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mercredi 8 janvier 2014

Goodyear, Newsweek : la fracture franco-étasunienne


En quelques jours, l’actualité a fourni deux nouveaux épisodes de tension avec les Etats-Unis : l’article  stupéfiant de bêtise de Newsweek sur la France, qui a fait un tollé, et le conflit dans l’usine Goodyear, où deux cadres dirigeants ont été séquestrés, qui a suscité des critiques outre-Atlantique.



Goodyear, ou le refus de la loi du plus fort

Bien sûr, aux Etats-Unis, le principe de salariés qui retiennent en otage des dirigeants semble étrange. C’est ce qui explique la réaction outrée du patron de Titan, une entreprise pourtant censée être candidat à une reprise partielle de l’usine : « aux Etats-Unis, on appellerait ça un kidnapping. Ces gens seraient arrêtés et poursuivis. C’est un crime très sérieux, vous risquez la prison à vie. Mais en France, votre gouvernement ne fait rien, ça paraît fou ». En effet, outre-Atlantique, il y un respect du plus fort et du cadre législatif qui fait que ce genre d’actions renforce l’image d’une France aux racines rouges…

Sans pour autant justifier cette séquestration, on aimerait que le patron de Titan songe également à la violence que représente la fermeture d’un site industriel pour les salariés, qui perdent leur emploi, dans un contexte de chômage de masse où il leur sera difficile d’en retrouver. Cela est d’autant plus rageant que Goodyear fait des profits, même s’il perd de l’argent à Amiens, ce qui est logique après avoir divisé par 7 la production, en partie pour s’adapter à l’envolée des importations venues de Chine, dont l’Europe ne se protège, contrairement aux Etats-Unis, comme je le rapportai il y a un an.

La chute de Newsweek

mardi 12 février 2013

PSA, Renault, Goodyear, Arcelor-Mittal, Pétroplus : victimes de l’anarchie commerciale



Des marchés européens offerts

En effet, il y a un point commun entre toutes ces entreprises, par-delà la baisse des marchés provoquée par l’euro récession. En effet, les secteurs sur lesquels ces entreprises opèrent sont largement ouverts à la concurrence internationale, mais que les pays concurrents n’ouvrent pas de manière symétrique. Du coup, outre les écarts de salaires, ces entreprises sont en plus victime d’une concurrence déloyale et ne font que tirer les conclusions des mauvaises règles du jeu européennes.

En effet, il faut savoir que contrairement aux Etats-Unis, qui ont interdit l’importation de pneus chinois, l’Europe leur a ouvert grand les portes, au point qu’ils représentent 30% de nos importations de pneus, qui ont doublé en dix ans, pour peser 40% du marché du pneu de remplacement… Les importations chinoises représentent plus de la moitié de notre déficit commercial et sans elles, l’Europe devrait produire plus de 10% de plus. Le sort du site d’Amiens serait sans doute différent.

Idem pour Arcelor-Mittal : alors que les Etats-Unis protège leur sidérurgue de la concurrence internationale (en acceptant que les prix soient un peu plus élevés, mais reste sans grande conséquence sur le prix des voitures), nous laissons le marché européen ouvert. La Fédération Français de l’Acier a montré la dégradation continue de notre solde commercial, passé dans le rouge depuis 2011. Aujourd’hui, notre marché intérieur est approvisionné à plus de 50% par les importations…

Des marchés étrangers protégés

mercredi 6 février 2013

Elkkabach et le gouvernement, valets de la mondialisation


Hier, Europe 1 a délocalisé sa matinale à Aulnay pour une émission spéciale sur les plans sociaux, qui pullulent en ce moment : Pétroplus, Goodyear, Renault, PSA. Jean-Pierre Elkabbach s’est illustré dans une défense sans nuance de la mondialisation, que même Arnaud Montebourg ne critique plus.

Le missionnaire de la mondialisation

L’interview du dinosaure de l’interview politique était incroyable. Il a commencé en parlant des « trois stars du syndicalisme de combat pour des industries mises à mal par l’inaptation à la compétition européenne et mondiale ». D’abord, on ne voit pas bien l’intérêt d’employer le terme « star », ensuite, présenter le débat de la sorte revient à le refuser, exactement ce qu’il a reproché ensuite aux syndicalistes d’Arcelor-Mittal et Goodyear, qui ont été bien patients devant ces réflexions...

Jean-Pierre Elkabbach a aussi avancé qu’Arnaud Montebourg « a compris qu’il n’y a pas grand chose à faire en dehors des plans de la direction de Peugeot ». Face au syndicaliste d’Arcelor-Mittal, il s’est contenté de dire qu’il « y a une mondialisation, une transformation des habitudes, des comportements ». En revanche, quand celui-ci lui a dit que si on suivait sa logique, alors « on ferme la boutique France et on part tous ailleurs, y compris vous les journalistes », alors là, il a dit qu’il n’en était pas question. Si la protection ne vaut pas pour les ouvriers, elle semble l’intéresser pour les journalistes…

Naturellement, il a évoqué le fait que les usines d’Aulnay et d’Amiens ne tournent qu’à 15% de leur capacité. Mais non seulement il a oublié de dire que l’usine PSA est plombée par l’effondrement de la demande du marché européen suite à la crise de la zone euro. Mais le représentant syndical de Goodyear a rappelé que la production européenne de l’entreprise est stable, ce qui signifie que la baisse de la production est en réalité un transfert vers des sites où le coût de production est inférieur. Si le site n’est pas rentable aujourd’hui, c’est parce que Goodyear a fait en sorte qu’il ne le soit plus…

Le gouvernement aux abonnés absents

samedi 2 février 2013

Goodyear, énième épisode de l’effondrement industriel


Après Pétroplus, Sanofi, Arcelor-Mittal (Gandrange, puis Florange), PSA et Renault, mais aussi des centaines d’autres sites industriels, c’est au tour de Goodyear d’annoncer son intention de fermer une usine de la Somme. A défaut de vraies solutions, le gouvernement communique et essaie de bricoler…

Une autre victime de l’Europe

Les raisons de la fermeture de ce site semblent proches de celles des plans sociaux de nos constructeurs automobiles. Le marché européen est déprimé et ouvert à tous les vents de la concurrence internationale. Il est donc tristement logique que les industriels réduisent la voilure, licencient et ferment des sites. En outre, il ne faut pas oublier ici que la Commission Européenne, contrairement aux Etats-Unis, a laissé entrer les pneus chinois. Cela devait bien avoir des conséquences.

Le rapport de l’association des producteurs européens de pneus donne des informations précieuses. Page 14, il montre qu’en 2001, l’Europe importait 55,9 millions de pneus (véhicules particuliers et utilitaires) et en exportait 30,5, soit un solde négatif de 25,4. En 2010, les importations avaient doublé, à 108,3 millions (39% du marché du remplacement) et les exportations sont passées à 49,6 millions, soit un solde négatif de 58,7 millions. La Chine représente 30% des importations en valeur…

Comment fermer un site industriel en France

Naturellement, la direction du groupe a indiqué qu’elle perd de l’argent sur ce site, environ 50 millions d’euros. Cependant, il faut noter que Goodyear continue à être profitable, même si le bénéfice net du groupe a reculé de 40% en 2012. Ensuite, même si on ne peut pas sous-estimer le surcoût de la production en France dans le cadre de la mondialisation, il faudrait être naïf pour ignorer les grandes capacités créatives des multinationales pour bien répartir leurs profits…

Mais plus globalement, ce cas montre aussi qu’il n’est pas très compliqué pour un groupe de pousser la fermeture d’un site. Il suffit de réduire la voilure petit à petit (l’usine d’Amiens ne produit plus que 3000 pneus par jour pour une capacité de 23 000, comme le souligne cet article de 20 minutes). Forcément, le site finit par perdre de l’argent, ce qui justifie sa fermeture. Soit dit en passant, c’est ce qui est arrivé (et qui arrive aujourd’hui) à certaines usines automobiles du pays…

Un gouvernement aux abonnés absents