samedi 3 mai 2014

Gagner la guerre des mots contre le néolibéralisme


Après avoir étudié la guerre des mots que nous devons mener pour s’opposer à la signature du traité transatlantique, il ressort également de ce traité tous les poncifs néolibéraux pour défendre le laisser-faire et le laisser-passer, auxquels il faut également faire un sort.



Maquiller la jungle

Libéralisation : c’est un des termes les plus employés pour défendre les politiques économiques menées depuis quarante ans. Mais derrière ce terme, se cache en réalité la promotion de la loi de la jungle, la loi du plus fort, une anarchie néolibérale, que les démocraties ne pourraient plus maîtriser. En réalité, il s’agit d’une forme de retour à l’état de nature, une déconstruction de ce qui fait l’humanité. Car il s’agit d’une vision extrême de la liberté, jamais encombrée par les principes d’égalité et de fraternité notamment.

Une plus grande ouverture : voici un mot utile pour les néolibéraux. Qui peut vouloir être pour la fermeture plutôt que l’ouverture ? Un bon moyen de biaiser les débats. Mais en réalité, dans le traité transatlantique, il s’agit en fait d’une moindre protection, et du règne de l’argent, du laisser-faire et du laisser-passer

Intégration économique : forcément, dire que l’on va autoriser la vente du bœuf aux hormones étasunien en Europe n’est pas très motivant. La normalisation des normes est un terme trop technique, un peu effrayant. Les néolibéraux ont donc trouvé le terme d’intégration, porteur de valeurs positives, pour maquiller les desseins du traité transatlantique. Et si on disait restriction de notre possibilité de choisir ce que nous mangeons et consommons ? L’intégration devient alors beaucoup moins souhaitable.

Sur les grands débats du moment

Baisse du coût du travail : elle est devenue la première priorité de la majorité de François Hollande, comme le montrent ces choix budgétaires. Parler de « baisse de coût » donne une dimension positive, et la référence au travail minore les aspects humains d’une telle logique. En réalité, il s’agit de la manière polie et camouflée de parler de baisse des salaires et du pouvoir d’achat. Car même si les salaires ne baissent pas (encore que la tentation existe en France, comme l’ont exprimé le « socialiste » Pascal Lamy et le patron du Medef), la baisse des cotisations proposée par l’Etat revient à cela. En effet, elle sera financée par des suppressions de postes dans la fonction publique ou des baisses de salaires ou de différentes prestations sociales (retraites, couvertures diverses et variées).

NB : il est effarant que personne ne note que cette logique est à la fois délétère (portant une logique de régression sociale permanente) et extraordinairement dangereuse pour un pays comme le nôtre, où le coût du travail est 5 à 20 fois plus élevés qu’en Europe de l’Est, en Afrique ou en Asie…

Compétitivité : c’est la version encore plus camouflée et moins claire de l’expression précédente. En effet, la compétitivité regroupe d’innombrables aspects et a priori, il est difficile de ne pas être soucieux de sa compétitivité. Mais derrière ce vocable et la quête de compétitivité dont on parle beaucoup dans les pays de l’UE, se cache en réalité deux dimensions. La première est la baisse du coût du travail, et donc, de facto, la baisse des salaires et du pouvoir d’achat pour être plus compétitif par rapport à des pays où les salaires et la protection sociale sont plus faibles. La seconde, c’est l’ensemble des protections des salariés (règles pour les licenciements et les plans sociaux, congés maternité…etc). Ce vocable camoufle en réalité une baisse des salaires ou des droits sociaux.

Réformes structurelles : les néolibéraux ont le don de travestir la réalité dans cette guerre des mots. Ils procèdent d’une double manière. D’abord, ils n’osent pas nommer explicitement ce qu’ils font et préfèrent des mots aux évocations plus positives ou plus techniques pour embrouiller les citoyens. Ensuite, ils s’approprient des mots de manière caricaturale. C’est typiquement le cas des « réformes structurelles ». Après tout, augmenter le salaire minimum ou l’association des salariés dans la marche des entreprises seraient des réformes structurelles. Mais quand on parle de ces fameuses réformes structurelles, il s’agit exclusivement de mesures visant à déconstruire les acquis salariaux et sociaux des dernières années, que ce soit baisse du coût du travail, réduction des conquêtes sociales ou suppression des règles encadrant une profession, pour la soumettre à la seule loi d’un marché dérégulé. Souvent, il s’agit d’un retour en arrière ou d’un passage à la loi de la jungle, une consécration du laisser-faire et du laisser-passer

Economies budgétaires : c’est devenu le leitmotiv des gouvernements de la zone euro depuis quatre ans. Il faudrait absolument réduire les dépenses publiques, qui seraient à l’origine de la crise. L’Etat aurait fauté, il devrait être puni. Passons sur l’indigence de cette histoire, qui oublie que ce sont les excès des marchés privés qui ont provoqué la crise financière de 2008 ou sur le fait que le niveau d’endettement public n’est pas si élevé historiquement ou enfin sur le fait que les politiques austéritaires contribuent à accentuer le mal, comme on le voit partout en Europe. Car il ne s’agit pas ici de juste supprimer des dépenses indues de réception, de communication ou de comités inutiles. Dans tous les pays qui ont procédé à un plan significatif, il s’agit de réduire le nombre de fonctionnaires, parfois au-delà de la raison (comme dans l’éducation ou la police sous Nicolas Sarkozy), diminuer leur traitement, pas si élevé que cela, et au prix d’une contraction de la demande, ou de supprimer des dépenses essentielles pour notre avenir (cas des investissements publics aux Etats-Unis par exemple). En réalité, les économies budgétaires sont surtout le moyen, pour des idéologues néolibéraux dogmatiques d’une forte réduction de la présence de l’Etat dans l’économie, quitte à détruire le modèle social construit depuis des décennies.

Nous devons absolument veiller à déconstruire les techniques de communication des néolibéraux ou des austéritaires car c’est essentiel pour tourner le débat public en notre faveur. J’espère y contribuer, du mieux que je peux, avec ce texte et celui d’hier.

30 commentaires:

  1. @Laurent Pinsolle,
    commencez d'abord par balayer devant votre porte: le verbe "déconstruire" me sort par les trous du nez!!!
    Les gauchistes et autres moralistes (LGBTQI, anti-racistes, féministes, etc...) l'utilisent à longueur de temps, alors que c'est une notion inventée par Jacques Derrida, dont la sémantique est bien plus restrictive qu'on ne le pense (au passage, la pensée absconse de ce philosophe, "imbattable" si on préfère, nous vient des Etats-Unis, où ce penseur a sévi pendant des années).
    Selon moi, il faut parler plutôt de contre-propagande: au moins, tout le monde comprend, et en plus, la sémantique est claire! Car franchement, moi, dès que j'entends le verbe "déconstruire", comme aurait Goebels, je sors mon revolver.


    CVT

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    1. Ne devenez pas un extrêmiste borné... en ayant les meilleures motivations du monde.
      Remettre en question la manière dont une société (ou une partie de la société) définit le monde, ça s'appelle : déconstruire. Désolé.

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    2. @Abd_Salam,
      en quoi je borné?
      Je n'aime pas vos attaques ad hominem, et je pense que c'est vous qui êtes extrémiste dans votre ton.
      Et je persiste, le verbe "déconstruire" est inadéquate! Quand on veut changer les mentalités, on n'utilise pas le champ lexical de l'adversaire...

      CVT

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    3. Evidemment qu'il n'y a aucune attaque personnelle dans le fait de relever que vous êtes extrêmiste et borné dans votre manière de refuser le terme "déconstruire".

      Surtout dans le ton de votre première intervention. En tout cas, s'il vous plaît, ne sortez pas votre revolver ni vos insultes car je vous contredis.

      Par contre, vous remettre ne serait-ce qu'un peu en question... vous départir de la haine que vous inspirent certaines opinions, ce serait un net progrès.

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  2. @Laurent Pinsolle,
    tant que je vous tiens, il manque une entrée: "Réforme de notre système de retraite" = diminution des pensions!
    L'âge de départ moyen effectif à la retraite en Europe est de 58 ans, et depuis des années, ne recule pas! Pire, l'espérance de vie en BONNE SANTE (qui est à mon avis le plus important), est de 64 ans, et n'a pas progressé depuis des décennies. En clair, et dans ces conditions, reculer l'âge de la retraite, et notamment celui de la mise en retraite d'office à 67 ans, c'est diminuer les pensions sans le dire!
    Il faut le crier haut et fort, car ce que font les gouvernements successifs depuis trente ans, c'est de transférer progressivement des gens qui auraient dû être retraités vers les caisses de chômage, qui n'ont déjà vraiment pas besoin de ça...


    CVT

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    1. Tiens, un propos moraliste (et c'est très bien la morale)...
      Ah, non, le moralisme, c'est seulement pour les autres.

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    2. @Abd_Salam,
      vous pourriez éviter d'insulter vos contradicteurs, s'il vous plaît? En quoi ai-je fait de la morale? C'est vous qui êtes en train de m'en faire...

      CVT

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    3. houla !
      notre société a donc tellement diabolisé la morale ?

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    4. @ CVT

      "car ce que font les gouvernements successifs depuis trente ans, c'est de transférer progressivement des gens qui auraient dû être retraités vers les caisses de chômage"

      Dans le meilleur des cas.

      A l'autre bout de la pyramide des âges les gouvernements successifs ne font que transférer des jeunes qui auraient dû être au travail vers le chômage non indemnisé.

      C'est le transfert le plus juteux car les jeunes n'ont droit à rien, même pas au RSA. Raison pour laquelle nous avons eu droit à toutes ces campagnes pour l'emploi des "séniors"

      Ivan

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  3. Il y a aussi "ajustements" structurels. La variable d'ajustement, c'est nous bien sûr.

    Il y a encore "Responsabiliser" les acteurs (= faire payer : par exemple, responsabiliser les patients à l'hôpital, responsabiliser les étudiants).

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  4. Pour retrouver ce verbiage, il suffit d'écouter François de Water-Closets, ils nous ressortent de temps en temps cette épave ; il y avait aussi Jacques Marseille mais il n'est plus. Il y a l'ignoble Brice Couturier et ses invités sur France Culture, qui oscillent entre Jacques Attali, Christine Okrent, des parasites-bureaucrates faux-zintellectuels de l'european center for "reforms" ou je ne sais plus quoi.
    La journaloperie donne toujours une large part à cette oligarchie présentés comme des "zexperts". Les journalopards, il ne faudra pas les louper à la Révolution.

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  5. Gilbert Perrin
    1 min ·

    REFLEXION soumise à TOUS....

    SI DEMAIN : Tous les employeurs français dans leurs entreprises en FRANCE, embauchaient des "travailleurs détachés".... IMAGINEZ mles RESULTATS,??? tout particulièrement sur le chomage ! mais aussi sir prix horaires versés aux salariés ? les salaires seraient inévitablement à la baisse SAUF les TRAVAILLEURS sous contrat public ??? CE n'est pas pour autant que les PRIX locaux iraient nécessairement vers la baisse, étant donné les charges qui pèsent sur nos entreprises locales ? JE laisse la suite à votre réflexion... à chacun de donner sa réponse ????

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  6. Pour compléter votre série de billets, voici donc les images avec les mots - au passage il est appréciable de voir qu'un hebdo français fait son taf :

    http://www.marianne.net/Le-traite-transatlantique-explique-par-les-lobbyistes-c-est-lol-_a237987.html

    Je n'ai pas trouvé la vidéo originale, si quelqu'un en a le lien, ça m'intéresse !


    Olivier

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  7. Les Grecs ont encore truqué leurs chiffres... mais cette fois-ci, avec la complicité d'Eurostat :

    http://www.express.be/business/fr/economy/les-grecs-ont-encore-truque-leurs-chiffres-mais-cette-fois-ci-avec-la-complicite-deurostat/204664.htm

    Voyez aussi :"New Greek Statistics: Athens, again, ready to confess to the sin to claim the glory":

    http://yanisvaroufakis.eu/2014/04/27/greek-finmin-confesses-to-having-dressed-up-a-primary-deficit-as-a-surplus-and-seeks-to-claim-the-glory/

    Saul

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  8. Le problème c'est que L'ENA qui est une véritable malédiction pour l'économie française, une secte qui n'existe que peu ailleurs, qui a fait des dégâts gigantesques à l'économie française. L'ENA a été instaurée sous de Gaulle, et c'est une institution catastrophique endogame.

    Le nombre de crétins issus de l'ENA est incroyable et ils ont profité de leurs réseaux de copinage. L'ENA aura bousillé l'industrie et la recherche française. Tous ces fils de pute de l'ENA auront été rémunérés en proportion du saccage qu'ils auront produit.

    Une belle bande de salopards...

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  9. Anonyme, j'aurais préféré que vous vous dévoiliez ! Par contre j'approuve votre raisonnement sur le catastrophisme issu de cette école....qui pour moi ne devrait plus exister.
    Elle est à l'origine de notre gouvernance actuelle ou les ENARQUES disposent toutes les clefs tant dans les grandes entreprises du CAC 40, qu'au sommet de l'état, dans tous les ministères et toutes les institutions. C'est cette bande copains qui gèrent la FRANCE. Ils ont réussi à faire du parlement un organe "godillot" et se partagent les postes avec la même idée,la PENSEE UNIQUE, les intérêts (ceux de notre corporation ?) tout est en oeuvre pour que çà marche et çà marche..... EN TERME d'entreprises, pour se partager un marché, on appelle celà ENTENTE ILLICITE et, c'est réellement ILLICITE, mais en POLITIQUE, c'est autre chose, TOUT ESt PERMIS.... , car nous ne somme plus en DEMOCRATIE !!! le peuple n'a plus aucun moyen de CONTROLE !! ILS SE COOPTENT ENTRE EUX... les énarques ?

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  10. Combien de présidents issus de l'industrie ou de la recherche ? Zéro.

    Que des avocats ou des énarques, que des baveux.

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    1. L'ENA a beaucoup de tares... J'en conviens.

      Cela dit, un entrepreneur n'est pas formé pour faire le boulot des hauts fonctionnaires !

      Evitons de remplacer des dogmes par d'autres dogmes.

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  11. JUST FOR THE FUN

    Ce matin, j'ai capté les propos d'un homme politique européiste, dont j'ignore le nom, qui répondait à la question d'une journaliste en bredouillant lamentablement : "Mais, vous, qu'est-ce que vous proposez à la place de l'Europe ?". Hilarant. Court moment de joie.

    Ah, une dernière pour la route : Dray, interviewé par Ardisson dans son émission hebdo sur Canal +, expliquait - pour faire court - que la France a basculé à droite et que le PS a dû changer. Autrement dit, le bazar actuel, c'est pas eux, c'est nous. Je me disais aussi : impossible que des responsables, des cadors pour tout dire, comme Hollande et Sarkozy avant lui, se trompent de politique. Suivons donc le conseil de Brecht : "puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple", mais c'est peut-être déjà fait grâce au système de l'UE.

    La remise à l'heure de certaines pendules approche. N'oubliez pas de vous mobiliser pour que les choses bougent en commençant par voter le 25 mai contre le PS et l'UMP pour leur donner une claque XXL.

    Demos

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  12. « Mes 27 mois sur les bancs de l’ENA »

    http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20121025.OBS7128/l-ena-facteur-de-declin-francais.html

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    1. Les résultats, que nous avons sous les yeux, ne font qu'apporter de la crédibilité aux témoignages sur l'ENA, école à décerveler. Ceci dit, à ce que je sache, la fonction publique, qui compte malgré tout des gens de valeur, n'a jamais encouragé la créativité, l'initiative et encore moins la critique, fût-elle constructive, mais plutôt l'obéissance et la soumission.
      Le plus tragique est que nombre de hauts fonctionnaires (la liste est longue depuis une vingtaine d'années) aient pris la direction de nombre d'entreprises industrielles ou financières grâce à leurs réseaux pour s'enrichir à titre personnel, ne reculant pas devant le mélange des genres et les conflits d'intérêts tout en faisant l'apologie du "tous entrepreneurs". Mais le fait que les politiques et les technocrates ("coupés de la réalité") parlent et décident sans connaissance du sujet traité, sans conviction, ni scrupules, n'est-il pas un des reproches majeurs que nous leur faisons ?
      Reproche auquel ils répondent naturellement par le plus grand mépris.

      Demos

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    2. Fauconnier, l'aigle du Nouvel observateur, est spécialisé dans la critique des grandes écoles.
      C'est un peu comme le cul, les faits divers ou les ragots sur les stars : ça fait vendre.

      Il s'est dégoté un jeune énarque ambitieux, sorti dans un corps utile mais sans perspectives de grande carrière (tribunaux administratifs), qui joue donc la carte des médias pour avoir un accélérateur de carrière.

      C'est la même veine de critique démagogique de la gauche actuelle, qui a déjà sabordée l'enseignement primaire et secondaire français.
      Mais les français sont ainsi faits qu'ils préfèrent se bouffer le nez et saboter leur propre pays, plutôt que d'améliorer les choses avec modestie, réalisme et pragmatisme.

      Faisons donc la révolution, ça améliorera sûrement les choses. Ou revenons au recrutement direct par les corps d'avant guerre (projet Sarkozy de suppression du classement de sortie), ce sera plus ouvert.
      Ou basculons tout au secteur privé, dont on constate tous les jours qu'il n'a en tête que l'intérêt de la France (autre projet Sarkozy, pas encore mis en oeuvre).

      Tout ce qui est excessif est insignifiant...

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    3. Fauconnier ou pas, énarque ambitieux ou pas, quels arguments ! tous ceux qui ont travaillé ou travaillent dans la fonction publique savent que ce que décrit l'intéressé correspond à la réalité.
      Les questions qu'on peut se poser sont :
      1. de savoir si les choix de la France sont inscrits dans leurs gènes ou plutôt dans ceux de leurs classes dirigeants dans un pays, qui se croit ouvert alors qu'il est conservateur,
      2. de se demander si le système est efficace
      Est-il efficace ? Oui, si l'on apprécie les bénéfices qu'en ont tirés les hauts fonctionnaires, qui se sont enrichis tout en faisant pour certains couler les entreprises qu'ils dirigeaient.
      Non, si l'on regarde les résultats économiques de la France et les échecs des hauts fonctionnaires dans l'industrie et la finance sans parler du caractère endogamique du système politico-administratif français.
      La France adorerait la monarchie ? La France, peut-être pas, mais ces classes dirigeants certainement avec ses "élites", qui sortent des grandes écoles et dirigent le système sans avoir rien prouvé, ni vécu.

      Demos

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  13. Excellent article de Jacques Sapir en date du 1er mai : lettre ouverte à Guillaume Etievant (secrétaire national du Parti de Gauche à l’économie et au travail) avec une analyse on ne peut plus pertinente de l'échec du Front de gauche à toutes les élections passées et futures s'il continue sur la même voie.

    Demos

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  14. je regrette que les citoyens, les experts, les penseurs, les beaux parleurs etc....nont pas encore compris que plus on délocalise, PLUS on augmente la différence entre (le social, la distribution interne) et, la production interne, la croissance. C'est une balance, plus vous charger un PLATEAU, sans contre partie...la balance est déséquilibrée.. plus la CHARGE PUBLIQUE augmente = la FRANCE des BONNIMENTEURS...des administrateurs INCOMPETENTS et, des EXPERTS PARTISANS .....

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  15. Beau sujet.

    Les néo-libéraux trafiquent les mots comme les soviétiques maquillaient leurs photographies. Finalement tout cela n'est pas si neuf. Je ne sais pas si cette forme de représentation a un nom. Mais si ce n'est pas le cas, je vous invite à appeler ça des mots-Potemkine en souvenir des villages du même nom. Potemkiner : masquer la misère derrière des mots ronflants me paraît pas mal aussi.

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  16. « Faut-il maintenir nos paysans en vie, à n’importe quel prix et sans regard aux dépenses » Lord Lytton – vice-roi des Indes en 1877 (pendant la grande famine).
    Un des mots qui a le mieux servi la cause des néo-libéraux – même s’il n’a pas été inventé par eux – est le mot « totalitaire ». Le totalitarisme est un concept qui a servi à montrer que le communisme et le nazisme étaient la même chose. Ce concept est absurde ; à comparer deux entités, on finira toujours par trouver des ressemblances ; il est anti-historique, le nazisme se construisant après le communisme, il n’était pas anormal que le premier se soit inspiré de l’autre pour certains aspects (ce qu’Hitler écrit d’ailleurs expressément).

    L’important dans le concept, c’est de voir ce qu’il cache.
    Car si la référence est de regarder le crime contre l’Humanité (ce qui n’est pas injustifié), il y a un absent de taille : le libéralisme. Car le libéralisme a une histoire criminelle et - pire encore – c’est cette histoire criminelle qui a inspiré et Staline et Hitler.
    Le libéralisme a été, durant tout le 19ème siècle, porteur de violences peu imaginables et surtout mal connues. La famine de l’Irlande (1847), les grandes famines de l’Inde (1876, 1896) lui sont imputables (en partie pour la première, en totalité pour les secondes), le traité de Nankin et la guerre de l’opium ont imposé le libre échange à l’intérieur de la Chine et conduit cette dernière à un déclin considérable, le traité de Berlin (1885) conduit à créer une zone de libre échange dans le bassin du Congo et ouvre directement à son pillage par le roi des Belges Léopold II (l’histoire du Congo est un aggloméré de toute l’horreur de l’idéologie libérale).
    On pourrait multiplier les exemples à l’envie. Le libéralisme a été criminel et le reste à bien des égards (les liens entre HSBC et les cartels de la drogue mexicains, le rôle joué par les parasites fiscaux sont bien de nature criminelle). Il y a bien une opposition directe entre les trois modèles (nazisme, communisme et libéralisme) et une vision humaniste (dont le gaullisme n’est qu’une branche) de la société.

    Ce n’est pas le fait de considérer Staline comme un des plus grands criminels de l’Humanité qui est le problème, c’est le fait d’oublier d’ajouter à côté de lui, les grandes figures du libéralisme, comme Léopold II ou Lord Lytton.

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  17. Le concept du totalitarisme est le fruit de la recherche d'un plus petit dénominateur commun entre le nazisme et le communisme. Il ne pouvait servir qu'à relativiser et banaliser l'idéologie nazie, ce que la droite a compris immédiatement en offrant table ouverte aux nouveaux philosophes dans les médias.

    En croyant diaboliser le communisme les nouveaux philosophes n'ont réussi qu'à dédiaboliser le nazisme. Ils s'en mordent maintenant les doigts, mais ils n'ont eu que ce qu'ils méritent. Leurs larmes de crocodile sur la banalisation de la Shoah ne serviront à rien tant qu'ils n'auront pas le courage de dire la vérité sur le communisme :

    -cette idéologie n'a aucun rapport avec le nazisme,
    -le concept de totalitarisme relève de l'escroquerie quoi qu'en dise Hannah Arendt,
    -le capitalisme a fait infiniment plus de victimes que le communisme,
    -comparer le bilan du communisme avec celui du nazisme est un procédé de propagande malhonnête relevant de la fausse symétrie.

    Si on met tous les morts du communisme sur un plateau de la balance alors il faut mettre tous ceux du capitalisme sur l'autre et pas seulement ceux du nazisme, sa forme la plus extrême et pathologique.

    Si on met les seules victimes du nazisme sur un plateau il ne faut mettre sur l'autre que les victimes de la forme la plus extrême et pathologique du communisme, celle des khmers rouges.

    Même macabre une comptabilité ne doit pas être présentée de manière trompeuse.

    Ivan

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    1. Le nazisme est quelque chose de très à part et ne peut être comparé à rien - ou au contraire à tout - ce qui rend difficile toute comparaison (on peut tout aussi bien faire du nazisme un nationalisme qu'un impérialisme qui est son exact contraire).

      Du coup, il est difficile d'intégrer le nazisme dans une catégorie particulière. Le caractère singulier de la Shoah me semble la bonne vision.

      A contrario, on peut comparer les crimes du communisme à ceux du capitalisme. Quand on les identifie, ils ont beaucoup de similarités.

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  18. @ CVT

    Déconstruire ne me semble pas poser un gros problème… Je préfère à contre-propagande qui induit aussi propagande.

    Bonne suggestion sur les retraites. On pourrait ajouter beaucoup d’autres choses. Cela me donnera l’occasion d’une suite à ce billet.

    @ Rodolphe

    Merci pour les suggestions


    @ Olivier

    Merci

    @ Saul

    Effarant !

    @ Anonyme & démos

    Pas d’accord sur l’ENA, même si elle a sans doute des défauts. Mais il ne faut pas exagérer son influence. Dans tous les pays européens, les élites vont dans le même sens et il n’y a pas d’ENA. En outre, il y a trois énarques en photo sur mon blog.

    @ Démos

    Intéressant

    @ Léonard

    Merci pour ces commentaires intéressants

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