vendredi 1 janvier 2016

Ne l’appelons plus néolibéralisme !

Depuis le début du blog, j’apporte ma petite pierre à la critique du néolibéralisme, mais, finalement, je me demande de plus en plus si le nom que beaucoup d’entre-nous utilisons pour dénommer ces idées est bien choisi. Par ce vocabulaire, ne combattons-nous pas avec un bras dans le dos ?



Le vocabulaire, clé des débats politiques

C’est Eric Hazan, avec son livre LQR, qui m’avait sensibilisé à un aspect fondamental du débat politique : le choix des mots. Celui qui parvient à gagner la bataille du choix des mots pour qualifier les différents tenants d’un débat fait souvent un grand pas vers la victoire idéologique. Ce n’est pas pour rien que les partisans des politiques monétaires européennes parlaient de franc « fort » puis d’euro « fort ». De facto, cela affaiblit la position des critiques qui deviennent implicitement partisans d’une politique de monnaie « faible ». Voilà pourquoi il était important d’utiliser le terme d’euro « cher », qui place le débat d’une manière plus favorable à nos idées, sans pour autant travestir la réalité. Sur ce sujet, c’est ce que je fais depuis assez longtemps, comme peuvent l’attester les liens vers mon premier blog.

Cela est aussi vrai pour le débat fiscal : ce n’est pas la même chose de dénoncer un « parasite » fiscal plutôt qu’un « paradis » ou la « désertion » fiscale plutôt que « l’évasion ». Les premiers donnent immédiatement une connotation négative à ces pratiques, quand les seconds sous-entendent de facto qu’il existe un enfer ou une prison dont on veut s’évader, les légitimant un peu de facto. Idem, le terme inversion fiscale trouble le débat alors que l’on pourrait parler de magouille, voir même de vol. Voilà pourquoi il est important de parler de « camisole » budgétaire pour bien qualifier les effets des traités européens sur nos démocraties. De même, il faut déconstruire les arguments néolibéraux en faveur du traité transatlantique, et globalement, tous les arguments des partisans du néolibéralisme.

Le bien mal nommé néolibéralisme ?

Jacques Généreux proposait une explication intéressante du terme dans « La dissociété », une forme de mutation pathogène du libéralisme sous la double influence d’un darwinisme à courte vue et de l’utilisation des mathématiques, avec une vision extrêmement dogmatique. Mais le terme « libéralisme » est également, et légitimement, porteur de valeurs positives, compliquant de facto la critique des excès commis en son nom. Et le suffixe « neo » indique seulement de la nouveauté. Faire du « nouveau libéralisme »  le nom des idées que nous combattons n’est-il pas contre-productif ? Pire, cela ne risque-t-il pas de pousser à une vision trop antilibérale, qui, outre le fait d’être moins rassembleuse, pourrait légitimer des dérives autoritaires, voir anti-démocratique, que l’on trouve au Vénézuela ou en Russie.

Il y a 7 ans, j’avais dénoncé « l’anarchie néolibérale », en essayant de qualifier plus précisément ce que ce néolibéralisme produit, une forme d’anarchie. Mais avec du recul, je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur moyen de qualifier ce que nous dénonçons. En effet, même si la nouvelle économie présente des aspects anarchiques, ce terme ne qualifie pas bien toutes les conséquences que je décrivais (endettement, crises et inégalités). Un temps, je pensais à « extrémisme libéral » pour bien indiquer le caractère excessif des choix qui sont faits, mais cela est un peu trop théorique, pas forcément crédible, et pourrait revenir à nous donner le choix entre deux extrémismes. La « loi de la jungle » ou la « barbarie » (comme je l’ai fait sur Uber) sont mes derniers efforts pour essayer de bien qualifier l’ennemi.

Bien sûr, le choix du vocabulaire n’est pas le seul responsable de l’échec des alternatifs depuis 2008. Mais alors que la crise financière a permis une résurgence intellectuelle du keynésianisme, l’impasse actuelle du débat dans tant de pays impose un questionnement des armes sémantiques que nous utilisons.

41 commentaires:

  1. Les mots ne sont pas neutres et sont utilisés pour manipuler les masses. C’est ce qui est expliqué dans le « 1984 » d’Orwell (où le ministère de la propagande s’appelle ministère de la vérité…)

    Mais lorsqu’une chose est ressentie comme négative, le terme qui la désigne le devient également. Par exemple, on a remplacé le terme « inculpation » dont le caractère péjoratif portait atteinte à la présomption d’innocence, par l’expression « mise en examen », mais très vite cette nouvelle expression est à son tour devenue synonyme de culpabilité.

    On peut citer d’autres exemples : le mot « réforme », plutôt positif, est devenu un repoussoir depuis que lesdites réformes sont destinées à nous faire entrer dans le moule de la mondialisation.

    C’est d’ailleurs vrai aussi pour le terme de monnaie « forte ». Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais à l’époque du franc, les hommes politiques assumaient et revendiquaient la politique monétaire du franc fort, de Bérégovoy à Balladur. Mais aujourd’hui, personne ne défend plus l’euro fort, bien au contraire chacun se félicite que l’euro se soit affaibli.

    Quant au terme néolibéral qui est le sujet de cet article, je pense qu’il est déjà péjoratif. Personne ne s’en réclame. Le mot n’est utilisé que par ceux qui le critiquent. Et même « libéral », en France, se porte plutôt mal, peu d’hommes politiques se définissent ainsi, excepté Alain Madelin.

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    1. @ Moi,

      Dans le discours des élus, on dit juste : il faut libéraliser ceci ou cela.

      Car la feinte, c'est que se présenter comme "libéral", ça implique l'idée que l'on promeut une idéologie... et c'est bien connu, les dominants aiment à présenter leurs idées politiques comme étant simplement du pragmatisme, présenter leurs préférences idéologiques comme étant la réalité elle-même !

      C'est justement une question de bataille des mots : prétendre que seuls certains se fourvoient dans des idéologies... tandis que d'autres -les libéraux- sont des réalistes !

      (à savoir également, que chez les Anglo-Saxons : liberal désigne les... gauchistes !)

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    2. P.S. : le terme "inculptation" est un terme faux dans sa construction étymologique.

      - inculpation véhicule l'idée de : rendre coupable ! et non, simplement d'accuser.

      Il en va de même du terme : innocenter...
      La personne n'était pas innocente au départ, non... par on ne sait quel mécanisme, on a transformé une personne (coupable ?) en innocent !

      Innocenter ne signifie pas : reconnaître qu'une personne est innocente, et qu'on l'a accusé à tort, mais que justement on la transforme en "innocent".

      A l'inverse du mot "inculpation" qui dit bien : rendre coupable. On n'accuse pas, simplement, on ne déclare pas "coupable" ; plus fort : on culpabilise.

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    3. Le libéralisme ou néolibéralisme ont encore une bonne cote parce qu'il y a liberté en en eux. Il faut plus parler d'ultra libéralisme !

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    4. N.B. : les libéraux ne se présentent pas comme libéraux...

      pour bien faire passer le message : nous sommes le camp de la vérité, de la réalité elle-même, et nous sommes combattus par des rêveurs... bien ou mal intentionnés, mais des rêveurs avec des (grandes) idées, mais seulement des idées personnelles : des idéologies.

      C'est de là que vient l'accusation : ce n'est que de l'idéologie. Vos principes ne me conviennent pas, donc c'est de l'idéologie (sous entendu, j'ai raison car moi je suis objectif et je mets en avant la vérité vraie).

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    5. Quand vous avez un interlocuteur qui parle de réforme reprenez-le en parlant de régression!

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  2. De façon identique il faut parler de protection sociale et non de charges sociales comme le patronat a imposé cette oexpression. Ne pas hesiter a parler du MEDEF comme Mouvement des exploiteurs de "France"!

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  3. Le terme darwinisme est également mal choisi... car ceux qui parlent de "darwinisme" n'ont absolument rien compris aux idées de Darwin (évolution 0.1) et à La Théorie de l'Evolution (théorie version 3.0) !

    Les gens qui parlent de "darwinisme" ne font que parler de "la loi de la jungle" (qui n'a rien à voir avec la jungle en plus), mais qui affirme l'idée que seuls les plus fort survivent...

    Tandis que dans les idées de Darwin, il n'y a pas des plus forts et des plus faibles... sous-entendu des forts qui ont toutes les qualités et des faibles qui ont toutes les tares.

    Darwin explique que ceux qui disparaissent peuvent être forts, très fors même... mais qu'à un moment donné, ceux qui n'ont pas la solution à un problème donné disparaissent !

    Cette petite précision... en passant est utile, car cette manière de tordre les idées de Darwin sert aussi ceux qui combattent la Théorie de l'Evolution, et dans le contexte économique ceux qui veulent se servir de leur vision suprématiste en la peignant au couleur de la "réalité naturelle" : la théorie de l'évolution... ce n'est pas eux qui écrasent les pauvres... c'est la nature, et on ne peut rien y faire. Puisque c'est la nature.

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  4. Bonjour à tous

    Meilleurs voeux d'abord. D'accord avec les commentaires ci-dessus, j'ajouterai une notion importante même ne décrivant que partiellement les choses: le caractère féodal ou néoféodal de l'économie, il s'agit souvent de remplacer des prérogatives d'état par des rentes privées (cf. concessions d'autoroutes). Néoféodaux ça sonne bien non?

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    1. féodal suffirait amplement.

      Mais en effet, le principe libérale simplement appliqué complètement, -pas d'ultra ou d'extrême- juste complètement, cela revient à créer à nouveau un système féodal.

      Plus précisément, la période féodale où la noblesse disputait le monopole du pouvoir politique du roi : la fronde.

      Libéralisme = la fronde. Le privé est compétent, l'Etat est l'incarnation pure et parfaite de l'incompétence (et de la gabègie).

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  5. Le libéralisme originel n'a rien à voir avec le système actuel qui consiste à établir des règles favorables à une minorité accaparant les richesses produites en connivence avec une partie des élus.

    Ce n'est pas parce que ceux qui se prétendent libéraux aujourd'hui usurpent le sens de ce mot qu'il faut en bannir son sens originel.

    Il s'agit effectivement d'un féodalisme proche du fonctionnement des mafias. Ceux qui se prétendent libéraux aujourd'hui sont en fait des mafieux.

    "En réalité, la « dérégulation », cela peut vouloir dire tout et son contraire. Ce mot n’a pas de sens intrinsèque. Quand on parle de déréguler, en réalité, on parle de changer le système de régulations à sa propre convenance. C’est-à-dire le plus souvent pour que certains gagnent encore plus d’argent. C’est exactement la manière dont le capitalisme fonctionne aujourd’hui : changer les règles pour que cela profite à quelques-uns."

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/010116/david-graeber-la-bureaucratie-sert-les-interets-des-1

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    1. Nous connaissons cette fable du "noble" libéralisme...

      Le libéralisme que vous conspuez n'est rien d'autre que la stricte application complète des principes libéraux. Rien de plus, rien de moins. (ce n'est pas un autre libéralisme, ni un libéralisme dévoyé)

      Le libéralisme doit être totalement contrôler par l'Etat : ne pas bannir la libre entreprise bien sûr, mais ne pas faire ou laisser faire de la libre entreprise un dieu.

      P.S. : je vois d'ailleurs que vous vous précipitez sur une citation qui joue sur le mot "déréguler"... nous voilà déjà dans la bataille de mots ! nous critiquons le libéralisme, pas une de ses manifestation (redéfinir les régulations).

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    2. P.S. : bien évidemment, que les riches ne se battraient pas pour mettre en place le libéralisme... si ça ne les avantageait pas !

      Mais ils ne mettent pas en place un libéralisme dévoyé, c'est inutile. C'est la conséquence même du libéralisme que d'exiger que l'Etat ne se mêle plus de ci, de ça, puis encore de ceci et de cela ; conséquences : c'est bien le libéralisme lui-même qui provoque ce que vous conspuez.

      Une féodalité : des gens qui prennent en charge les fonctions que l'Etat n'assume plus. Une minorité de gens qui parlent d'égal à égal avec le gouvernement.

      Ne blâmez donc pas les conséquences des causes que vous chérissez !

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    3. P.S. : de gens qui règnent quand l'Etat ne fait plus. Une minorité de gens qui dictent au gouvernement ce qu'il doit faire comme loi.

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  6. Herblay, de par sa formation école de commerce, est d'ailleurs très imprégné de ce bureaucratisme-technocratique, fondement de ce néo-féodalisme, qui répand comme une tumeur des contrôles et évaluations partout, dans le privé puis dans le public maintenant. Une armée de gens qui passent leur temps à contrôler les autres selon des critères la plupart du temps ubuesques. L'obsession de Herblay pour les notes à l'école est très révélateur à cet égard, oubliant qu'un enfant a appris à marcher, à parler, parfois deux langues et même lire, avant d'aller à l'école et sans aucun système de notation.

    "Les connaissances que vous appreniez en les pratiquant nécessitent aujourd’hui d’être validées par des papiers. Les bibliothécaires ont dû réapprendre leur métier à cause de la mise en place de procédures impersonnelles, ce qui les a obligés à retourner à l’école, contracter des emprunts… Pour être thérapeute par l’art ou journaliste, tout d’un coup, il vous faut un diplôme.

    Cela correspond à un état d’esprit en lien avec le capitalisme financier et bureaucratique."

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/010116/david-graeber-la-bureaucratie-sert-les-interets-des-1?page_article=2

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  7. @LH,

    Oui, peut-être faut-il que l'Université, voire cette institution qu'est l'Académie, s'attellent à la tâche de définir - c'est un travail à part entière (philosophes, lexicographes...).

    Mais c'est surtout la définition de ce libéralisme sociétal, dernière évolution me semble t-il du libéralisme, qui demande à mon sens un travail d’éclaircissement (Cf. sur ce point Michéa, Muray, Lasch…) plus qu'une définition.

    En effet, je ne crois pas à un nouveau type de libéralisme. Celui du jour n’est-il pas celui de toujours dégagé des frontières anciennes ? Ne s'agit-il donc pas dans cette perspective d’identifier ce que sont les mutations contemporaines du libéralisme ?

    Je crois pour ma part à l'unité des libéralismes. De mon point de vue, tous dérivent de la même source conceptuelle, d’une même conception de l'Homme et du monde. Je ne vois pas de différence de nature entre les libéralismes, seulement des adaptations ou des stades d’évolution différents. Je ne vois là que Le libéralisme et ses diverses stratégies et mutations.

    Je ne crois donc pas à un libéralisme nouveau qui serait en son principe différent de l'ancien ; une telle position validerait de fait un libéralisme des origines dont on ne maquera pas de nous indiquer qu'il faut retrouver la pureté originelle.

    Le libéralisme d'aujourd'hui n'est-il pas celui d'hier après qu'ont été dissoutes un certain nombre de structures traditionnelles ? Laissé à lui-même, enté sur lui-même, le libéralisme est-il autre chose que la démesure ?

    Le libéralisme – depuis le XVIIIème - en acte n’est-il pas au final le lent remplacement des dominations anciennes par de nouvelles formes de dominations ? Le plus beau coup marketing du libéralisme, ancien ou nouveau, politique, économique, sociétal, n’a-t-il pas été de nous faire croire qu’il est l’avènement de la liberté réelle et de la fin des dominations ?

    La liberté a été pensée et a existé avant le libéralisme !

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    1. Le libéralisme "originel" trouve son point de départ dans la contestation de la monarchie absolue : le roi peut changer les règles du jeu selon son bon plaisir, car rien n'est légitime que par la volonté du roi.

      Si le roi décide que votre maison est à lui ; c'est légal, car c'est la manifestation de la volonté du roi. Une loi est légitime du seul fait que c'est la volonté du roi.

      Le roi peut confisquer le fruit du travail de qui il veut ; décider de ne pas rembourser ses dettes, si ça lui chante.
      (comme disait louis 14, les nobles ne sont nobles que parce que le roi le veut bien)

      Le libéralisme est simplement la doctrine de la liberté... liberté que vous dites exister bien avant le libéralisme.

      Mais la liberté sans borne (sans contre-pouvoir), livrée à elle-même peut dégénérer dans un nouvel absolutisme.

      A une époque, il y avait les abus de pouvoir, désormais avec le libéralisme, il y a les abus d'insubordination.

      Nous sommes véritablement passés de l'autorité est légitime parce que c'est l'autorité à l'autorité est illégitime parce que c'est l'autorité.

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    2. @AS,

      Les pouvoirs du roi et la monarchie absolue - sans contre-pouvoirs -ont été critiqués, et vertement, avant les libéraux.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Monarchomaque

      Et par d'autres encore.

      Par ailleurs, cet auteur est essentiel sur le sujet :

      http://www.seuil.com/livre-9782020367516.htm

      Nous passons d'un type de domination à un autre ! Le libéralisme ne se confond pas avec la liberté. Que dire de l'expérience Chilienne ?

      Cordialement.

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    3. Je n'ai jamais affirmé que les libéraux étaient les premiers (ou les seuls) à critiquer la monarchie absolue ou pas.

      Merci de ne pas contredire des choses... que je n'ai même pas dites.

      Pitié, ne pas me faire dire ce que je n'ai jamais affirmé. Merci.

      Bref, et si on en restait à ce qu'est le libéralisme, et à ses conséquences ? (comparaison n'est pas raison)

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  8. "Nous connaissons cette fable du "noble" libéralisme..."

    Ce n'est pas une fable et c'est votre ignorance de l'histoire qui vous fait écrire une telle bêtise. Tout le reste de vos commentaires est du même tabac avec un contrôle accru de l'état comme remède alors que c'est l'état qui précisément a permis d'établir les règles en vigueur favorisant l'accaparement des richesses par une minuscule minorité. Avec des cloches dans votre genre, c'est pas prêt de changer, vous êtes l'idiot utile de ce féodalisme.

    Lisez Graeber et d'autres auteurs, instruisez vous un minimum au lieu d'aboyer des inepties.

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    1. Malgré vos insultes, je vais quand même répondre (cela dit, c'est Monsieur Herblay qui mériterait que je l'insulte... car c'est sa politique de ne pas bannir les emmerdeurs).

      Je n'ai pas parlé d'un contrôle accru de l'Etat, mais que l'Etat redevienne l'Etat et joue son rôle : veiller à l'intérêt général. Arbitrer entre les différents intérêts particuliers également.

      Avec le libéralisme, les élus font partis de la classe dominante, ET surtout en tant qu'élus sont les serviteurs de noblesse d'argent.

      C'est l'appropriation par les libéraux de la fonction "Etat" qui permet l'accaparement accru des richesses par une minorité.

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  9. "Mais la liberté sans borne (sans contre-pouvoir), livrée à elle-même peut dégénérer dans un nouvel absolutisme."

    Dans le système actuel les bornes sont nombreuses pour la majorité, seule une minorité bénéficie de bornes trop larges pour leur profit exclusif, ce n'est pas ca le libéralisme, c'est du féodalisme.

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    1. Le libéralisme -bien que cela ne soit pas son but- accorde un pouvoir maximal à ceux qui ont de l'argent et de l'entregent.

      Tous ce qui est abandonné par l'Etat se retrouve contrôlé par... ceux qui ont de l'influence par l'argent et par l'entregent.
      Et avec encore moins de possibilités de contestation, que l'Etat s'interdit d'intervenir. C'est aux agents privés de s'entendre, ou la "divine" main du marché qui va équilibrer les choses.

      Le féodalisme de facto est la conséquence du libéralisme.

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    2. Le féodalisme est la conséquence systématique du libéralisme sans contre-pouvoir, qui dégénère en absolutisme inverse de l'autorité absolue.

      C'est bien la seule application totale des principes libéraux qui provoque cette situation de féodalité.

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    3. P.S. : Oui, le libéralisme n'est pas la féodalité... mais il est l'autoroute qui y mène.

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    4. Le libéralisme n'est pas censé être la féodalité...

      Tout comme l'aristocratie (le gouvernement des meilleurs) n'est pas censé être la féodalité non plus. Aristocratie implique une idée de mérite, des gens qui font régulièrement leurs preuves... mais ça devient rapidement un système de rente de situation -dans la pratique- !

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  10. Abd_Salam1 janvier 2016 à 15:20

    C'est toi qui commence à m'emmerder sérieusement. De nombreux économistes, que tu classifierais de libéraux sur d'autres sujets, dénoncent la privatisation des autoroutes, pour la simple raison que ca ne fonctionne pas sur le plan économique.

    La Chine se prétend communiste alors qu'elle aussi a système tout féodal et corrompu.

    Tu confonds la carte et le territoire. L'occident n'est pas plus libéral que la Chine est communiste. Les 2 sont féodaux, seul l'emballage change, le fond reste similaire, une aristocratie d'état renforcée par une aristocratie financière, un système complaisance-connivence aristocratique de "Passez-moi la rhubarbe, je vous passerai le séné."

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    1. Mais c'est connu les libéraux qui blâment les conséquences du libéralisme...

      Ça ne change malheureusement pas la nature du libéralisme, et ça ne change rien aux conséquences obligatoires du libéralisme.

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  11. "Ça ne change malheureusement pas la nature du libéralisme, et ça ne change rien aux conséquences obligatoires du libéralisme."

    Ca ne change rien au fait que ce n'est pas du libéralisme et que tu combats des moulins à vent avec tes petits bras musclés.

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    1. Libre à toi de ne pas être d'accord avec moi...

      Mais en effet, interdiction pour moi d'avoir un avis différent, sinon, tu vas m'insulter ! message reçu.

      Tes attaques perso n'ont rien démontré. Si ce n'est que tu peux toujours vouloir idéaliser le libéralisme... ça ne change rien.

      Conclusion, tu as raison, débattre avec toi, c'est combattre des moulins à vent avec mes petits bras mais musclés, c'est déjà ça.

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  12. Il faut faire le même exercice avec notre relation aux Français d'origine africaine et regarder ce qui se passe dans les pays au passé protestant. Respect de la différence, multiculturalisme, communautarisme, qualifier les Français d'origine maghrébine de Musulmans, les noirs de Noirs, tout ces mots et expressions ne sont pas neutres. Pour le moment, nous en sommes à une tentative de mise à l'écart qui virera au racisme pur et simple avec le temps. Les Girondins passeront d'un "Ils ne sont pas comme nous et c'est merveilleux" à "Ils ne sont pas comme nous et cela pose problème" pendant que les gens de l'espace jacobin pourraient simplement paniquer plutôt que se décider à assimiler.
    Did (jard)

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  13. Abd-Salam me rappelle un certain Fiorino ?

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  14. @ Tous

    Tous mes vœux pour cette nouvelle année.

    @ Moi

    Je suis bien d’accord sur la monnaie : quel paradoxe de voir tous les partisans de l’euro fort se féliciter de sa baisse aujourd’hui (mais notez qu’il parle plus d’une baisse de l’euro que d’un euro faible). Et sur le terme néolibéral, ce n’est pas faux, mais je suis de moins en moins convaincu qu’il faille faire de ce terme le principal résumé de l’idéologie que nous critiquons.

    @ Abd_Salam

    Bien vu sur le pseudo pragmatisme des idéologiques néolibéraux. Intéressante réflexion sur l’inculpation et le terme « innocenter ». Notez que je parle de « darwinisme à courte vue » mais merci pour les précisions sur le sujet.

    Pas complètement d’accord sur le passage des abus de pouvoir aux abus d’insubordination (même si on peut y voir une illustration de la désertion fiscale des multinationale). Il y a aussi des abus de pouvoir de la part des puissants du moment (on pourrait citer les contrôles médicaux pour les prêts immobiliers par exemple).

    Je ne pense pas que les excès des libéraux dogmatiques les servent et je crois à la liberté d’expression (du moment qu’elle est un minimum courtoise et en relation avec le débat).

    Bien d’accord avec la plupart de vos commentaires.

    @ Anonyme 9h46

    Cela fait partie des exemples de Hazan

    @ Anonyme 14h29 & 15h03

    Raccourci bien superficiel étant donné que je plaide pour une simplification radicale de la fiscalité, ou des règles financières, dont la complexité est un outil des multinationales et des néolibéraux pour profiter du système. Sur les notes, il ne me semble pas que leur absence ait démontré un quelconque bienfait : cela revient à casser le thermomètre pour ne pas voir les choses en face.

    Votre dogmatisme et votre mépris en disent long sur l’ouverture d’esprit des « libéraux ».

    @ Anonyme 14h45

    Merci pour votre intéressant commentaire

    @ Did

    Conclusion très toddienne

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    1. Pourquoi pas "capitalisme mondialisé" ?

      Ce serait peut-être encore la meilleure façon d'appeler un chat un chat.

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    2. @ Monsieur Herblay,

      Je n'ai pas voulu dire que les abus de pouvoir n'existaient plus.

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  15. Monsieur Herblay j'ai suivi le fil, et je ne comprends pas qu'on puisse s'encombrer ici d'un troll
    aussi caricatural. C'est pas parce qu'on ignore un poisson pas frais qu'il n'embaume pas...

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  16. Tu as raison Laurent, la bataille politique est une bataille idéologique, où il s'agit de convaincre d'une certaine vision du monde.
    Pour décrire la situation politique actuelle, j'aime bien le terme oligarchie qui est un corollaire du 1% popularisé par Occupy et Podemos.
    Il décrit parfaitement le fond du problème, la prise de contrôle politique des Etats par les gros actionnaires. C'est l'étape ultime de la vision marxiste de l'évolution du capitalisme.
    Ces gens-là à manoeuvrer leurs bulldozers avec leurs oeillères du profit maximum nous conduisent dans le mur écologique, qu'on ne fait que découvrir...

    Trouver la voie du rassemblement populaire, potentiellement atteignable comme 2005 l'a prouvé, pour renverser cette oligarchie, est l'enjeu politique crucial.

    Aujourd'hui aucun parti n'y travaille sérieusement. Leurs dirigeants semblent figés dans les éternels calculs politiciens de courte vue.

    Le seul qui semble à peu près présenter le bon niveau de conscience, c'est Nicolas Hulot. Mais dans l'univers politique, il semble bien isolé.

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  17. sauf oubli de ma part, il manque le concept "d'ouverture" et de "repli sur soi" pour qualifier respectivement l'internationalisme et le protectionnisme ou/et le souverainisme.

    "ouverture" et "repli sur soi" sont les images mélées du vocabulaire des techniques de développement personnel, de spiritualité et de sagesse orientale.

    ouverture, c'est bien
    repli sur soi, beurrck, c'est mal

    la mondialisation heureuse ne semblerait donc acceptée que par ceux qui réussissent globalement à ouvrir le 1er et 3ème et 4eme shakra...


    la complication c'est justement de les ouvrir tous, il semble que monsieur attali y soit parvenu si on suit ses dernières réflexions à propos du monde dans lequel nous vivons...

    reste plus qu'à mettre en place les tables des dix commandements puisque la spiritualité est rentrée de plein fouet dans la religion du veau d'or

    Stan

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    1. Précisément, l'internationalisme est le corollaire du protectionnisme, c'est ce qui permet d'avoir une politique indépendante, et à la fois ouverte. A ne surtout pas mélanger (c'est carrément l'inverse) avec le mondialisme qui soumet tous les pays à la dictature du capitalisme mondial. Il n'y pas de "mondialisation heureuse".

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  18. @ Elabonpolyn

    C’est que cela prend du temps de nettoyer… Là, je viens de supprimer un commentaire uniquement insultant. OK au débat, mais avec de la tenue.

    @ Jauresist

    Le thème des 1% et des 99% est sans doute un angle intéressant, qui arrive même à prendre aux USA

    @ Stan

    Bien vu

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  19. Je n'ai pas compris une phrase du texte, qui fustige "les dérives autoritaires, voire antidémocratiques" au Venezuela, alors que précisément c'est- l'un des p&ays les plus démocratiques qui soient. J'en veux pour preuve le fait que les opposants pro-USA auraient fort bien pu être fortement contrés, leurs pratiques de rétention des denrées combattues avec fermeté, leurs journaux fermés... Je pense qu'au contraire il y a eu un manque de fermeté. Le gouvernement a strictement appliqué les lois, même quand cela le désavantageait. En France, nous en sommes bien loin !

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