Il
y a près de 25 ans, la France a poussé l’adoption d’une monnaie unique
européenne à son partenaire allemand, pensant le ligoter au projet européen.
Mais en réalité, ce projet fou et artificiel s’est révélé être un effarant
outil de domination économique de l’Allemagne sur ses partenaires.
Une dette
souveraine moins chère
C’est
Alterecoplus, d’Alternatives Economiques, qui a levé un aspect peu connu de
la crise de la zone euro : le
fait qu’elle a permis à l’Allemagne de faire des économies colossales sur le
coût de sa dette souveraine, du fait de la divergence des taux d’intérêt
entre les pays membres de la zone euro, après la convergence des premières
années de la monnaie unique. Les chiffres sont stupéfiants : si les taux
payés par l’Allemagne étaient restés stables depuis 2008, Berlin paierait 93
milliards d’intérêts en 2015. Cette année, notre voisin d’outre-Rhin n’en
règlera que 48 milliards, soit près de deux fois moins, du fait
du choix des investisseurs de privilégier la signature Allemande, la plus plus
rassurante dans cette zone euro. Guillaume
Duval a fait les comptes : l’Allemagne a économisé 193 milliards depuis
2008 !
Alors, bien
sûr, la monnaie unique a aussi bénéficié aux pays aujourd’hui en difficulté car
les taux de leurs dettes souveraines ont beaucoup baissé. Mais cette facilité
accordée un peu rapidement par les marchés a également créé un fort effet
d’aubaine qui camouflait les déséquilibres qui grandissaient, notamment
au travers de la grande divergence des balances commerciales, relativement
équilibrées au tournant du millénaire, et
qui variaient entre -10 et +6% du PIB quand la crise s’est déclenchée. Et
les gains colossaux réalisés par l’Allemagne (et les pays aujourd’hui
privilégiés par les marchés) rendent d’autant plus insupportable les
politiques austéritaires destructrices menées en Grèce car les différences
entre les deux pays doivent beaucoup aux simples humeurs des marchés.
Outre un
hold up commercial