vendredi 17 juillet 2015

L’euro-sado-masochisme vain de la Grèce

Mercredi, 229 députés ont soutenu les dures et humiliantes mesures de lundi, 64 seulement s’y opposant. Il est assez désespérant de voir les premières victimes des plans de la troïka continuer dans cette impasse, même si on peut le comprendre. Pourtant, si l’issue tarde, elle n’en est pas moins inéluctable.



Un court et douloureux répit

Outre tous les facteurs psychologiques qui jouent sans doute une part négligée dans les choix des dirigeants Grecs, il ne faut pas oublier le rôle joué par le nœud coulant européen placé sur le système financier Grec, bien décrypté par Romaric Godin. La fermeture des banques et les limitations des retraits, conséquence des fuites de capitaux et des limites mises par la BCE au financement des banques Grecques, a sans doué créé une angoisse dans la population du pays et de ses dirigeants, les poussant encore à préférer la capitulation pour revenir à une situation plus normale. Pourtant, comme même Le Monde finit par le souligner, les prêts nouveaux obtenus serviront essentiellement à rembourser les anciens prêts, démontrant que ces plans ont pour premier but de sauver les créanciers, et non la Grèce.

En fait, la situation devrait revenir à la normale, car, comme le souligne encore le Monde, bien étonnament taquin sur le sujet, ce plan d’austérité sera le 8ème depuis 2009 ! En bref, les Grecs ont vu d’autres hausses d’impôt ou coupes dans les pensions et dépenses publiques, ou même la tutelle de la troïka, qui n’est que restaurée, même si ici, la mise en place de la camisole budgétaire la rendra encore plus mordante. Donc, même si ce ne sera pas riant, et si la récession risque de revenir, la situation ne sera pas nouvelle, ce qui est sans doute plus rassurant qu’une sortie de la zone euro, d’autant plus qu’il ne semble pas que les études sur les nombreux rassurants précédents du passé aient atteint le débat public du pays et que les premiers mois de la sortie seraient plus remuants que le maintien.

Une issue toujours inévitable

Bien sûr, Athènes et la zone euro ont échappé à une sortie de la Grèce de la zone euro. Pourtant, l’issue n’en est pas moins inéluctable, même si la résistance des Grecs et celle des autres pays européens ne cesse de retarder l’échéance. Après tout, à chaque crise, la sortie semble une option toujours davantage possible, puisque l’option a été officiellement évoquée, à la BCE, comme par plusieurs pays de la zone. Il semble peu probable que tous les pays de la zone euro trouvent toujours un point d’accord pour maintenir cette drôle de construction monétaire. Il est bien évident que tôt ou tard, la Grèce ne pourra pas rembourser l’énorme et grandissante dette que ses créanciers persistent à lui voir accumuler. Nous ne sommes pas passés loin cette fois-ci, mais le défaut n’a été que repoussé.

Déjà, il n’est pas complètement garanti que tous les pays acceptent ce plan insoutenable et on pourrait se retrouver dans une redite du scénario de 2012, où un ou quelques pays pourraient demander des garanties spécifiques à leur caution, comme la Finlande il y a trois ans. Et à la prochaine difficulté, les pays créanciers pourraient choisir de faire ce qui est nécessaire pour pousser la Grèce dehors et éviter d’avoir à traiter une nouvelle crise tous les deux ou trois ans. Et si cela ne vient pas des créanciers, la Grèce, ou un autre pays « aidé » pourrait un jour choisir de quitter cette prison monétaire. S’il progresse peu en Grèce, en revanche, c’est un débat qui existe au Portugal, en Espagne ou en Italie. Et on ne peut pas exclure que ce soient les pays créanciers qui finissent par quitter cette monstruosité monétaire.


Alexis Tsipras a préféré rester dans la monnaie unique plutôt que de respecter sa remise en question de l’austérité et de la tutelle dont son pays est victime. Mais les crises incessantes des dernières années, même si elles n’ont pas encore abouti au début de son démontage montrent qu’il finira par venir…

24 commentaires:

  1. La BCE plaide à son tour en faveur d'un allègement de la dette grecque. Pour le président de la Banque centrale européenne, la nécessité d'un allègement de la dette est "indiscutable". Mario Draghi s'exprimait lors d'une conférence à Francfort, et d'ajouter, "la question sera quelle est la meilleure forme d'allègement". De même que le FMI:

    https://fr.news.yahoo.com/bce-plaide-%C3%A0-tour-faveur-dun-all%C3%A8gement-dette-063914335--finance.html

    http://www.boursorama.com/actualites/le-fmi-pret-a-participer-a-un-plan-complet-pour-la-grece-d942b60c463fde334c1d53e348dab75b

    Il faut noter que les allemands eux-mêmes ne sont pas hostiles à une restructuration de la dette grecque mais seulement si la Grèce sort de la zone euro. Voir :

    https://fr.news.yahoo.com/sch-uble-continue-d-fendre-065151539.html

    BERLIN (Reuters) - Wolfgang Schäuble a répété jeudi qu'une sortie provisoire de la zone euro serait probablement la meilleure solution pour la Grèce même s'il assure qu'il demandera avec une "conviction totale" au Bundestag de valider l'ouverture de négociations avec Athènes sur un troisième plan d'aide. "Nous avons franchi une étape supplémentaire", a déclaré le ministre allemand des Finances à l'antenne de la radio Deutschlandfunk en réaction à l'adoption au cours de la nuit par le Parlement grec des réformes exigées par les autres pays de la zone euro. "C'est une étape importante", a-t-il dit tout en ajoutant que de nombreux économistes doutaient de la possibilité pour la Grèce de sortir de ses difficultés sans une décote sur sa dette. Or une telle décote est incompatible avec les traités sur l'appartenance à la zone euro, a poursuivi Wolfgang Schäuble, ce qui signifie à ses yeux que la Grèce aurait à abandonner provisoirement la monnaie unique. "Mais ce serait peut-être la meilleure voie à suivre pour la Grèce", a-t-il dit. »

    Donc la question se pose pourquoi le ministre allemand des finances qui est loin d’être un idiot est disposé à ce que l’Allemagne prenne des pertes importantes sur des prêts accordés à la Grèce si celle-ci sort de l’euro, mais ne veut pas prendre ces pertes si la Grèce reste dans la zone euro ? En 2011-2012, on avait déjà accordé à la Grèce une restructuration de la dette. Le problème c’est qu’il faut la renouveler quelques années plus. Et si on accorde encore une restructuration de la dette grecque aujourd’hui, le problème est qu’il faudra sans doute la renouveler quelques années plus tard car l’économie de la Grèce a besoin d’une monnaie plus faible que l’économie de l’Allemagne. Et s’il n’y avait que la Grèce. L’Italie va sans doute, dans quelques années, va devoir renter dans le circuit de la restructuration de la dette à renouveler quelques années plus tard si elle reste dans la zone euro. Voir : « Dopo la Grecia, trema l'Italia: il debito vola a 2.218 miliardi », article du 14 juillet 2017.

    http://www.ilgiornale.it/news/economia/grecia-trema-litalia-debito-vola-2218-miliardi-1151504.html

    ET puis viendra le tour de la France dont la dette va devoir à son tour être restructurée.

    http://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/021174945436-france-la-dette-atteint-le-niveau-record-de-975-du-pib-1133050.php

    Et qui devrait payer ces restructurations de dettes ? Surtout l’Allemagne? Et bien non car pour l’Allemagne, les restructurations de dettes ne sont pas compatibles avec l’euro et on comprend pourquoi. Ce qui signifie que l’euro va devoir disparaitre car les restructurations de dettes ne pourront pas être évitées. L’Allemagne aura de grosses pertes financières mais elles ne seront pas à renouveler quelques années plus tard. L’alternative serait la transformation de la zone euro en un État fédéral où l’Allemagne devrait transférer 8 à 10% de son PIB, chaque année, aux pays surendettés et en difficulté de la zone euro. Là aussi il n’en est pas question pour l’Allemagne.

    Saul

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  2. L'Allemagne veut faire de la Grèce un exemple, soit l’asphyxie dans l'Euro soit la sortie, à montrer aux autres canards boiteux de l'Euro comme la France.

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  3. Il est possible que cette capitulation dérange les allemands eux mêmes.

    Malgré leurs manœuvres pour rendre le maintien dans l'euro inacceptable pour la Grèce, le bonhomme a signé quand même.

    Ils aurait demandé à Tsipras de venir à Bruxelles déguisé en clown, il aurait accepté.
    Il semble que garder l'euro soit en réalité, au sommet des priorités de Tsipras au point que les allemands ne l'attendaient pas.
    D'ou la proposition de Schauble, qui, malgré l'accord, veut offrir un Grexit en accordant ce que Tsipras à pourtant toujours réclamé, le fameux allégement de dette.

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    1. Donald Tusk, président du conseil européen vous réponds :

      «Je suis surtout inquiet des risques de contagion politique et idéologique. Avec ce qui se passe en Grèce,

      est apparue l’illusion idéologique qu’il est désormais possible de changer le cours de l’Europe, qu’on peut construire une alternative à la vision traditionnelle de l’Europe, au discours sur l’austérité.

      Je trouve l’atmosphère très similaire à celle de l’après 1968. Je sens un état d’esprit, peut-être pas révolutionnaire, mais un sentiment d’impatience en Europe»

      http://www.lemonde.fr/crise-de-l-euro/article/2015/07/16/donald-tusk-l-accord-avec-la-grece-a-permis-d-eviter-le-risque-de-chaos-d-une-banqueroute_4686300_1656955.html#q7J781rqwO09Cc1F.99

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    2. Retenons bien la leçon :

      - l'idéologie austéritaire des "ultra-libéraux" n'est pas de l'idéologie, non c'est du "pragmatisme" ;

      - l'opinion des autres est toujours une illusion !
      Guidée par de l'idéologie (ça doit vouloir dire "pas réaliste" quand c'est l'idéologie des autres) ;

      - puisqu'on vous dit qu'il n'y a pas d'alternative !
      T.I.N.A.

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    3. Les Economistes Atterré :
      «Oui, l'article a été modifié. La version papier publiée ce soir est la nouvelle version expurgée de la fameuse phrase concernant " l'illusion idéologique qu'il est désormais possible de changer le cours de l'Europe, qu'on peut construire une alternative à la vision traditionnelle de l'Europe, au discours sur l'austérité". Un conseiller de Donald Tusk lui aura sans doute indiqué que cela ne se faisait pas de dire tout haut que l'austérité est au cœur des valeurs de l'Europe…»

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  4. C'est là où un Schauble (Grexit + allégement de la dette, on prend nos pertes tout de suite) est infiniment plus cohérent qu'un Tsipras (on reste dans l'euro et on rase le pays, en détruisant tout le social et en ne résolvant rien de rien, la double ou triple peine !), mise à part sa notion de sortie "temporaire" à laquelle il ne croit pas un seul instant, le "temporaire" ne pouvant se transformer qu'en "définitif" à terme.

    ***Jacko***

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  5. Sur Marianne, lisez le très bon article "une autre politique n'est possible qu'à condition d'ouvrir une crise en Europe" d'Henri Sterdyniak des Economistes atterrés.

    DemOs

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  6. Bien sûr que ce nième plan est absurde, bien sûr que la sortie de l'euro fait partie de la solution, n'empêche que les dirigeants européens, Schäuble y compris, ont adopté cet "accord" irrationnel. Pourquoi? parce que les Etats-Unis ne veulent pas d'un Grexit. Aussi longtemps que les US auront la capacité d'imposer leurs décisions à l'Europe, elle s'enfoncera dans la misère.

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    1. Les eurocrates n'ont pas besoin de l'influence ou de l'autorité des USA pour prendre des décisions de m... et pour précipiter l'U.E. dans le mur.


      Rappel : C'est marrant aussi comme les gens ne veulent pas comprendre que le sort actuel de la Grèce est la conséquence de la simple mise en application des traités !

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    2. Au vu de l'attitude du FMI, qui déclare que la dette est insoutenable et doit être allégée, les Etats-Unis, probablement à l'origine de cette prise de position, veulent absolument que l'UE reste en l'état de façon à servir leurs intérêts, économiques et géostratégiques, face à la Russie. L'UE constitue le fer de lance de leur politique expansionniste, comme l'illustre si bien l'affaire ukrainienne. Sans compter qu'il est plus facile de "négocier", d'imposer ses vues, pardon, à une organisation technocratique (non démocratique) qu'à 28 pays dont certains se montreraient récalcitrants.

      DemOs

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  7. Les crises, en elles-mêmes, ne sont pas un argument pour prédire la fin du système de l'euro ou de l' UE : le capitalisme fonctionne toujours par crises, c'est son mode d'adaptation aux changements.

    Ce qui paraît non viable, c'est cette monnaie unique artificiellement imposée à des pays aux économies trop différentes (un peu comme la dollarisation du peso argentin à conduit l' Argentine au défaut de paiement) : loin de faire converger leurs économies, il ne fait que les faire diverger davantage.Tout comme n'est pas viable , à terme, une Union Européenne dans laquelle un seul pays, l' Allemagne, est excédentaire.

    Mais le débat sur l'euro et l' UE ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt: même en admettant que 'euro éclate un jour (ce qui paraît probable), même en admettant que l' UE éclate (ce qui est peu probable), il ne faut pas oublier que, derrière, il y a ce phénomène qu'est la mondialisation, et qui condamne toute politique de type socialiste ou sociale-démocrate : voir ce qu'est la politique dans les pays européens développés qui n'ont pas adopté l'euro, comme la Grande-Bretagne ou la Suède.

    Nous pouvons sortir de l'euro, nous pouvons sortir de l' UE : tout le monde s'en fiche, les dirigeants américains et chinois n'en perdront pas le sommeil, la mondialisation ne nous attend pas...Même Cuba se fait maintenant conseiller par DSK pour s'y adapter !

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    1. La mondialisation ?

      tu veux dire que les patronats et les financiers refusent d'obéir à leur gouvernement et exigent au contraire de dicter des politiques qui servent uniquement leur intérêt !

      Mais c'est habile d'appeler ça "mondialisation", ça peut en effet donner à croire qu'il existe une pression multipolaire qui vient de l'extérieur !

      Vite ! dépêchons-nous d'accorder aux patrons et aux rentiers tout ce qu'ils exigent ! c'est le progrès.
      La volonté et l'intérêt des nantis LOCAUX, c'est la "mondialisation" ! puisqu'on vous le dit.

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    2. P.S. : Pis c'est marrant...

      En gros on nous demande à nous les plus pauvres d'accepter de perdre nos acquis pour mieux.... mieux quoi au fait ?

      Pour accepter de travailler sans protection sociale, sans retraite, et sans normes de sécurité pour ne pas coûter plus cher que les travailleurs plus pauvres que nous (pour le moment) ?

      C'est notre intérêt de tout perdre pour tout perdre ? fine analyse que : on lutte pas contre la "mondialisation".

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    3. La "mondialisation", c'est l'internationalisme des riches !

      Ça sert à neutraliser les gouvernements, et à contourner les démocraties locales...
      C'est le règne du chantage !

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    4. Alors là, Elie, tu nous assènes l'argument qui tue : "même Cuba se fait maintenant conseiller par DSK pour s'adapter à la mondialisation". Je ne vois franchement pas le rapport avec le sujet. Chaque fois que tu interviens, c'est pour nous expliquer qu'on ne peut pas faire autrement, qu'on n'est pas seuls à décider. Si je croyais en la réincarnation, je croirais que Maggie t'habite pour nous resservir son fameux T.I.N.A.
      Mon cher Elie, je suis convaincu qu'il existe des solutions autres que la soumission aux lois du marché et le rêve éveillé d'un monde que nous jugerions parfait.
      Ceci dit, je ne vois pourquoi nous ne revendiquerions pas un monde parfait puisque nos démagogues habités par leurs dogmes prêchent l'existence d'une concurrence pure et parfaite". Après tout, chacun ses lubies, non ?

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    5. La mondialisation n'a rien d'une "concurrence libre, parfaite et non faussée" ça, c'est le dogme sur lequel est fondée, l' UE, qui est le dindon de la farce.

      Mais la mondialisation, c'est la libre circulation des capitaux dans un univers capitaliste (avec toutes formes de capitalisme : le capitalisme chinois est un capitalisme dirigé par le gouvernement et qui n'a rien de libéral), et, face à cela, les gouvernements ( tous les gouvernements) s'avèrent impuissants : il est trop facile de me ressortir de TINA de Thatcher, il faudrait expliquer quoi faire, concrètement.

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    6. Ce qu'il faut faire concrètement : arrêter de faire comme si le capitalisme était autre chose que de la politique.

      Arrêter de faire comme si -par défintion- le capitalisme impose son autorité aux Etats (et qu'il était impossible de faire autrement) ! ce sont les gouvernements "ultra-libéraux" qui ont décidé que le système capitaliste n'avait pas à obéir aux autorités, mais le contraire.

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    7. Cela dit, arié, tu ne dis pas ce qu'il faudrait faire concrètement...

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  8. @ Saul

    Merci pour l’information. Mais il y a allègement et allègement, comme je l’étudie aujourd’hui

    @ TeoNeo & Abd_Salam

    En effet, ils ont surtout pensé à eux et voulu éviter la progression de partis qui les remettaient en cause

    @ Jacko

    En théorie, oui, sauf que Schauble a validé le plan qui revient à rajouter 80 milliards de dettes…

    @ Démos

    J’ai peur que ce soit de l’eau tiède

    @ Jacques

    C’est sans doute un point important car ils ne voulaient pas qu’Athènes passe dans la sphère d’influence de Moscou

    @ Elie Arié

    Pas du tout d’accord sur mondialisation et politique progressiste. L’applatissement de la planète par la mondialisation est très asymétrique. Certains pays l’acceptent (au premier chef, les pays européens), d’autres ont l’intelligence de prendre ce qui leur est favorable et refuser ce qui ne leur est pas favorable. Les pays asiatiques (voir l’Allemagne), ou, dans une moindre mesure, les Etats-Unis, le savent bien.

    Et les pays du Nord de l’Europe montrent que l’on peut parfaitement être ouvert et garder un modèle social développé. De plus petits pays que nous (Malaisie, Corée du Sud, Argentine) ont montré que les marges de manœuvre sont encore fortes.

    Et puis, attention à ne pas tomber dans TINA

    Quoi faire ? Reprendre sa monnaie, le contrôle de sa BC, remettre la monnaie au service de l’intérêt général, instaurer un contrôle des mouvements de capitaux, une taxe Tobin, un système fiscal qui empêche la désertion fiscale, mise en place d’un protectionnisme solidaire, réforme fiscal pour ne pas faire peser que sur le travail le financement de la protection sociale…

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  11. Monsieur,
    C’est seulement aujourd’hui que je découvre cet article… Quelques mois plus tard, votre vision des choses n’a pas été démentie. Je suis grecque, et je pense comme vous, je pense qu’on va droit dans le mur. Cependant, il me semble qu’il aurait été plus judicieux, et plus conforme à la réalité, d’intituler votre article : « L’euro-sado-masochisme vain de la CLASSE POLITIQUE GRECQUE ». Car, le peuple grec, ce peuple terrorisé (par des discours et des pratiques « externes » aussi bien qu’« internes »), stigmatisé par des stéréotypes véhiculés (par une partie de la presse allemande ou américaine, par exemple, mais les « bien-pensants » autochtones n’ont pas manqué, hélas…) avec une véhémence presque raciste, ce peuple qui a dû subir le coup de théâtre de la fermeture des banques et des « capital controls », n’a pas hésité à crier, lors du référendum du 5 juillet 2015, le rejet de la « proposition » qui avait été faite par l'UE, la BCE et le FMI au gouvernement d’Alexis Tsipras quelques jours auparavant. Un « non » vigoureux qui l'a emporté avec 61,31 % des suffrages (contre 38,69 % pour le « oui »). Le grand drame démocratique en l’espèce fut le mépris, pour ne pas dire la manipulation de la volonté populaire ainsi exprimée. Voici la question posée (ma traduction) : « Acceptez-vous le projet d'accord soumis par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international lors de l'Eurogroupe du 25 juin 2015 et qui se compose de deux parties constituant leur proposition unifiée ? Le premier document est intitulé « Réformes pour la réussite du programme actuel et au-delà », le second « Analyse préliminaire de la viabilité de la dette ». Non accepté : NON
    Accepté : OUI ». Face à ce verdict implacable, le gouvernement grec (avait-il déjà opté pour la voie de la capitulation ? « les dés étaient-ils pipés ? »), se ralliant de fait à la vision exprimée par la majorité de la classe politique grecque et européenne, ainsi que les institutions financières concernées, a eu recours à ce sophisme : le rejet du projet d’accord par le gouvernement (donc, la prise en compte du verdict populaire à ce sujet) entrainerait la sortie de l’Eurozone et des conséquences difficilement prévisibles. La réponse à la question posée au référendum a donc été a posteriori associée à une question qui n’en faisait pas partie. Et on est allé jusqu’à oser extrapoler que le peuple grec ne souhaitait pas se désolidariser de l’union monétaire. Pourquoi donc ne pas avoir soumis AUSSI cette question ? C’est sans doute l’histoire qui nous le dira.

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