mercredi 28 février 2018

Comme un goût d’avant un krach financier…

Outre l’improbable défense du plan de relance à destination des plus riches de Donald Trump, la lecture du The Economist daté du 10 février, après le grand coup de chaud des marchés du début du mois, donne aussi le vertige sur notre situation économique. Parfois, on se demande s’il ne s’agit pas d’une description des errements qui auraient déjà mené à un nouveau krach financier.


L’improbable synthèse de 2001 et 2008 ?

Il faut déjà rappeler que les projets fiscaux de Donald Trump rappellent fortement ceux de George Bush Jr à la veille du krach de 2001. Après l’assouplissement quantitatif qui nourrit la spéculation, voici une relance budgétaire tout aussi biaisée en faveur de ceux qui n’en ont pas besoin. De quoi entretenir une bulle dont les excès sont particulièrement visibles dans la nouvelle économie de l’époque, d’une manière étonnamment proche de ce qui s’est passé il y a moins de 20 ans, démontrant l’incapacité crasse des marchés financiers à apprendre de leurs erreurs, comme on peut le voir avec Tesla ou Uber, dont l’envolée des pertes en 2017 ne semble pas avoir eu la moindre conséquence sur leur marche

Bien d’autres aspects rappellent les précédents krachs. On peut penser à la remontée des taux d’intérêts, qui avait pesé dans les krachs de 1987, 2001 et 2008. Le renforcement de l’euro est tout aussi inquiétant, pour qui se souvient qu’il avait frôlé le cap des 1,6 dollars avant le krach de 2008. Après tout, la monnaie unique européenne a progressé de 17% en un an, sans que cela semble inquiéter le moins du monde des dirigeants européens totalement inconscients et passifs sur ses questions monétaires qui font pourtant partie des sujets politiques fondamentaux dans bien des pays, au premier rang desquels ce Japon qui pratique une monétisation accélérée de sa dette publique.


Plusieurs analystes incriminent les outils d’échange informatisés et les fonds spéculatifs pour la violence des variations de début février, la baisse des marchés nourrissant des ventes qui, dans un cercle vicieux, accentuent la baisse et provoquent des baisses. Bien sûr, la chute des marchés s’est rapidement arrêtée, mais tous les outils d’un nouveau krach semblent déjà en place. Et, pour couronner le tout, un autre papier évoque trois études sur les délits d’initiés qui montrent que « les biens connectés en profitent, même pendant les crises financières » et deux autres suggérant que « l’ensemble du système de cotation des actions est truqué ». Rien ne semble avoir changé depuis 2008.


La conjoncture et l’absence d’un Lehman semblent encore nous protéger malgré le niveau du Dow Jones (60% plus haut qu’avant le précédant krach). Les questions qui restent en suspens sont le moment du prochain krach (2019, 2020 ou 2021 ?) et le facteur déclenchant (faillite de Tesla ou Uber, hausse du pétrole provoquant léger regain inflationniste et hausse des taux, ou crise financière en Italie ?).

8 commentaires:

  1. L'Union européenne, c'est la course aux salaires les plus bas possibles.

    L'Union européenne, c'est la mort de l'industrie française, la mort des ouvriers français, la mort des commerces français.

    France : salaire minimum de 1445 euros.
    Belgique : salaire minimum de 1501 euros.

    En clair : ces deux pays voient leurs usines fermer.

    Les patrons délocalisent leurs usines vers les pays européens qui ont un salaire minimum minable.

    Pologne : salaire minimum de 387 euros.
    Hongrie : salaire minimum de 344 euros.
    République tchèque : salaire minimum de 327 euros.
    Roumanie : salaire minimum de 190 euros.

    Castorama et Brico Dépôt : licenciés, des salariés devront former ... leurs remplaçants polonais.

    https://www.capital.fr/votre-carriere/castorama-et-brico-depot-licencies-des-salaries-devront-former-leurs-remplacants-polonais-1274882

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  2. Si vous consultez les articles de Rioufol dans le Figaro en ce moment, vous pourrez constater qu'il soutient fortement Marion Maréchal Le Pen.

    Pourquoi le fait-il ? Parce qu'à la différence de vous, il prend en compte le fait qu'il y a une inertie dans l'électorat des différents partis, et que les partis influent en partie sur l'opinion de leurs fidèles.

    A l'élection de 2017, il y avait une tendance antilibérale qui était à la tête du FN. Il était donc souhaitable, pour quelqu'un qui souhaiterait réellement aller vers moins de libéralisme et plus de souveraineté, de soutenir cette tendance en votant pour ce parti. Ce qu'a fait NDA.

    Vous (et d'autres) ne l'avez pas fait, et cette tendance est donc affaiblie.
    Rioufol, qui fait son boulot, espère la faire définitivement partir au profit de la nièce.
    Il n'y aura alors plus que Mélenchon (inéligible vu sa position sur l'immigration) et de petits partis de droite, qui n'arriveront pas à reprendre le terrain perdu, car il n'y aura plus de grand parti de droite ayant une audience médiatique pour défendre un point de vue non libéral.

    Cette manière de rejeter par réflexe le FN est donc contre-productive.

    Par ailleurs, si par manque de courage intellectuel ou de rigueur vous n'êtes pas en mesure de suivre une ligne claire sur la nation et sur son identité, qui était celle de de Gaulle quoi que vous puissiez prétendre, les gens savent que vous ne ferez jamais l'effort de défendre cette ligne face à l'opposition des partisans du multicul. Donc ils ne voteront pas pour vous, ou pour votre candidat.

    Le refus de réfléchir et d'évoluer sur cette question est donc lui aussi contre-productif.

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    1. Anonyme du 2 mars 2018 à 21:28

      « A l'élection de 2017, il y avait une tendance antilibérale qui était à la tête du FN. Il était donc souhaitable, pour quelqu'un qui souhaiterait réellement aller vers moins de libéralisme et plus de souveraineté, de soutenir cette tendance en votant pour ce parti. Ce qu'a fait NDA.

      Vous (et d'autres) ne l'avez pas fait, et cette tendance est donc affaiblie ».

      Ce volte-face du FN prouve simplement qu'en votant FN l'électeur ne savait pas pour quel projet il votait. En quelques semaines, on est passé d'un vote FN qui semblait impliquer une rupture radicale avec l'euro-libéralisme à un vote FN qui est censé associer acceptation du même euro-libéralisme et refus de l'immigration. Or, que je sache, la ligne Philippot n'était pourtant pas particulièrement xénophile… Par ailleurs, ce n'est pas tant la ligne voulue par Philippot et ses partisans qui explique le rejet de la candidate FN au second tour, que les faiblesses de cette même candidate et son incapacité à faire passer son message économique. L'économie a toujours été une question secondaire au FN, où beaucoup de cadres s'accommoderaient parfaitement d'un libéralisme à la Macron, pourvu qu'il soit associé à une politique fermement hostile à l'immigration. L'ère Philippot n'a finalement été à cet égard qu'une parenthèse. Ceux qui disaient que le FN reviendrait tôt ou tard à ses fondamentaux (immigration, sécurité) ne se sont pas trompés, bien qu'ils l'aient fait souvent plus par hostilité idéologique que par réflexion.

      C'est méconnaître les attentes populaires et ne rien comprendre aux maux actuels de la France. Comme si la fermeture des frontières aux migrants, la répétition en boucle du slogan « la France au Français » et l'expulsion de quelques indésirables allaient rendre vraiment moins pervers les effets macroéconomiques de l'euro. Comme si la mise en œuvre d'une politique xénophobe décomplexée allait nous rendre une souveraineté que nous avons perdue dans le cadre institutionnel de l'UE. Il faudra un jour apporter une réponse à l'offensive néolibérale dont la politique de Macron n'est qu'une expression locale. Pour l'heure, le FN n'apparaît pas en position de force pour mener une coalition politique visant cet objectif de recouvrement de notre souveraineté politique et économique. Sans partager, bien loin de là, toutes ses idées, je trouve plus cohérentes les prises de positions souverainistes eurocritiques d'un Matteo Salvini à la tête de la Ligue du Nord.

      Il y a décidément en France une droite qui n'apprendra jamais rien de l'histoire. Il est amusant de la voir citer le général de Gaulle et son idée de l'identité française, alors même qu'elle recycle, dans un autre contexte, toutes les illusions de la collaboration : accepter d'être vassalisé par l'Allemagne par déclinisme, autant que par haine des valeurs républicaines, tout en appelant cela « participer pleinement à la construction de la grande Europe ». Rioufol, votre héros, a soutenu la folle invasion américaine de l'Irak en 2003, notamment au nom de la lutte contre l'intégrisme musulman, dont il semblait prendre Saddam Hussein pour un représentant éminent… Pour la lucidité géopolitique, on repassera. Il est Senior Fellow de l'Atlantis Institute, lequel se fait fort de promouvoir le libéralisme et l'atlantisme. Je m'adresserai à quelqu'un d'autre pour prendre des leçons de gaullisme.

      YPB

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  3. En République tchèque, le salaire minimum est de 327 euros ! ! !

    L'Union européenne, c'est la course aux salaires les plus bas possibles.

    L'Union européenne, c'est la mort de l'industrie française, la mort des ouvriers français, la mort des commerces français.

    France : salaire minimum de 1445 euros.
    Belgique : salaire minimum de 1501 euros.

    En clair : ces deux pays voient leurs usines fermer.

    Les patrons délocalisent leurs usines vers les pays européens qui ont un salaire minimum minable.

    Pologne : salaire minimum de 387 euros.
    Hongrie : salaire minimum de 344 euros.
    République tchèque : salaire minimum de 327 euros.
    Roumanie : salaire minimum de 190 euros.

    Conséquence :

    Les usines ferment chez nous. Les usines partent vers l'est de l'Europe.

    Roumanie : 5,2 % de chômage.
    Pologne : 4,8 % de chômage.
    Hongrie : 4,3 % de chômage.
    République tchèque : 2,9 % de chômage.

    https://www.weforum.org/agenda/2017/08/heres-why-the-czech-republic-has-the-lowest-unemployment-in-the-eu

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  4. Le patronat français est tout simplement complètement con, pas besoin de chercher des boucs émissaires ailleurs. Ce sont ces connards de patrons et cadre supérieurs français qui coulent la France. Tant qu'ils n'auront pas été décapités, il n'y a rien à attendre de ces pourritures parasitaires.

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    1. les patrons et cadres sup coulent la France.
      Voilà c'est - très justement - dit ! Reste à convaincre le reste de la population !
      Ok avec vous, même traitement que les tiques : on arrache la tête

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  5. A YPB: merci de cette remarquable analyse. Le problème fondamental de la France est bien la perte de la souveraineté, l'adversaire principal le néolibéralisme et le néoconservatisme.

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  6. @ BA

    Tristement juste

    @ Anonyme

    Je n’ai pas rejeté le FN par réflexe, mais sur les faits. De plus, mon interprétation a été largement confirmée par les faits : mensonges, incompétence, inconsistance idéologique. Tout ce que j’ai reproché à Marine Le Pen (et qui interdisait tout soutien de ma part) a été cruellement confirmé par l’entre deux tours de 2017, entre prestation désastreuse et changement de discours européen.

    Le manque de courage intellectuel ou de rigueur, il est au FN, dans sa position sur l’Europe.

    Le FN rend les idées qu’il touche minoritaire. C’est autant lui la raison de nos problèmes que nos dirigeants qui prennent la mauvaise direction.

    Je ne vois pas en quoi mon soutien aurait changé quoique ce soit, qui plus est.

    @ YPB

    Merci

    @ Anonyme 14h30

    L’illusion est malheureusement largement collective…

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