vendredi 15 janvier 2016

Des grandes entreprises toujours plus voraces

Chômage au plus haut, pouvoir d’achat en berne : pour 90 à 99% de la population, la situation économique n’est pas bonne. Pourtant, pour une petite minorité, tout va bien : les multinationales, leurs actionnaires et leurs dirigeants, comme le montrent les chiffres des deux côtés de la Manche.



Champagne pour les patrons et les actionnaires !

Le contraste est stupéfiant. Tous les ans, une association britannique rappelle l’explosion des inégalités en notant à quel moment les patrons des cent plus grosses entreprises du pays ont gagné ce que gagne un salarié moyen, le « mardi des gros bonnets » (Fat Cat Tuesday) cette année, puisque dès l’après-midi du second jour de l’année, ces patrons ont gagné l’équivalent du salaire annuel médian d’un travailleur, qui a touché 27 645 livres (37 718 euros) en 2015, contre 4,96 millions de livres (6,77 millions d’euros) pour les patrons du FTSE 100, un salaire horaire de 1200 livres, ou 1637 euros. Un grand patron au Royaume Uni gagne 180 fois plus que le salaire médian, et 400 fois plus que le salaire minimum ! Pire, à Londres comme ailleurs, ces écarts ne cessent de progresser.

Plus révoltant encore, même le Figaro en vient à se demander si « les sociétés du CAC 40 ne sont pas trop généreuses pour leurs actionnaires », notant qu’elles ont distribué la bagatelle de 56 milliards d’euros à leurs actionnaires, plus de la moitié de leurs profits, une somme multipliée par 2,5 depuis 2003. Dans notre pays, comme ailleurs, les entreprises rachètent de plus en plus leurs actions : elles y ont consacré 10,2 milliards en 2014. Il est tout de même frappant de constater à quel point même une partie de la droite en finit par se poser des questions sur l’envolée excessive des profits ou les excès du capitalisme actionnarial. Comment ne pas voir que l’augmentation des inégalités est liée à cela, les grandes entreprises étant souvent le véhicule de cette distorsion du partage de la richesse ?


Mais si le débat intellectuel progresse (avec Thomas Piketty ou Joseph Stiglitz), en revanche, sa traduction politique est pour l’instant extrêmement limitée, à quelques exceptions près. Mais tôt ou tard, ces écarts si énormes finiront par nourrir une remise en question démocratique.

13 commentaires:

  1. @LH,

    Avec Juppé en 2017, tout ça va changer !

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  2. L’emploi marchand « salariés » en France selon François Lenglet :

    http://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/chomage/emploi-le-chiffre-qui-permet-de-comprendre-le-chomage_1269283.html

    "Fin 2015, nous comptions 15,8 millions d'emplois salariés marchands en France, un chiffre identique à celui de 2001. "Sur 14 années, la France n'a pas créé un emploi salarié alors que dans le même temps, la population française a continué à augmenter. On est passé de 61 millions d'habitants à 66 millions d'habitants", indique François Lenglet.
    Plus de chômeurs et de retraités
    Ces cinq millions de Français en plus sont en grande majorité des inactifs. D'abord des retraités, leur nombre a augmenté de 3,5 millions. Ensuite des chômeurs, plus un million. Enfin il y a aussi quelques actifs, 400 000 fonctionnaires employés par les collectivités. "Si on compare cette performance à la période de 14 ans qui précède celle qui nous préoccupe, entre 1987 et 2001, nous avions crée 2,5 millions d'emplois supplémentaires. La job machine française s'est arrêtée", analyse François Lenglet. "Cela explique l'augmentation des impôts, car il a fallu prélever davantage pour financer la croissance du nombre de retraités [...] et de chômeurs. Cela n'a même pas suffi, il a donc fallu s'endetter. [...] Cela explique la croissance du chômage, des impôts et de la dette publique", conclut le journaliste. »

    La job machine française s’arrête quand la France entre dans la zone euro. C’est sans doute une simple coïncidence.



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  3. "La job machine française s’arrête quand la France entre dans la zone euro. C’est sans doute une simple coïncidence."

    C'est faux, il était déjà élevé en 1984 puis encore plus en 1995 :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%B4mage_en_France#/media/File:Chomage-france-bit-t2-2009-taux.svg

    Ce sont les politiques menées en France depuis 35 ans par les gouvernements qui sont calamiteuses. Ca a commencé avec Giscard qui a complètement dissuadé le domaine des machines outils.

    Ça continue, les salaires des employés qualifiés dans l'industrie française sont incroyablement bas comparés à la Suisse, mais aussi l'Allemagne, l'Angleterre et même l'Irlande. Le patronat francais est encore plus rapace que celui de ces pays et en plus il n'investit pas. Le MEDEF est probablement l'une des pires organisations patronales des pays développés.

    La France est gérée par des cons, politiciens et patronat inclus.

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    1. En parle d'emplois "marchands", 2,5 millions d'emplois supplémentaires créés entre 1987 et 2001, 0 depuis 2001.

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  4. Anonyme15 janvier 2016 à 11:20

    De 2000 à 2008, forte création d'emplois marchands en France, entrée dans l'Euro, comme quoi...

    http://i-cms.journaldunet.com/image_cms/750/2610809-emploi-salarie-en-hausse-sur-un-an.jpg

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    1. Il n’empêche que cette courbe montre que l’emploi dans le secteur marchand en France depuis 2001 n’a pas progressé en nombre alors que sa population est passée de 61 à 66 millions d’habitants, soit une hausse de 8,2%. C’est vrai que les gros problèmes ont commencé avec la crise de 2007 – 2008, mais on sait aussi que les pays en difficulté de la zone euro, la France en fait partie, ont du mal à sortir la tête de l’eau.

      De plus si on entrait dans le détail du secteur marchand on verrait sans doute que ce sont les parties les plus exposées à la concurrence qui ont le plus souffert de destructions d'emplois en France, en particulier le secteur industriel, alors qu’il peut probablement y avoir un solde positif de créations d’emplois dans d’autres parties.

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    2. On ne peut pas comparer les deux périodes.

      La retraite à 60 ans introduite par Mitterrand suffi à expliquer une grande proportion des créations d'emploi dans la première période. La deuxième a été marquée par le début du démantèlement de l'assurance vieillesse.

      Je ne dis pas que l'Euro est innocent, mais qu'il n'est pas seul coupable de ce résultat calamiteux. De toute façon ce sont les mêmes qui défendent l'Euro et qui veulent poursuivre le démantèlement de l'assurance vieillesse.

      Ivan

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    3. En 1997 la France a un excèdent de Balance Commerciale de 23,1 milliards d’euros, en 2008 un déficit commercial de 56,2 milliards d’euros. Difficile de ne pas voir dans cette évolution une conséquence de l’Euro qui logiquement favorise les économies performantes en son sein, l’Allemagne surtout, et pénalise les économies plus ou moins bancales qui seraient sans doute aussi pénalisées par rapport aux économies performantes mains de façon moins importante en cas de diminution du taux de change par rapport à celles-ci.

      http://lekiosque.finances.gouv.fr/fichiers/Etudes/tableaux/histosolde.pdf

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  5. Et pendant ce temps les medias concentraient leurs attaques sur Air France, les taxis, les pharmaciens...Ne surtout pas parler des choses importantes.

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  6. @ Anonyme 10h43

    Intéressant. Merci. Dans le même temps, les déficits commerciaux se sont envolés

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    1. Les déficits commerciaux s'envolent en raison de la médiocrité du patronat français.

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  7. Selon des vues autres que statistiques fort légitimes, il faut se rappeler que la motivation donnée pour de tels salaires foncièrement pour les dirigeants reposerait sur leurs mérites et qualités intrinsèques qui se vérifierait par leur valeur sur le marché d'affaires.

    La notion de mérite dans le libéralisme est perçue toujours comme -sacrée- en rapport avec la sortie dans l'histoire de l'hérédité des places tel que les féodalités le voulait.

    Si l'hérédité est revenue comme facteur de pouvoir chez ces familles de grands dirigeants d'entreprises dont les enfants naissent avec une cuillère d'or dans la bouche. Il n'empêche que la compétition entre les entreprises pour la sélection des dirigeants grands cadres nourrit toujours une idéologie de méritocratie sans appel. Tout comme dans le sport d'équipe commercial comme le football, la surenchère sur le mérite des meilleurs athlètes nourrit une bonne partie de la parole médiatique.

    L'égalité des chances, autre notion voisine du libéralisme fait son cercle avec le mérite pour déterminer l'axe des valeurs par excellence du libéralisme. L'égalité est dangereuse pour un libéral lorsqu'elle devient une fin en soi, elle n'est jamais qu'une égalité à la base pour susciter l'émulation entre les individus afin de déterminer une élite d'individus apportant par leur égoïsme paradoxalement les moyens du bien commun et de la prospérité quitte à accepter le sacrifice toujours de la classe défavorisée des petits travailleurs; une partie des natifs du pays ou des immigrés encore plus sous payés.

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