Cette
semaine, le président de la République a fait feu de tous bois en annonçant un
remaniement, puis en intervenant à la télévision simultanément sur TF1 et
France 2. Un nouvel épisode des
calculs politiciens de l’enfant politique de François Mitterrand et Tony
Blair qui met en place un climat qui pourrait lui permettre de gagner l’an
prochain, en tuant dans l’œuf une candidature écologiste.
L’alliance
des petits intérêts
Il y a cinq
ans, tout allait bien pour le PS et les écologistes. Ces derniers avaient fait
une percée historique en 2009 et 2010, gagnant une floppée d’élus, quand
les dits socialistes ne semblaient pas mal partis pour battre un président
sortant décidemment impopulaire et qui alternait défaite sur défaite. Cinq
ans après, la gueule de bois est sévère pour les alliés de 2012 : les
Verts ont perdu la majorité de leurs élus et François
Hollande bat des records d’impopularité, son parti n’étant plus que le
troisième de France et leur alliance semblait récemment bien loin. Sauf que les
deux anciens partenaires ont une forte capacité de nuisance, l’un sur l’autre.
Une candidature écologiste peut contribuer à une élimination du président au
premier tour, quand le PS peut renvoyer EELV de l’Assemblée Nationale.
Dès lors, il
n’est pas totalement surprenant que les deux parties aient pu trouver un
terrain d’entente en cette année pré-électorale. Outre tout ce que représente
le fait de faire partie du gouvernement, la
nomination de trois écologistes c’est du gagnant-gagnant. Pour Hollande,
cela éloigne en partie le spectre d’un écologiste à la présidentielle : on
souhaite bien du courage à Cécile Duflot pour essayer d’y aller, sachant
qu’elle subirait le procès de favoriser la droite et l’extrême-droite. Et pour
les écolos, cela permet sans doute de sécuriser leurs sièges parlementaires,
qu’ils pourront d’autant mieux conserver si Hollande repasse et si le PS leur
garde des circonscriptions réservées, ce qui serait plus qu’improbable si leur
candidature à la présidentielle contribuait à l’élimination du président
sortant dès le premier tour.
Hollande
et Sarkozy contre Juppé ?