grand capital. Ce dernier l'a bien compris et le MEDEF a une position beaucoup plus dure envers le FN qu'envers... le PS. A moins que vous ne pensiez que le FN s'aligne sur une politique libérale, européenne et favorable à la globalisation et fera même dans la défense d'une "immigration choisie". Mais dans ce cas en quoi serait-il encore d'extrême-droite ? Il deviendrait un parti comme les Républicains ou le PS... Très décevant certes pour ceux qui auraient cru en lui mais finalement nous avons déjà ces gens au pouvoir.. Non, la grande faille de votre argumentation est que vous essayez de nous faire croire que grand patronat et extrême-droite partagent les mêmes intérêts. Ce qui pouvait être vrai dans les années 1930 ne l'est plus aujourd'hui."

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    4. Je vous signale que la fortune de JMLP vient de son héritage d'un grand patron, pas du fruit de son labeur, génie ou autre chose. Fifille Le Pen a bénéficié de cette fortune dans son enfance et jeunesse, qui lui a permis de vivre une vie de type grande bourgeoisie nantie.

      L'extrême droite est très liée aux forces capitalistes, comme l'a été le nazisme qui a noyauté tous les gros industriels allemands pour étayer sa politique économique de guerre.

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    5. @bip

      Je trouve que Sapir brûle maladroitement les étapes. Mais la réponse de Lordon est un modèle de sectarisme gauchiste. Vous avez totalement raison de noter la valeur de la réponse très argumentée d'Alexandre Tzara, qui n'est pas pour rien historien de formation.

      YPB

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    6. Le FN ne changera pas, mais là n'est pas la question, ni la réponse : afin de rétablir la démocratie il faut rassembler un maquis des véritables démocrates, qu'il viennent du FN ou du front de gauche n'a strictement aucune importance.

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  2. @LH,

    « la participation du Front National à ce ‘front’ n’est pas aujourd’hui envisageable »

    1. Cela reste l'avis de Sapir.
    2. Le FN, du fait de son audience politique, est ce front de libération.
    3. La vraie question est donc de savoir les raisons de ce refus de rejoindre la seule force politique - ce front de libération dont il est question - en capacité de mener le changement.
    4. Il faudrait que Sapir indique précisément les raisons, les motifs, les éléments concrets au titre desquels il estime que le FN ne peut faire partie
    5. Je ne sais ce que veux dire une "sortie de gauche " de l'euro. Sortir, c'est de gauche ? Qu'est-ce qu'une sortie qui ne serait pas de gauche, à quoi la reconnait-on précisément, quels sont concrètement ses caractères ?
    6. Qu'appelle t-on aujourd'hui la gauche ? L'Aile gauche du PS ? On définit ça comment ?
    7. Où en sont les autres forces politiques ?
    8. Pourquoi renoncer à 2017 alors que la période est décisive ?

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  3. L'UPR, n'étant pas le FN, ne sera pas cité vu que cela est déjà "un front de libération nationale", mais il est plus intéressant pour les élites d'en être les géniteurs!

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    1. Ne vous méprenez pas : pour l'UPR, comme pour certains mouvement de gauche, cette absence apparente d'existence s'appelle l'œil du cyclone.

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  4. Sapir devait bien se douter que l’on ne retiendrait de sa réflexion que les passages concernant le FN. Pourquoi parler du FN pour dire qu’il pourrait, à terme, faire partie d’un front anti-euro ? Si la question ne se pose pas aujourd’hui, et pourrait ne jamais se poser, pourquoi la soulever maintenant au risque de se discréditer et de polluer son message ?

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    1. Tout à fait d'accord. Trop de subtilité à un moment pollue le message principal.
      Mais Sapir n'est pas un politique et il est tombé dans un piège qu'il s'est tendu tout seul, c'est dommage.

      ***Jacko***

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    2. Saphir évite justement de rentrer dans les leurres du jeu politico-mediatique, c'est ce qui semble le plus productif. Il faut éviter de recruter les idiots et les fainéants quand on lève une armée.

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    3. Bonjour moi,
      et bien, c'est une bonne stratégie pour voir si le baratin(le plaggiat devrais-je dire, elle a 'copié" sur M.J Sapir) de MLP concernant la sortie de l'euro est vrai ou faux.AMA, elle n'a jamais voulu en sortir, elle en profite un max, pourquoi donc voudrait-elle changer?

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  5. Le discours anti-immigrés et islamophobe est porté par Marine Le Pen. Comme cette dernière est la leader incontestée du FN, et pour longtemps, je ne vois pas comment ce parti pourrait évoluer à court ou moyen terme dans le sens souhaité par Sapir. Je vois mal Marine Le Pen se renier sur ce sujet qui est central au FN.

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    1. @Moi

      Vous serait-il possible d'expliciter cette position, avec des éléments concrets. Ne confondez-vous pas affirmation d'une politique migratoire différentes d'avec celles menées jusqu'alors avec un discours anti-immigré ? MLP est une femme politique qui prend des positions politiques sur des questions politiques, non ? Par ailleurs, je ne suis pas contre une définition des notions dont vous faites état.

      Cordialement.

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    2. 1984 31 août 2015 10:22
      Vous contestez que le FN ait un discours anti-immigrés, c’est votre droit. Mais Sapir ne le conteste pas, lui, puisqu’il dit que le FN ne peut pas aujourd’hui intégrer un front anti-euro. C’est donc par rapport à Sapir que j’argumente. Comment le FN pourrait-il évoluer, par exemple en revenant sur la préférence nationale, alors que Marine Le Pen s’est beaucoup investie sur ce sujet et qu’elle est probablement pour longtemps encore à la tête du FN ?

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    3. @Moi,

      Je n'affirme rien de particulier. Je sollicite juste un éclaircissement, des éléments de faits à l'appui d'une affirmation donnée. Je n'ai pas par ailleurs les raisons précises, concrètes, factuelles, mais je peux faire erreur, il se peut qu'elles soient disponibles mais je ne les ai pas, en vertu desquelles Sapir considère que le FN ne peut, en tout cas à la date ou il rédige son article, faire partie de ce front. Je ne sais même s'il considère qu'il pourra un jour en faire partie et les raisons attachées. De mon point de vue encore, par des éléments politiques concrets - résultats, force politique constituée, configuration politique en 2015 - le FN est ce front de libération qui nous permettra de rompre avec l'Euro.

      Mon souci dans la période actuelle, c'est le rapport au sens, aux mots, à leur définition. C'est d'abord en cela que pour moi notre période, et je parle d'une manière générale, peut parfois avoir des aspects inquiétants.

      Cordialement.

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    4. @Moi,

      La préférence nationale, mais vous m'arrêterez si je fais erreur, est une préférence par la nationalité, sans aucune autre considération. En tout état de cause, je n'ai rien noté dans le programme d'MLP et Philippot indiquant le contraire.

      Cette préférence nationale, attachée à la seule nationalité, existe déjà, est donc déjà validée comme principe, s'agissant de certains emplois publics - enfin il me semble.

      Le droit de vote aux élections nationales, n'est-ce pas également une forme de préférence nationale, un droit attaché à la seul nationalité ?

      Pensez-vous que les droits doivent être nécessairement, je veux dire impérativement, détachés de la nationalité ?

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    5. @ 198431 août 2015 10:59
      "Pensez-vous que les droits doivent être nécessairement, je veux dire impérativement, détachés de la nationalité ?"

      Cela dépend de quoi l'on parle. Je cite Jacques Sapir :
      "Cela implique clairement l’abandon pour tout parti qui prendre place dans ce « front » de toute référence à la « préférence nationale » hors, bien entendu, des secteurs régaliens ou nul ne la met en cause. L’idée de préférence nationale, hors le domaine des professions particulières (liées aux fonctions régaliennes de l’Etat qui incluent la sécurité, la justice et l’Education), est en réalité inconstitutionnelle si on regarde le préambule de la Constitution[6]. Il en va de même pour les droits que l’on appelle « sociaux » et qui sont la contrepartie de contributions des salariés et des employeurs. La raison conjoncturelle, liée à l’objectif du « front », est que, dans une logique de sortie de l’Euro, les mécanismes de retour à l’emploi doivent pouvoir jouer sans obstacle. Très concrètement, et au-delà des raisons principielles telles qu’elles sont exposées dans le préambule de la constitution, toute segmentation du marché du travail sous la forme de l’application de la « préférence nationale » conduirait à des pressions inflationnistes importantes qui pourraient compromettre les effets positifs attendus de la sortie de l’Euro."
      http://russeurope.hypotheses.org/4244

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    6. A propos de la préférence nationale et de son inconstitutionnalité :

      Article 5 du préambule : « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi. Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances ». http://www.legifrance.gouv.fr/Droit-francais/Constitution/Preambule-de-la-Constitution-du-27-octobre-1946

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    7. @ Moi
      Ah donc l'emploi public réservé aux citoyens européens (et avant français uniquement) est inconstitutionnel ? Vous venez de dire que les propos de Sapir son inconstitutionnel.
      Ensuite dire parce que dans le fait la préférence européenne existe. Dans la mesure ou pour embaucher des non européens il faut d'abord démontrer que le secteur est sous tension. Ensuite la Constitution s'adresse aux citoyens pas aux étrangers. C'est pour cela qu'on peut bel et bien réserver certains emplois au nationaux ou aux citoyens européens.

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  6. Affaire à suivre...
    J'attends de voir comment cette rencontre va être relayée dans les médias et par les participants eux-mêmes, quelles vont être les positions de chacun, quels vont être les rapprochements politiques éventuels (?), tout cela en pleines élections régionales.

    A noter que les quatre (JLM, JPC, AM et NDA) sont tous en position d'extrême faiblesse politique.

    ***Jacko***

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    1. Montebourg si il se décidait enfin à franchir le Rubicon ne serait pas en position de faiblesse. Se rappeler de ses 17% à la primaire de 2012 sur un programme de démondialisation. Le problème c'est qu'il ne semble pas décidé à prendre le risque, la soupe est probablement trop bonne...

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    2. Je ne sens pas non plus Montebourg à fond.
      Je ne le sens pas véritablement investi, mais je pense qu'il a plutôt envie de profiter de la vie (on ne va pas lui jeter la pierre...).
      Audrey Pulvar dans un interview disait "Non, je ne crois pas qu'il a abandonné la vie politique. Après, souvent homme varie. C'est quelqu'un qui est assez cyclothymique. Je pense que, plusieurs fois par jour, il se dit qu'il va revenir en politique et que, plusieurs fois par jour, il se dit que sa vie, la vraie vie, est ailleurs... Mais ici, on est bien placé pour savoir que les politiques, une fois qu'ils ont le virus, c'est difficile de le débrancher, d'enlever la seringue."

      ***Jacko***

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    3. N'attendons rien des ´media' : vous êtes déjà sur un média, vous êtes déjà un média. Il n'y a pas de cuillère disait-on dans "Matrix".

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  7. Non, Sapir se trompe. Il faudra un nouveau mouvement pour gagner, oui! Ni front de gauche, ni front national.

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    1. Il faut faire avec les réalités... votre nouveau mouvement n'existe pas et risque de ne pas exister avant longtemps. Un front anti-euro qui se limite à Chevènement et NDA, ça ne va pas mener très loin...

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    2. @Moi,

      Il ne faut pas laisser passer 2017. En 2022 le système UE/Euro sera encore plus cadenassé, et les peuples européens auront plus encore subi l'austérité. Dès lors, pour 2017, je ne vois qu'une alternative à ce jour.

      Vous avez donc raison de dire :

      "Il faut faire avec les réalités... "

      Cordialement.

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    3. Moi,
      c''est faux, l'UPR prône depuis une dizaine d'années la sortie du "machin:euro, OTAN, ue.

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    4. un nouvau mouvement?mais des ordres sont donnés pour qu'il soit direct noyauté par des faiseurs de désordre.De plus, tout se joue au niveau des finances, un petit parti ne peut pas rivaliser avec des concurents prostitués de goldman sacks.les merdias aussi sont aux ordres.Pendant les européennes, il n'y avait pas d'affiche pour tous les candidats..........

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  8. il faut tout de meme etre realiste, la gauche anti-euro cela represente un bon 1/10eme du vote FN ;-)

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  9. Le problème d'un front allant de NDA aux communistes, c'est qu'il ne serait constitué que de partis qui n'ont pas fait la preuve de la solidité de leur posture anti néolibérale. Voyez Mélenchon faire campagne aux législatives 2012 contre le FN, laissant tranquille Hollande et même entrant ainsi dans son jeu, alors qu'il savait très bien que ce socialiste était le représentant de la gauche néolibérale. Voyez les communistes défendant l'Euro, la proximité de NDA avec l'UMP, etc, etc.

    Le FN a l'avantage d'être considéré en ennemi par les médias néolibéraux. Pourtant, je veux bien croire LH, et que ce n'est qu'une manœuvre et que le FN reste un parti libéral fasciste. Résultat : je suis de plus en plus persuadé que nous vivons dans une ploutocratie totalitaire qui est parfaite puisqu'elle laisse même l'illusion d'une alternative. L'expérience Syriza semble bien le prouver. Il n'y a plus qu'à désespérer.

    Guadet

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  10. C'est incroyable cette faculté à faire l'autruche que vous avez, Laurent Herblay. Et cela ne peut avoir que deux explications, la bêtise ou la mauvaise foi.

    Soit vous ne comprenez rien à rien, soit vous êtes un enfumeur professionnel employé par les néolibéraux pour noyauter et empêcher toute opposition à leur politique.

    Sapir :

    http://www.causeur.fr/jacques-sapir-euro-fn-melenchon-34274.html

    dit clairement que :

    "Dans la citation que vous donnez, les mots « à terme » et « sera » sont importants. Ils impliquent que je me situe dans le futur, et un futur prospectif comme on peut le voir avec « avec le parti issu de ce dernier ». Cela répond à votre question. Tout dépendra de l’évolution à venir du Front national. Mais, ce qui est clair aussi dans mon texte, c’est que je dis que l’on ne pourra éluder indéfiniment la question. Ni plus, ni moins. L’essentiel se trouve en amont et en aval de votre citation, quand je parle des conditions de constitution d’un éventuel « front » anti-Euro, de la nécessité de penser le « jour d’après », et de l’importance de conserver l’autonomie stratégique et politique pour qui fera partie de ce « front »."

    ce qui est l'évidence.

    Il est évident que les trois petits partis n'arriveront à rien en 2017 à eux tout seuls, pas plus que l'UPR d'ailleurs (encore plus petit).

    Il est évident qu'il n'y aura pas d'opposition constituée à l'euro sans les électeurs du FN.

    Il est évident aussi que plus le temps passe, plus il sera difficile (voire impossible) de revenir sur les politiques menées. Ce n'est pas quand toute l'industrie française aura échappé au contrôle de l'Etat que vous pourrez revenir dessus par exemple.

    Si vous nous disiez ce que vous reprochez réellement au FN, et quelles politiques vous déplaisent, à part le fait que ses dirigeants ont selon vous une sale gueule ?

    Parce que pour l'instant, vous ne faites pas grand chose de productif. Vous participez à l'ambiance d'hystérie politique qui règne en France, et qu'on voit dans les commentaires de cette note, par exemple celui qui refuse toute idée de préférence nationale.

    Au fond, il n'y a que deux possibilités :
    - soit vous êtes un traitre à la cause que vous prétendez défendre,
    - soit vous empêchez un débat constructif, parce que vous ne voulez pas admettre que vous vous êtes trompés dans votre positionnement face au FN dans les années 1990.

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    1. Hors sujet mais à propos de traitres. Syrisa, en Grèce, dans son programme pour les législatives anticipées de septembre, oublie les engagements pris envers les créanciers. Il ne veut pas les mettre noir sur blanc en se présentant aux législatives, notamment pour ce qui concerne les privatisations, les coupes dans les retraites, les prestations sociales, etc. Les intéressés découvriront tout cela le moment venu, c’est-à-dire après les élections qu’il valait mieux, en effet pour Tsipras faire tout de suite plutôt que de les faire dans un an ou deux.

      http://www.capital.gr/ekloges-septemvrios-2015/3057711/mnimeio-asafeias-kai-planis-to-programma-tou-suriza

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  11. @anonyme 31/08/15 12:32

    Ce que tu ne sembles pas comprendre c'est que les noms et l'histoire ont un sens et marque les gens.
    Le FN de 2015 s'appelle toujours le FN, fondé en 1972 par Ordre Nouveau, c'est quand même pas rien non ?
    Dirigé pendant des décennies par le père Lepen, avec une optique plutôt libéral et anti-étatiste, tout sauf gaulliste en tout cas, avec les dérapages "subtiles" qu'on lui connait.
    Encore et toujours actuellement dirigé par la fille Lepen (en attendant la petit fille, l'histoire sans fin...), qui récupère tout le substrat accumulé depuis 40 ans (base militante), et qui se découvre tout à coup des élans gaullistes ! c'est trop fort :). S'il n'y avait pas eu Philippot, rien n'aurait changé au niveau du programme économique.

    Comment demander à des personnes de voter de bonne foi pour un parti qu'ils ont toujours exécré, tout simplement parce que l'orientation économique a changé, tout cela à cause d'un seul homme, qui joue par opportunisme et certainement un peu avec le feu ?
    J'attends de voir comment Philippot va manœuvrer après 2017.
    Pour moi il est en phase d'apprentissage et se constitue une notoriété, voire même une image positive en s'opposant aussi frontalement au "diable".
    Mais après 2017, ou en tout cas un peu avant 2020, je le vois bien se clasher avec la fille Lepen et faire sécession du FN, créant un nouveau parti et entraînant avec lui la partie social/gaulliste qui a priori est en train de se constituer ?
    A suivre...

    ***Jacko***

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  12. @Moi 31 août 2015 13:06

    Mais quels liens ces éléments ont-ils avec la nationalité ? Heureusement dans notre pays, la citoyenneté n'a aucun lien avec ces éléments-là. MLP ne fait pas de liens entre ces éléments, la nationalité française est bien heureusement sans lien avec ces éléments.

    Par ailleurs, il ne me semble pas qu'un principe puisse être à demi constitutionnel. Vous m'indiquerez donc si selon vous la "restriction" ou dérogation ou exception en matière d'emplois publics, ou encore de droit de vote aux élections nationales, sont également des dispositions inconstitutionnelles.

    Vous m'indiquerez si je fais erreur.

    Cordialement.

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  13. Ave!
    Ne faut-il pas inverser les propositions ou les accusations? Les républicains doivent décider maintenant de s'accrocher à la locomotive FN ou mourir. Nous sommes entrés dans une lutte féroce entre classes moyennes et populaires. Celles-ci n'auront aucun mal à voter FN puisqu'elles sont de plus en plus malmenées par les premières. Les pudeurs humanistes n'ont plus cours.

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    1. Les prochaines élections régionales seront un excellent baromètre in vivo de cette évolution.
      Mais le FN est encore dans le rôle d'épouvantail qu'on lui assigne, même s'ils progressent.
      Ils sont en manque de cadres, d'élus, de soutiens financiers forts, de soutiens dans les médias, dans les corps intermédiaires.

      ***Jacko***

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    2. "Les pudeurs humanistes n'ont plus cours."

      Ben voilà, pourquoi s'encombrer ?

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  14. Avant que ce front existe, les leaders seront au travail pour se mettre d'accord sur une ligne. Cela constitue un exercice périlleux mais nécessaire. Cela se fera dans la douleur car il leur faudra renoncer sur des points auxquels ils sont accrochés et qui constituent leur personnalité. Quand cela sera fait et sans défaillance alors naîtra une possibilité de vraie alternance. La proposition sera dans les mains des français. On peut s'attendre à tous les coups bas des partis politiques en place, à la déconsidération de la nouvelle proposition avec l'appui de la presse qui s'y entend sur le sujet.

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  15. @ Anonyme 8h35

    Je ne pense pas qu’il changera également. Je ferai un papier sur la réponse de Lordon

    @ Bip

    Mais le FN peut avoir la 1ère position sans pouvoir gagner beaucoup de sièges (cf départementales).

    @ 1984 & Anonyme 12h32

    2- Au contraire, il bloque toute libération en bloquant toute alternative depuis plus de 30 ans
    3- Je le refuse d’abord parce que je les pense pire que les autres car extrémistes, démagogues et amateurs. Et de toutes les façons, il bloque toute issue
    4- Lisez les papiers
    5- En admettant qu’il y a une sortie de gauche, cela veut dire qu’il y a une sortie de droite, et donc que la sortie est le moyen de retrouver une possibilité de choisir
    8- Les résultats des départementales montrent que le FN est loin d’être en position d’accéder au pouvoir.

    Contester le discours anti-immigrés du FN est assez ridicule. Vous vous cachez derrière une demande d’arguments rationnels, présents en abondance pour qui cherche le blog :
    - mensonges de MLP sur « France, championne d’Europe de l’immigration »
    - mensonges de MLP sur le coût de l’immigration (réel, mais largement exagéré)
    - mensonges sur les musulmans responsables de la crise du porc
    - stigmatisation de MLP sur les « Merah en puissance

    Sur les reproches faits au FN :
    http://www.gaullistelibre.com/2014/06/pourquoi-le-fn-ne-passera-pas-par-moi-22.html

    @ Moi

    Je ne pense pas qu’il l’imaginait. Ce n’est vraiment pas l’essentiel de sa pensée

    @ Jacko

    Bien d’accord sur Montebourg. Merci pour la réponse

    @ Dissimilaire

    Bien d’accord

    @ Guadet

    Nous vivons un mirage collectif qui nous égare dans des mauvaises politiques et des impasses démocratiques. C’est le produit de la Dissociété, pour citer Généreux

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    Réponses
    1. Comment expliquez-vous, brillant jeune homme, que ce parti d'amateurs et d'extrémistes attire 15 à 20% des électeurs, et que le vôtre (*) en attire 2% ?

      Est-ce que par hasard vous n'auriez pas quelque chose à vous reprocher ? Est-ce que la volonté de vous démarquer des affreux méchants du FN pour éviter les quolibets des bobos ne vous conduit pas tout simplement à ne pas répondre à la demande des électeurs ?

      Pendant ce temps-là, l'horloge tourne : l'immigration augmente, et se contrefout royalement du gaullisme ou de la France (à la louche) ; l'Europe récupère toujours plus de pouvoir ; les grands groupes toujours plus d'indépendance.

      Cela me renforce dans mon opinion : vous êtes un enfumeur professionnel, émargeant peut-être aux fonds secrets de la Commission ou de l'union des banques luxembourgeoises.

      Vous êtes en tout cas gaulliste comme je suis danseuse étoile.
      Si de Gaulle n'avait pas voulu des affreux d'extrême droite (supposée) d'AF, de la Cagoule ou des Croix de feu à Londres, il se serait retrouvé en tête à tête avec René Cassin. Ce qui aurait été un peu léger pour discuter avec Churchill.

      (*) ou anciennement vôtre, puisque vous vous êtes séparés de lui sous prétexte qu'il n'était pas assez virulent envers le FN

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    2. @Anonyme de 16:44

      Les affreux d'extrême droite que vous évoquez à Londres, autour de de Gaulle (et que décrit surtout Simon Epstein, qui a fait justice du préjugé d'une France de droite collaborationniste et d'une France de gauche résistante), n'y étaient pas comme maurassiens, cagoulards ou Croix de Feu, mais comme patriotes français. Ils n'ont pu y côtoyer des juifs comme Jacques Bingen, et des hommes de gauche, qu'ils honnissaient avant-guerre, comme Jean Moulin, qu'à condition de transcender les identifications politiques et les conflits idéologiques d'avant-guerre. Ce n'est pas comme homme de droite, un temps attiré par le fascisme, que Georges Valois est mort à Bergen-Belsen, mais comme serviteur de la France. Et si de Gaulle a reconnu le génie de Maurras, c'est pour préciser qu'il l'avait conduit à la folie. Ceux qui n'ont su demeurer que maurassiens ont effectivement peuplé les rangs de la collaboration, tout comme les européistes obsédés de réconciliation franco-allemande.

      YPB

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    3. euh, entre 15 et 20% , d'accord mais avec 57% d'abstentions, cela ramène le score du FN à entre 7 et 10%.Le fn n'a pas progressé.Heureusement.

      http://www.contrepoints.org/2014/05/31/167497-combien-delecteurs-ont-vraiment-vote-fn-et-ump-et-ps

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  16. Merci à Laurent Herblay de présenter la position de Sapir et ce qu'il a vraiment dit. Il a été certainement imprudent de parler du FN, mais sa position est sans ambiguïté. Les calomnies contre lui ne font que révéler la mauvaise foi et la position réelle (européiste) de ceux qui l'attaquent.

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  17. C'est assez bizarre de mettre la circulation des personnes étrangères et leur établissement éventuel dans le pays complètement en dehors des compétences et préoccupations d'un état souverain. C'est pourtant ce qu'on fait en excluant le FN, ce qui est une façon de dire que ces sujets doivent être mis sous le tapis et que toute position restrictive en matière d'immigration est une sorte de blasphème contre la sainte religion droitdelhomiste. C'est non seulement bizarre, mais aussi complètement irréaliste au moment ou les questions de "migrations" nous explosent à la figure.

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  18. @ Anonyme

    J’ai toujours dit que je comprenais pourquoi le FN est si haut :
    http://www.gaullistelibre.com/2013/10/pourquoi-le-front-national-est-si-haut.html
    http://www.gaullistelibre.com/2014/05/pourquoi-le-fn-remporte-les-elections.html

    Les quolibets, je m’en fiche, comme je l’ai montré sur certains sujets que ce soit vis-à-vis des bobos comme vous dites (pour le démontage de l’euro, contre le cannabis, pour le protectionnisme, contre l’accueil des migrants) mais aussi que ce soit vis-à-vis de mon camp naturel (pour le mariage pour tous). J’ai juste mon libre-arbitre, et je défends ce que je crois, d’autant plus librement que je ne suis plus militant actif.

    Il n’est pas inintéressant de voir les réactions des défenseurs du FN à mes positions, très irrespectueux, somme toute pas très démocratiques, ce qui n’est sans doute pas un hasard…

    Les enfumeurs, ce sont les dirigeants du FN, démagogues, amateurs, aux opinions si fluctuantes (voir les versions de la sortie de l’euro par MLP).

    @ YPB

    Merci

    @ Jacques

    De rien. Cet emballement médiatique est assez effarant

    @ Toutatis

    Ce faisant, ceux-ci adoptent un comportement volontiers totalitaire et donc digne des extrêmes

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  19. @LH,

    J'ai pour ma part déjà répondu, pour l'essentiel, à vos arguments (commentaire du 30 août 2015 15:36) :

    http://www.gaullistelibre.com/2015/08/tsipras-demande-aux-grecs-dappouver-sa.html#comment-form

    Vous ne trouverez aucun propos hors du strict cadre du débat en ce qui me concerne.

    Je défends pour ma part une option politique ponctuelle, un rassemblement, en 2017 ; rien de plus.

    Je ne suis ni ne serai adhérent d'un parti quelconque ; je me rappelle Simone Weil et sa "Note sur la suppression générale des partis politiques".

    Cordialement.

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  20. La réponse cinglante de Mélenchon à l’appel de Chevènement à une rencontre avec Dupont-Aignan (http://www.jean-luc-melenchon.fr/2015/09/01/lettre-a-jean-pierre-chevenement/) illustre l’impossibilité de constituer, sur la base de la structuration actuelle des forces politiques et de leurs leaderships, le front anti-eurolibéral auquel aspire, avec d’autres, Jacques Sapir. Le clivage entre ceux qui acceptent l’ordre européen et les souverainistes passe en effet au sein même de chaque formation, de chaque famille politique.

    C’est vrai à l’évidence pour la nébuleuse qu'est la gauche de la gauche, où le courant majoritaire s’accroche encore désespérément à la possibilité d’une « autre Europe », d’un « autre euro » (Harribey), mais où même certains de ceux qui dénoncent ces illusions ne semblent pas prêts à envisager un front commun avec des forces souverainistes étrangères à la gauche (Lordon).

    On oublie trop souvent de signaler que des fractures non moins significatives jouent au sein du FN. La critique souverainiste de l’eurolibéralisme est le fait des tenants du courant Philippot-MLP. Leur discours s’enracine électoralement dans un électorat populaire qui aurait volontiers voté gaulliste ou communiste autrefois. Les identitaires de la droite du FN perçoivent au contraire la France comme un cadre à la fois trop vaste (ce sont souvent des régionalistes) et trop étroit (pour leur fantasme de grande Europe blanche). Le souverainisme leur parait aussi anachronique, aussi inadapté aux réalités de l’époque, que le patriotisme français à l’ancienne des résistants anti-boches pouvait le sembler aux yeux d’un Doriot. Les conservateurs-libéraux constituent enfin une troisième composante du FN, mise en retrait pour l'instant par la domination de la ligne Philippot, et qui s’accommoderaient fort bien d’un thatchérisme à la française dans le cadre européen (ou d’un merkelisme avec une dose de xénophobie en plus…).

    La constitution d’un vaste front anti-euro ne peut en fait s’envisager sans un séisme suffisant pour transformer ces lézardes internes de la gauche de la gauche comme de la droite de la droite en lignes de fracture suffisantes pour faire éclater les formations existantes.

    YPB

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  21. @YPB,

    Que représentent concrètement ces fameuses fractures ? Combien de militants ? Combien au sein de la direction de ce parti en 2015 ?

    Les courants au sein des autres partis ont des représentants. Qui sont les représentants de ce courant qui récuserait le souverainisme - j'avoue mon étonnement sur ce courant - et de celui qui serait conservateur-libéral ? Ne s'agit-il pas d'individus qui soit ont quitté ce parti, soit en ont été exclus ?

    Par ailleurs, la ligne de ce parti n'a t-elle pas été définie par MLP, et largement validée depuis 2011, puis encore confirmée à 94% par le vote sur les nouveaux statuts ?

    Il me semble ainsi que la constitution d’un vaste front anti-euro ne peut en fait s’envisager dès 2017 - et cela est urgent - sans la participation du FN qui pour moi apparaît être déjà par lui-même ce fameux front. Les réalités électorales sont là.

    Il en résulte que le peuple semble se passer de la constitution d'un tel front par l'entremise des partis (le jeu des partis) en votant pour la principale force souverainiste et patriote du pays. Le peuple vote manifestement au-delà des jeux et combinaisons des partis, position qui me semble être très gaullienne.

    Cordialement.

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