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mercredi 14 octobre 2015

Que penser des sondages du Front National ?

Deux sondages publiés ces derniers jours peuvent donner l’impression que la marche en avant du FN serait décidemment irrésisible, entre les 28% prévus aux régionales et le fait que 31% de la population serait prête à voter pour Marine Le Pen aux présidentielles de 2017. Qu’en penser ?



Plafond de verre brisé ?

Bien sûr, on pourra toujours objecter qu’il ne s’agit que de sondages et que ce sont seulement les élections qui permettent de juger de l’audience des partis politiques. Au premier abord, les 28% des sondages pour les élections régionales sont bien nouveau progrès pour le parti de la famille Le Pen puisqu’il avait obtenu 25% aux élections européennes de 2014 ainsi qu’aux départementales de 2015. Mais il faut néanmoins rappeler que ce score de 28% dans des sondages n’est pas une nouveauté puisque pour ces élections précédentes, le FN avait déjà été crédité d’un tel niveau. Plus marquant, il n’obtient que la seconde place, derrière la liste de la droite et du centre, à 31%, et devant celle du PS, à 23%. Finalement, ce qui frappe, c’est la concentration des intentions de vote sur les trois premiers partis.

Peux-être plus spectaculaire, le sondage du Journal du Dimanche qui indique que 31% des Français se disent prêts à voter pour Marine Le Pen en 2017. Le fait de passer le cap des 30% peut donner l’illusion que la marche en avant est irrésistible, mais il s’agit d’un artifice sondagier car la question n’est pas comparable à celle, classique, des intentions de vote. Et pour qui va au-delà des seuls titres, on note deux chiffres qui nuancent grandement les effets d’annonce. D’abord, en 2011, 27% des Français indiquaient être prêts à voter Marine Le Pen en 2012, ce qui s’est traduit par un score à la présidentielle de 18,9%. Un progrès de quatre points est significatif mais pas extraordinaire au regard des élections précédentes. Plus intéressant encore, 58% des Français excluent « certainement » de voter pour elle.

Ou plafond de verre solide ?

jeudi 2 avril 2015

Le FN a-t-il cassé le plafond de verre, ou s’est-il juste déplacé ?

Il y a près de 2 ans, suite aux bonnes performances de son candidat dans l’ancienne circonscription de Jérôme Cahuzac, on se demandait déjà si le plafond de verre au-dessus du FN avait cédé. En réunissant deux fois d’affilé 25% des suffrages, on peut être tenté de le penser, ou pas…



Le plafond de verre tient

Bien sûr, de 2002 à 2012, le parti de la famille Le Pen n’a pas semblé capable de passer le cap des 20% des suffrages. Le score de Marine Le Pen était inférieur au cumul de celui de son père et de Bruno Mégret en 2002. Mais, coup sur coup, le FN a réuni un quart des électeurs, lors des élections européennes, puis lors des élections départementales. A priori, il est bien légitime que ce changement de dimension pousse certains à penser que les frontistes ont cassé ce fameux plafond de verre. Mais, l’énorme décalage entre le nombre de voix obtenues et le nombre de sièges gagnés (à peine 1,5% de ceux mis en jeu) démontre qu’il y a toujours un plafond de verre, même s’il est plus haut.

En effet, si le FN était un parti comme les autres, en arrivant en tête dans plus de 15% des cantons, il devrait gagner des centaines de sièges. Alors bien sûr, certains frontistes préféreront incriminer les « magouilles » imaginaires de l’UMP, dont quelques représentants n’ont pas suivi la consigne nationale et préféré appeler à voter contre eux. Mais nous sommes en démocratie et chacun est libre de sa parole, ce que le FN a peut-être du mal à comprendre, à moins qu’il ne tombe dans les mêmes travers politiciens que l’UMPS qu’il dénonce. S’il rassemble plus d’électeurs qu’avant, le FN affronte toujours le mur du second tour, qui semble à peine moins dur à passer que quand il ne pesait pas 20%...

Le plafond de verre tiendra-t-il ?

mardi 31 mars 2015

FN : verre à moitié vide aux départementales ?

Bien sûr, avec 25% des suffrages, contre 15% en 2011 (et 19% là où il était présent), 59 élus contre 1, ces élections semblent un immense succès pour le FN. Mais si le parti lepéniste s’enracine, il n’a gagné que 1,5% des sièges en jeu et n’a pas gagné le moindre département.



Enraciné, mais marginal

Bien sûr, il faut bien reconnaître que le score du FN est très bon : 10 points de plus qu’en 2011, et 6 points de plus là où il était présent. Le FN a même réuni plus de 4 millions de voix au second tour, apparemment plus que le PS, qui ressort sous les 3 millions si on ne compte pas ses alliances. Plus fort, il est arrivé en tête dans 43 départements et même 327 cantons. Ce résultat est d’autant plus marquant que les élections locales n’ont jamais été le fort du parti lepéniste, même si Marine Le Pen a enregistré son premier succès lors des élections cantonales de 2011 et que le FN a fait bonne figure lors des élections municipales de l’année dernière. Bref, succès sur toute la ligne ?

Mais déjà, pour un parti qui prétend pouvoir gagner en 2017, il est tout de même surprenant de ne pas parvenir à gagner le moindre département après être arrivé en tête dans 43 au premier tour. Ceci montre que si le FN est parvenu à attirer plus d’électeurs, il peine toujours à réunir une majorité d’électeurs au second tour, ne parvenant à gagner que 59 sièges sur 4108 contre plus de 1780 pour l’UMP et ses alliés et plus de 1200 pour le PS et ses alliés. Bref, la majorité a encore 20 fois plus d’élus que le FN, ce qui relativise grandement le dédiabolisation du mouvement. Le FN a gagné dans 3% des cantons où il était qualifié, et moins de 10% de ceux où il était arrivé en tête !

Magouilles d’interprétation


lundi 30 mars 2015

Départementales : la défaite travestie

Il y a une semaine, la majorité avait tenté une extraordinaire masquarade, présentant une défaite historique en résistance, Elle a continué hier avec la poursuite du discours selon lequel la majorité aurait bien résisté, alors qu’elle devrait perdre 4 à 5 départements sur 10 qu’elle gérait.



Cette majorité qui ose tout

Il faut quand même un sacré culot, une terrible déconnexion d’avec la réalité et un cynisme effarant pour défendre le discours que la majorité tient depuis une semaine. En 2011, le total des voix « de gauche », PS, radicaux, gauche radicale, écologistes et extrême-gauche compris, était de 49,56%. En 2015, ce total est tombé à 36,78%, une perte de près de 13 points. Le plus dur est sans doute que l’extrême-droite a pris 10 points dans le même intervalle, près de 80% de la perte de la gauche. Il faut bien un sacré culot pour présenter cette défaite sévère comme une bonne résistance, qui plus est, à l’extrême-droite, uniquement sur la foi de sondages qui donnaient le FN à 30%.

Puisque cette énorme ficelle n’a pas été assez dénoncée après le premier tour, le gouvernement doit se sentir autorisé à poursuivre sur sa lancée. La perte de près de la moitié de ses départements serait donc un bon résultat ! Et après, on s’étonne que les Français aient une si mauvaise opinion de la classe politique en général et de la majorité en particulier… Si je m’oppose aux politiques menées par la majorité, n’aurait-il pas été plus sensé de vraiment reconnaître la défaite, quitte à incriminer la conjoncture, avant de se raccrocher aux promesses d’un futur un peu meilleur et aux fruits que pourrait rapporter le plan de compétitivité, comme l’a fait Manuel Valls dans sa déclaration du soir.

Le triste théâtre de la politique

mardi 24 mars 2015

Le PS use la grosse ficelle des sondages


Résultats des élections cantonales de 2011
(source : France Politique)


Et si les sondages avaient été différents ?

Petit retour en arrière : imaginons un instant que pendant toute la campagne des élections cantonales, les sondeurs aient placé l’UMP et le PS au coude à coude autour de 30%, tandis que le FN aurait été donné à 20%, ce que tous les journalistes auraient interprété comme le renforcement de son implantation locale. Avec de tels sondages, les média auraient titré sur le « rebond de la majorité, revenue au coude à coude avec l’opposition, signant l’échec de Nicolas Sarkozy ». Et si le tripartisme continuait à s’enraciner, le parti lepéniste serait rejeté à une position, certes forte, mais éloignée du pouvoir, rassurant les journalistes et les deux principaux partis dominants après les élections européennes.

Avec un tel scénario, les résultats de dimanche soir auraient été accueillis avec stupeur : large victoire de l’UMP, le FN au coude-à-coude avec le PS, qui aurait alors été présenté comme lourdement sanctionné par les électeurs. Les journalistes auraient insisté sur le danger pour François Hollande d’un nouveau 21 avril en 2017. Mais voilà, parce que les sondages donnaient le PS autour ou sous les 20%, loin derrière l’UMP et le FN qui faisaient la course en tête, aujourd’hui, certains décrivent, outre le succès de l’UMP, la bonne résistance du Parti Socialiste, et, bien paradoxalement, pour une élection qui n’est pas celle où il brille le plus habituellement, un relatif échec pour le Front National.

Prendre du recul sur les sondages

lundi 23 mars 2015

Cantonales : la France vire à droite

Les résultats sont d’une clarté limpide : dans la droite ligne des élections européennes, le PS et ses alliés reculent fortement, au coude à coude avec le FN, qui progresse fortement. L’UMP sera en position de force pour le second tour dans une semaine. La crise pousse la France à droite.



Révolte électorale droitière

Les résultats ne laissent pas l’ombre d’une ambiguité. Même s’il est vrai que la participation est faible (51%), le total des voix de droite et d’extrême-droite dépasse 60%, ne laissant qu’environ 35% pour la majorité, la gauche radicale et l’extrême-gauche. En partant du principe que le PS fasse partie de la gauche (ce qui pourrait être questionné), cela signifie que la gauche au sens large a réuni près de deux fois moins de voix que la droite au sens large. Un résultat sans doute d’autant plus parlant que le PS, qui a réuni plus de la moitié des voix « de gauche », tient un discours et mène aujourd’hui la politique économique de la droite la plus bête, pour Paul Krugman. Le Front de Gauche est en échec.

Ce faisant, la France se distingue dans le paysage politique européen, où une force de gauche subsiste en général, que ce soit un de ces partis qui n’ont plus de sociaux que leur nom (SPD à Berlin, Parti Démocrate à Rome, Travaillistes à Londres), ou une nouvelle force, qui se dit plus radicale (Syriza à Athènes, Podemos à Madrid). L’effondrement actuel du PS ne profite nullement au Front de Gauche de Jean-Luc Mélanchon, contrairement à ce qui se passe ailleurs. Et si finalement, la stratégie droitière de François Hollande était une impasse pour sa majorité et ne menait qu’au désastre électoral, comme lors des élections européennes et de ses élections cantonales ? Les résultats sont quand même sévères.

Quel sens donner à ce résultat ?