lundi 13 février 2017

Brexit : la Grande-Bretagne honore la démocratie

D’ici la fin du mois prochain, Theresa May devrait lancer le processus qui mènera son pays en dehors de l’Union Européenne. Une nouvelle étape importante a été franchie la semaine dernière avec le vote ultra-majoritaire du Parlement en préalable au déclenchement du fameux article 50. Un contraste saisissant avec ce qui s’est passé dans notre pays après le référendum sur le TCE de 2005.



Une véritable leçon de démocratie

Le rétroviseur n’est pas tendre avec les euro-ayatollahs choqués par la décision du peuple britannique de quitter le monstre institutionnel qu’est l’UE. Dans la campagne, ils essayaient de faire peur en prévoyant des lendemains qui déchantent, immédiatement. Raté : au contraire, du fait notamment de sa non-appartenance à la zone euro, et de sa liberté monétaire, le Royaume Uni affiche une croissance supérieure à la moyenne de la zone euro sur le second semestre 2016. Puis, suivant les nombreux exemples européens récents où le choix des urnes a été ignoré ou contredit, certains espéraient une redite anti-démocratique, un Bremain malgré tout ou un Brexit si doux qu’il serait proche d’un Bremain.

Encore raté ! « Brexit means brexit » a rapidement affirmé Theresa May, qui a remplacé David Cameron à la tête du pays. Il n’a fallu que quelques jours pour que le reste d’espoir d’un Bremain, malgré le vote de juin, soit levé, dès l’été. Les euro-ayatollahs ont essayé de se consoler en espérant une sortie en douceur, qui pourrait même préserver les dites 4 libertés fondamentales de l’UE. Les euro-fanatiques tentaient de montrer leurs muscles en menaçant Londres d’un Brexit dur, qui priverait le pays de l’accès au marché européen, semblant oublier que le large déficit commercial du Royaume Uni avec l’UE signifie que les atouts sont plutôt dans le jeu britannique que dans le jeu des eurocrates.


Quel contraste saisissant avec les évènements de 2015 en Grèce, où, après avoir gagné les législatives en promettant la fin de l’austérité et de la tutelle de la troïka, et gagné un référendum s’opposant au nouveau plan proposé, Alexis Tsipras avait fini, quelques jours après à peine, par accepter un plan qui n’en était que le décalque, à peine modifié ! Quel contraste aussi avec le vote des parlementaires réunis en Congrès en 2008 pour ratifier le traité de Lisbonne à une très large majorité, alors que ce traité n’était que le décalque du Traité Constitutionnel Européen que nous avions repoussé à 55% en 2005 ! Comme quoi, quand on le veut, il est parfaitement possible de respecter la parole démocratique.


3 commentaires:

  1. Ce qui se passe est avant tout un reflet de l'esprit national britannique d'attachement à l'idée de liberté. En économie cela donne une société inégalitaire dure. Ici un respect du vote démocratique. D'ailleurs on a souvent parlé à propos de la Grèce de laboratoire d'adaptation forcée des pays de la zone Euro à la mondialisation. Le RU pourrait être un contre-laboratoire: montrer que l'on peut quitter la construction européenne à condition de le faire à petits pas. Certains diront que le RU a le Commonwealth et la relation spéciale avec les Etats Unis. Mais on pourrait répondre que le RU avait comme avantage d'être une porte d'entrée des investisseurs dans l'UE avec une fiscalité et une réglementation moindres que sur le Continent. Que le RU sorte en limitant la fuite des capitaux et cela infligerait un début de démenti aux europhiles.

    JZ

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  2. Complètement en phase avec JZ. L'Angleterre est le premier pays appartenant aux civilisations modernes à avoir mis en place un régime démocratique, quand la Grèce l'avait fait dans l'Antiquité. Ne doutons pas que les Britanniques vont faire de ce Brexit un vrai succès sur les plans diplomatique, économique et commercial.

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