vendredi 8 février 2019

20 ans : la triple calamité de l’euro



Catastrophe démocratique, sociale et économique

Pour qui prend un peu de recul, la situation est ubuesque. D’une part, des hiérarques européennes ou une commission pour qui tout va bien dans la zone euro, le gangster fiscal reconverti président de la commission osant affirmer que « l’euro a généré prospérité et protection pour nos citoyens. Il est devenu un symbole d’unité, de souveraineté et de stabilité ». De l’autre, une grande majorité des économistes sérieux qui ont dénoncé l’idée à l’origine, et tiennent aujourd’hui un discours très critique à son égard, notamment parmi les « prix Nobel d’économie », comme le rappelle le livre d’Ashoka Mody, « La tragédie de l’euro », devenu livre économique de l’année 2018 outre-Atlantique, non traduit.

La déclaration des Juncker est particulièrement ridicule. En 20 ans, les moments de prospérité ont été rares, si ce n’est pour le haut de la pyramide. L’euro ne nous a pas du tout protégé de la crise des subprimes, venue des Etats-Unis, ni même des pratiques extra-territoriales délétères de l’Oncle Sam qui infirment toute revendication de souveraineté, même européenne. Parler de stabilité est particulièrement ridicule étant donné le nombre de crises traversées depuis 20 ans et l’unité semble bien fragile. Le refus de regarder la réalité en face et cette propagande absolument ridicule et totalement contradictoire avec ce qui s’est passé depuis 20 ans démontre bien qu’ils sont des ayatollahs.

Car sur le fond, le passage à la monnaie unique européenne a été une véritable calamité. D’abord, pour qui regarde la réalité en face, une calamité économique. La croissance de la zone euro a décroché par rapport aux autres pays occidentaux, la zone euro entrant en récession un trimestre avant les Etats-Unis en 2008 lors de la crise des subprimes, un comble, et ne s’en est pas complètement remise, loin de là. Ses résultats désastreux ont même poussé Stiglitz à consacrer un livre à la critique de l’euro. Vingt ans après, le FMI reconnaît que l’euro est trop cher pour la France ou l’Europe du Sud, et pas assez pour l’Allemagne et que loin de converger, la divergence semble s’accroître.

Assez logiquement, avec un bilan économique calamiteux, le bilan social est catastrophique. On peut citer l’envolée de la pauvreté en Allemagne, qui relativise les discours naïfs sur la situation de notre voisin. Et bien sûr, il y a l’appauvrissement d’une grande partie de la population, avec un chômage de masse persistant dont la décrue récente, certes réelle dans certains pays, n’en reste pas moins insuffisante, d’autant plus qu’une rechute économique semble proche… L’UE accélère les conséquences négatives de la globalisation, loin de protéger les peuples européens, contribuant à déconstruire les acquis sociaux des Trente Glorieuses, au profit de l’oligarchie économique.

Enfin, l’euro est également une calamité démocratique sous bien des formes. C’est pour sa mise en place que la politique monétaire a été sortie du cadre démocratique : la France a rendu la Banque de France adémocratique, terme poli (on pourrait dire anti-) probablement plus juste que le terme « indépendante », ce qui limite considérablement la capacité d’action des politiques, comme le montre le cas du Japon d’Abe. Pire, cette construction à taille unique impose des reniements politiques incroyables pour qui ne veut pas en sortir, comme l’a bien montré la Grèce de Tsipras, ou même, dernièrement, l’Italie de Di Maio et Salvini, qui a accepté de mettre de l’eau dans son vin budgétaire


Bien sûr, aujourd’hui, la sortie de l’euro reste une idée minoritaire, Marine Le Pen l’ayant abîmé en la faisant sienne de manière superficielle. Mais la conjugaison de l’insatisfaction chronique des peuples à l’égard des politiques menées, des problèmes que créé cette construction artificielle et de critiques des économistes fait que, tôt ou tard, le château de cartes s’effondrera, pour notre plus grand bien.

48 commentaires:

  1. La sortie de l'euro est minoritaire partout, dans tous les pays. L'explication par Marine Le Pen ne tient pas.

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  2. Alors merci d'expliquer ce qui tient.

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    1. A mon avis, ça tient à la peur du changement, peur entretenue par les médias. On entend d'ailleurs ces médias prédire des catastrophes épouvantables au RU si le Brexit se réalise, alors imaginez une sortie de l'euro avec des conséquences bien plus importantes.

      Le moment n'est pas propice actuellement pour parler de sortir de l'euro car, même si la situation économique n'est pas excellente, nous ne sommes pas dans une crise grave comme ce fut le cas entre 2008 et 2012. Mais la question reviendra sur le tapis à la prochaine crise.

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    2. D'accord. Souhaitons que les rosbifs ne lâchent rien même si des difficultés les attendent pendant une paire d'années. Ensuite dans les 27 il y en a qui basculeront à leur tour. C'est la grande trouille des europathes.

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  3. "Assez logiquement, avec un bilan économique calamiteux, le bilan social est catastrophique."

    Parce que le bilan social aux US et en GB, tous 2 hors de l'Euro, est magnifique ?

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  4. Les nouvelles macroéconomiques récentes de la zone euro ne sont pas bonnes, voir:

    L'euro lesté face au dollar par des indicateurs décevants en Europe:

    https://www.zonebourse.com/EURO-US-DOLLAR-EUR-USD-4591/actualite/L-euro-leste-face-au-dollar-par-des-indicateurs-decevants-en-Europe-27980245/

    Zone euro : Bruxelles revoit fortement à la baisse sa prévision de croissance 2019:

    https://www.lesechos.fr/monde/europe/0600655445928-zone-euro-bruxelles-revoit-fortement-a-la-baisse-fortement-sa-prevision-de-croissance-2019-2242896.php

    On sait et ça sera toujours le cas que, sur le long terme, la zone euro, prise globalement, à un taux de croissance du PIB inférieur à une moyenne de pays développés comparables et un taux de chômage plus élevé. Quand on regarde la situation par pays membres on voit que l’Allemagne qui connaît elle aussi un ralentissement économique continue néanmoins de se désendetter avec des taux d’intérêt extrêmement bas inférieurs aux taux de croissance et d’inflation du pays, que l’Italie continue,à l’inverse, de surendetter avec des taux d’intérêts élevés supérieurs aux taux de croissance et d’inflation du pays, etc., (actuellement 0,11 % pour le taux à 10 ans allemand contre 2,93 % pour l’Italie), que les banques de la zone euro ont des gros problèmes du fait des taux trop très bas de la BCE, mais si la BCE remonte ses taux l’Italie et d’autres pays vont se surendetter encore plus, jusqu’au point où les marchés exigeront des taux énormes, etc.

    Comment est-ce que tout ceci va pouvoir durer, c'est la question.

    Saul

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    1. Le problème italien évoqué par Philippe Murer:

      http://leblogdephilippemurer.com/index.php/2019/02/08/recession-en-italie-quel-avenir-pour-le-pays/

      Saul

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  5. Bon papier de Laurent Herblay. Des vérités que connaissent depuis plus de dix ans ceux qui ont fait l'effort de s'informer, mais qu'il ne faut pas se lasser de répéter. Il arrivera bien un moment où la majorité ouvrira les yeux. En fait, ça commence un peu, c'est bien pour ça qu'on crève les yeux aux Gilets Jaunes.

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  6. @ Moi

    Désinformation médiatique carabinée + complexité du sujet + porte-parole calamiteuse = position minoritaire. Mais les choses tournent. Longtemps, le Brexit était très minoritaire outre-Manche, jusqu’à… La profonde insatisfaction du peuple fait qu’il écoutera et pourrait parfaitement changer d’opinion. Souvenons-nous de ce qui s’est passé en 1992 et 2005

    @ Troll de 8h42

    Bilan économique calamiteux de l’euro signifie logiquement bilan social calamiteux. Mais ce n’est pas parce que l’on est hors de l’euro que tout va bien. L’oligolibéralisme produit un bilan social calamiteux sans euro également, comme je le dis, au sujet de la GB ou des USA. En revanche, en Europe, hors euro, cela va mieux en général.

    @ Saul

    Cela ne durera pas, malheureusement, la fin n’est pas forcément proche…

    @ Jacques

    Merci

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    1. Trololo

      "le Brexit était très minoritaire outre-Manche"

      C'est à nouveau le cas maintenant et le Brexit l'a emporté de très peu lors du référendum.

      "L’oligolibéralisme produit un bilan social calamiteux sans euro également, comme je le dis, au sujet de la GB ou des USA."

      Et donc la GB hors UE sera encore plus libérale qu'en dedans, tout comme la France a été l'un des pays les plus libéraux au début du XXème siècle, sans UE. Le néolibéralisme n'a pas besoin de l'UE et est largement pratiqué partout, mais vu que vous prenez les vessies pour des lanternes...

      "En revanche, en Europe, hors euro, cela va mieux en général."

      Alors pourquoi le Brexit et où donc ça va mieux en UE hors Euro ? Roumanie, Bulgarie ?

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    2. Trololo

      Tes apôtres GB du Brexit sont des purs libéraux, il n'y a que des courges pour croire que le Brexit entraînera une politique sociale et même une croissance économique :

      "Si les chemins des Brexiters et des centres de réflexion ultralibéraux ne cessent de se croiser, cela ne doit rien au hasard. Le parti conservateur est lié de longue date avec les centres de réflexion évoqués dans cet article, et il semblerait que le Brexit a encore intensifié la tendance."

      https://www.mediapart.fr/journal/international/080219/derriere-le-spectre-d-un-no-deal-une-poignee-de-brexiters-senrichit?onglet=full

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    3. Il est parfaitement déraisonnable de comparer comme vous le faites des pays d'Europe orientale en phase de rattrapage économique et des pays d'Europe occidentale, mais puisque vous y tenez, les chiffres attestent de taux de croissance régulièrement supérieurs dans ces deux pays à ceux de l'Eurozone :

      https://tradingeconomics.com/bulgaria/gdp-growth-annual
      https://tradingeconomics.com/romania/gdp-growth-annual

      Si l'on devait comparer leur économie à celle d'un pays de la zone Euro, la Grèce serait le meilleur exemple, y compris du fait d'un indice de corruption comparable (selon les comparaisons internationales de Transparency International : Bulgarie = 77/180 ; Roumanie = 61/180 ; Grèce 67/180 ; en comparaison, Allemagne = 11/180 et France = 21/180). Il y a de puissants motifs de douter que Bulgarie et Roumanie se porteraient mieux que la Grèce s'ils étaient membres de l'eurozone.

      Hors UE, la Grande-Bretagne pourra certes continuer à pratiquer des politiques libérales, mais elle aura au moins la possibilité d'engager des choix démocratiques allant en sens inverse, si sa population le souhaite. Dans la cadre de l'UE par contre, aucun choix démocratique n'a plus de sens : les référendums qui ne vont pas dans le sens voulu par le système européen sont voués à être revotés après une campagne de peur ou contournés par des traités non soumis à l'approbation des citoyens ; les majorités politiques qui contreviennent à ce même ordre européens sont disqualifiées et leurs leaders poussés vers la sortie par une conjonction de pressions et de propagande, à moins de se soumettre, comme ce fut le cas de Syriza en Grèce ; ceux qui prétendent sortir du système sont voués à l'enfer (Donald Tusk dixit...) et on leur fait savoir de toute part ce fait, désormais érigé en quasi doctrine officielle de l'UE, qu'on n'épargnera rien pour que cette sortie soit aussi douloureuse que possible.

      Même des observateurs pro-européens et libéraux ne peuvent s'empêcher d'en conclure à l'incapacité du projet européen à l'emporter par la conviction et le calcul rationnel plutôt que par la réprobation morale ou des pressions matérielles (http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2019/02/08/31002-20190208ARTFIG00132-quand-donald-tusk-envoie-les-partisans-du-brexit-en-enfer-il-revele-la-faiblesse-du-projet-europeen.php ; il est piquant de voir l'auteur de cet article conclure malgré tout que les Britanniques regretteront d'avoir quitté l'UE, alors qu'il vient d'en mettre en évidence l'échec programmatique et la faillite morale).

      YPB

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    4. "Il est parfaitement déraisonnable de comparer comme vous le faites des pays d'Europe orientale en phase de rattrapage économique"

      C'est trololo Herblay qui le fait, les pays à meilleure croissance sont peu développés donc en rattrapage, et l'Espagne est dans l'Euro ainsi que l'Irlande qui est un paradis fiscal comme la GB :
      https://www.touteleurope.eu/actualite/la-croissance-en-europe.html

      J’organise un dîner mercredi, je vous invite.

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    5. Anonyme du 9 février 2019 à 16:29

      « J’organise un dîner mercredi, je vous invite. »

      Pour ce qui est de certains dîners où l'on convie des gens pour pouvoir mieux en rire, vous en êtes l'invité privilégié depuis bien longtemps ici... Comme le jour où vous avez invoqué les ressources naturelles de la Suède, plutôt que sa compétitivité (elle est en neuvième position dans le classement du Forum économique mondial : http://reports.weforum.org/global-competitiveness-report-2018/country-economy-profiles/#economy=SWE), la facilité d'y faire des affaire (12 rang mondial selon les critères de la Banque mondiale : http://www.doingbusiness.org/en/rankings), la pertinence de sa politique monétaire souveraine et l'efficacité de son industrie high-tech, pour expliquer ses performances économiques.

      La Suède n'est ni en rattrapage ni peu développée et sa capacité à maintenir bon an mal an des taux de croissance supérieurs à ceux des membres comparables de la zone Euro ne peut s'expliquer par l'exploitation de la forêt et du minerai de fer, ses seules véritables ressources naturelles. La non-appartenance à la zone Euro n'est qu'un facteur parmi d'autres, mais on ne saurait en faire abstraction.

      Le référendum de 1994 validant l'entrée de la suède dans l'UE a été serré (52,3 % contre 46,8 %) et près de 60 % des votants ont rejeté en 2003 l'adhésion à l'Eurozone. Ils ne s'en repentent manifestement pas, bien au contraire, puisque les derniers sondages à cet égard révèlent les Suédois demeurent en majorité hostiles à l'adoption de l'Euro. Même dans les pays de l'UE où la population se prononce majoritairement en faveur de l'adhésion à l'Eurozone, seule une minorité affirme d'ailleurs croire à la possibilité d'une intégration rapide, selon les sondages de l'Eurobaromètre de la Commission européenne. Les peuples des pays de l'Eurozone hésitent à quitter cette prison monétaire. Mais ceux des pays non membres ne semblent pas franchement enthousiastes de la rejoindre, ou persudés de la faisabilité de ce projet, bien qu'on leur serine au quotidien qu'il s'agit de la plus belle réalisation de toute l'histoire européenne. On compte sur vous pour leur expliquer qu'ils se trompent lourdement.

      YPB

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    6. Erratum de mon dernier post :

      j'ai oublié le « que » dans « les derniers sondages à cet égard révèlent que les Suédois... » et le « u » dans « persuadés de la faisabilité... ».

      YPB

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    7. YPB

      La Suède a largement libéralisé son économie, avec une croissance des inégalités, et est par ailleurs largement ouverte sur l'économie mondiale, ce que l'Euro ne l'aurait jamais empêchée de faire. Votre exemple suédois ne prouve rien.

      Mon invitation au dîner de mercredi tient toujours, vous aurez le statut de guest star.

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    8. @Troll de service

      J'avais déjà répondu à vos sottises ici : http://www.gaullistelibre.com/2017/04/euro-quand-les-prix-nobel-qui-font-de.html (vous y évoquiez aussi les performances soi-disant très mauvaises de l'économie britannique comparativement à la zone Euro, ce que les chiffres réfutent absolument pour la période antérieure à la crise de 2007-2008). L'exemple suédois, donné par vos soins à l'occasion d'un dîner où VOUS étiez la vedette, prouve donc que vous racontiez n'importe quoi en attribuant aux ressources naturelles les résultats relativement bons de pays développés hors zone euro. Vous avez évidemment changé votre fusil d'épaule, plutôt que de soutenir trop longtemps une thèse intenable. Par ailleurs, si la Suède a effectivement engagé, depuis les années 90, des réformes significatives, celles-ci n'auraient pas produit de tels résultats sans l'importante dévaluation de la Couronne qui a dynamisé son commerce extérieur.

      Merci d'être revenu dîner avec nous. Vous êtes une ressource inépuisable.

      YPB

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    9. "vous racontiez n'importe quoi en attribuant aux ressources naturelles"

      Ne vous en déplaise, les ressources naturelles suédoises, pour une population de 10 millions d'habitants, contribuent largement à sa réussite, sans compter une industrie bien plus proche de la qualité allemande que du low cost français de basse qualité et innovation.

      "La Suède jouit de nombreuses ressources naturelles : forêts, mines de fer, de plomb, de zinc et énergie hydroélectrique."

      http://www.expert-comptable-international.info/fr/pays/sweden/economie-3?accepter_cookies=oui

      Et de plus :

      "La Suède a également enfilé sa camisole de force dorée de l’orthodoxie budgétaire pour tenir sa promesse de produire un excédent budgétaire. Sa dette publique est passée de 70% du PIB en 1993 à 37% en 2010, et son budget est passé d’un déficit de 11% à un excédent de 0,3% sur la même période"

      https://www.contrepoints.org/2013/02/16/115056-la-suede-source-dinspiration-pour-reformer-la-france

      Donc rien à voir avec votre fétichisme monétariste.

      N'oubliez pas d'amener votre tour Eiffel en allumettes lors du dîner de mercredi.

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    10. Vous vous accrochez à ce que vous pouvez en critiquant mon prétendu fétichisme monétaire sur la base d'une vision de l'économie digne des physiocrates du XVIIIe siècle...

      Je n'ai jamais écrit que la Suède était sans ressources naturelles, mais que ces dernières ne pouvaient expliquer sa performance économique. Vous êtes d'ailleurs incapable de citer une référence qui aille dans ce sens. La part du secteur primaire et des industries de transformation dans le PIB était de fait en décroissance au moment où l'économie suédoise commençait à se montrer nettement plus efficace que les économies comparables de la zone Euro. Quant aux réformes que vous signalez, non seulement je ne les ai jamais contestées pour me focaliser sur la seule monnaie, mais elles étaient clairement mises en avant, aux côtés de la politique monétaire, dans une des sources que j'avais citées, il y a près d'un an, pour vous répondre : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/04/06/20002-20120406ARTFIG00614-les-severes-lecons-de-la-suede-a-la-zone-euro.php.

      Ne faites pas semblant de m'apprendre ce que vous venez de découvrir, en citant un article où des termes comme « monnaie » ou « dévaluation » ne figurent pas. On a une vision des choses bien différente en se référant à d'autres sources, qui insistent sur le rôle de la dévaluation dans le dégagement par la Suède d'importants excédents commerciaux à partir du milieu des années 90 : https://www.contrepoints.org/2012/08/29/95490-la-suede-lexemple-a-suivre ; https://www.cairn.info/revue-de-l-ofce-2007-1-page-31.htm#.

      YPB

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    11. @ Troll 9h21

      Le Brexit est re-devenu minoritaire, mais d’assez peu, alors qu’il était marginal il y a dix ans. Et une campagne pourrait permettre de redresser cela. Hors de l’UE, la GB pourra être plus libérale, mais aussi bien moins (surtout si Corbyn accéder au pouvoir). La question ici n’est pas de choisir la direction politique, mais simplement de permettre un choix de direction beaucoup plus large, notamment moins libéral.

      Les pays d’Europe du Nord hors zone euro se portent bien que la zone euro…

      @ YPB

      Merci

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    12. "Hors de l’UE, la GB pourra être plus libérale, mais aussi bien moins (surtout si Corbyn accéder au pouvoir)."

      C'est comme croire que Mélenchon sera à l'Elysée, vous croyez au père Noël, la GB a toujours été libérale depuis 200 ans.

      "Les pays d’Europe du Nord hors zone euro se portent bien que la zone euro"

      Non, seuls quelques uns, et rattacher la situation bonne ou moins bonne d'un au seul facteur Euro démontre toute votre niaiserie a-scientifique.

      La Hollande et l'Allemagne se portent pas si mal en étant dans l'Euro. Vos corrélations ne valent pas un clou rouillé.

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    13. "On a une vision des choses bien différente en se référant à d'autres sources, qui insistent sur le rôle de la dévaluation dans le dégagement par la Suède d'importants excédents commerciaux à partir du milieu des années 90"

      Ah bah bien sûr, quand un passager clandestin dévalue sa monnaie, ça peut aider un peu temporairement, mais si l'Euro disparaît, alors tout le monde dévaluera, le résultat sera inexistant puisque aboutissant à une guerre des monnaies de tous contre tous, et personne n'y gagnera.

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    14. Troll Herblay Pinsolle,

      Si tu crois qu'en traitant de troll tes contradicteurs tu convaincras, alors tu t'enfonces le doigt dans l’œil jusqu'à ton trou du cul de petit merdeux à 2 balles.

      https://www.l-expert-comptable.com/a/531069-les-taux-de-tva-par-pays-en-europe.html

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    15. "en citant un article où des termes comme « monnaie » ou « dévaluation » ne figurent pas"

      Et vous ne parlez jamais de dévaluation fiscale, telle la TVA de 25% au Danemark et en Suède, comme c'est bizarre...

      https://www.l-expert-comptable.com/a/531069-les-taux-de-tva-par-pays-en-europe.html

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    16. @ Eurotroll

      « La Hollande et l'Allemagne se portent pas si mal en étant dans l'Euro »

      Qu'une monnaie européenne fonctionne en faveur de certains pays, tout en en désavantageant d'autres, accentuant ainsi les hétérogénéités au lieu de les atténuer, est justement ce contre quoi mettent en garde les critiques de l'idée de monnaie unique depuis Kaldor (1971). La divergence entre les économies de l'Eurozone est « incluse dans le modèle » lui-même, comme le notait, en 2014, une étude du cabinet Laurent Berger (https://www.rolandberger.com/publications/publication_pdf/roland_berger_la_divergence_des__conomies_europeennes_2014.pdf). Laurent n'a jamais dit autre chose : https://www.marianne.net/debattons/idees/l-allemagne-double-beneficiaire-de-l-euro. C'est bien aimable de votre part de le reconnaître, quoiqu'un peu tardif.

      N'oubliez pas de venir chercher l'Euro en allumettes que vous avez laissé sur place lors du dernier dîner du mercredi où nous vous avions convié.

      YPB

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    17. Correction : j'ai appelé par erreur Laurent Berger le cabinet Roland Berger.

      YPB

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    18. Ben c'est pareil pour ceux qui sont en dehors de l'Euro, certains fonctionnent et d'autres pas, l'Euro n'a pas grand chose à voir avec les qualités ou tares intrinsèques des pays qui y sont ou pas.

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    19. @ Anonyme 12 février 2019 à 20:02

      L'Euro n'explique évidemment pas toutes les hétérogénéités de l'espace économique européen, qui sont largement un héritage de l'histoire. Mais la question est de savoir si une monnaie commune et une politique monétaire du type « one fit for all » sont effectivement adaptées à un ensemble aussi hétérogène est bien posée depuis les origines de la réflexion sur l'union monétaire . On le sait depuis longtemps : dans un espace économique hétérogène, une union monétaire ne peut atténuer les disparités, mais au contraire les accentuer. L'Europe était hétérogène avant l'Euro, mais l'Euro, loin d'atténuer ce fait, n'a fait que renforcer les phénomènes de polarisation.

      Par conséquent, supposer qu'il suffirait de réduire les hétérogénéités héritées pour faire fonctionner la zone Euro revient à ignorer que l'union monétaire ne peut justement provoquer que l'effet exactement inverse. La crise de 2007 n'a fait que vérifier les conclusions des analyses antérieures qui mettaient en évidence le renforcement des divergences macroéconomiques entre membres de l'Eurozone : cf. Philip R. Lane, «The Real Effects of European Monetary Union », Journal of Economic Perspectives—Volume 20, Number 4—Fall 2006—Pages 47–66 (https://pubs.aeaweb.org/doi/pdfplus/10.1257/jep.20.4.47)

      YPB

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    20. "L'Europe était hétérogène avant l'Euro, mais l'Euro, loin d'atténuer ce fait, n'a fait que renforcer les phénomènes de polarisation. "

      Pas du tout, l'Euro a permis une convergence vers des taux d'intérêt très bas. Ensuite, les industries de l'Euro devront converger vers la qualité et l'innovation au lieu de traîner la patte dans la médiocrité, comme je peux le constater chez les industriels ou artisans français qui sont trop souvent d'une nullité consternante depuis des décennies.

      Si l'Allemagne tient le haut du pavé, c'est que ses industries et artisans sont exemplaires par rapport aux français qui travaillent comme des Jean Foutre, incapables de tenir un niveau de qualité ou un délai, ils se foutent de la gueule du monde et espèrent en tirer un profit, c'est complètement nul cette attitude.

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    21. Non, que cela vous plaise ou pas, l'accentuation des divergences ou, au minimum la persistance d'importantes hétérogénéités, est un fait très massivement étudié dans la littérature économique depuis des années. La convergence vers des taux d'intérêt très bas, du fait de la mise en place de l'union monétaire, alors que les taux d'inflation ne convergeaient pas de manière aussi sensible, a eu des effets absolument désastreux en favorisant le surendettement et la constitution de bulles spéculatives. C'est le cas de la bulle immobilière espagnole, qui n'a atteint l'ampleur qui a été la sienne que du fait des taux d'intérêt très bas que vous présentez comme un bénéfice de l'union monétaire. In fine, le résultat a été non pas plus de convergence des économies, mais plus de divergence face aux conséquences d'un choc asymétrique.

      Cela fait des années que des économistes comme Heiner Flassbeck et Jörg Bibow ont documenté cette dynamique de divergence (dès 2006, Bibow mettait en garde à cet égard contre les risques qui découleraient de cet état de fait en cas de crise : https://pdfs.semanticscholar.org/f41d/c7f3e552d1e1dc655bf8a5bbc6e723ab0b9e.pdf). Je les ai souvent cités ici . Ils ont publié tout récemment en allemand un livre en commun : https://www.westendverlag.de/buch/das-euro-desaster/. Voir aussi, parmi bien d'autres sources qui vont dans le même sens : https://www.cambridge.org/core/journals/european-political-science-review/article/diversity-of-wage-regimes-why-the-eurozone-is-too-heterogeneous-for-the-euro/703B1047BDA6A3FE7E6B83D9514D85CE#.

      Même une étude de la branche européenne du FMI (donc pas franchment anti-Euro ou anti-UE), publiée en janvier 2018, tire des conclusions très nuancées de l'analyse des processus de convergence macroéconomique (https://www.imf.org/~/media/Files/Publications/WP/2018/wp1810.ashx) : la convergence des taux d'intérêt et de l'inflation a été limitée et n'a pas débouché sur une convergence réelle des revenus par tête, sinon au bénéfice des membres les plus tardifs de l'Eurozone ; si les cycles économiques et financiers se sont révélés mieux synchronisés, leur amplitude a par contre tendu à diverger fortement entre membres.

      Au total, les études les moins critiques observent certaines convergences, mais sans toujours analyser leurs effets pervers, et signalent par ailleurs la profondeur et la persistance des divergences (par exemple, quant aux dynamiques nationales des salaires et de la productivité : https://www.socialeurope.eu/wage-productivity-gap-four-tales-from-the-eurozone) ; les plus critiques parlent d'échec du pari initial sur une convergence à la fois rapide et approfondie des dynamiques économiques.

      YPB

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    22. Rome ne s'est pas construite en un jour, c'est pareil pour l'UE.

      Les pays de l'UE n'ont aucun autre choix que d'aller vers la fédéralisation face aux puissances US, Chine, Inde... sinon ils se feront dicter leur conduite. C'est un rapport de force, ni plus, ni moins.

      Et pas la peine de me citer la Suisse comme état souverain qui est un petit pays et avec des liens très forts avec l'UE au sein de l'EEE.

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    23. L'idée selon laquelle l'Europe doit se constituer en Empire ou accepter que ses composantes nationales, trop petites pour être indépendantes, soient vassalisées, ne repose sur aucune donnée de l'expérience historique. C'est un acte de foi dans l'idéologie impériale érigé en loi de l'histoire.

      La Suisse est, au contraire un très bon contre-exemple : elle entretient des relations étroites avec l'UE sans avoir forcément besoin d'en être membre ni d'aliéner sa souveraineté de manière décisive ; ce n'est pas sa petite taille qui la protège, mais plutôt sa neutralité, le fait de s'être abstenue, des siècles durant, d'engager avec d'autres entités étatiques des relations de compétition économique ou territoriale incompatibles avec des relations apaisées (cela n'a pas toujours été le cas, entre la fin du Moyen-Âge et le début de l'ère moderne : voir les conflits avec la Bourgogne, l'Empire, la France).

      Ce qui est démontré par l'histoire, depuis la Seconde Guerre mondiale et les luttes de décolonisation, c'est en fait l'incapacité de pays de la taille de la France ou de la Grande-Bretagne (a fortiori le Portugal...) à se maintenir dans le monde contemporain comme puissances impériales. Mais depuis la fin des années 80, nous savons qu'un empire comme l'URSS peut s'effondrer sans guerre extérieure ni civile, sous le seul poids de ses contradictions internes et de la confrontation avec l'idée nationale... De plus, la France post-coloniale du milieu des années soixante avait déjà tous les moyens à sa disposition pour maintenir son indépendance nationale en coopérant étroitement avec ses partenaires européens, sans se fondre nécessairement dans un ensemble plus vaste. Depuis la fin de l'URSS et la réunification, le même constat peut être appliqué à l'Allemagne, qui possède, sans même avoir besoin de faire appel au parapluie américain, les moyens de sa sécurité face à la Russie, à laquelle ne l'oppose aucun contentieux territorial ou commercial.

      L'idée impériale se présente toujours comme la solution aux conflits entre nations, alors qu'il n'y a probablement pas d'idéologie politique qui se soit révélée plus belligène, soit qu'elle encourage des politiques de conquêtes coloniales, qu'elle pousse aux affrontements entre entités impériales entrées en concurrence (la Première Guerre mondiale, typiquement), ou qu'elle débouche sur la multiplication de révoltes internes provoquées par le désir d'indépendance de telle ou telle composante nationale (les guerres balkaniques à l'époque où l'Empire ottoman était l'homme malade de l'Europe, les guerres de décolonisation du XXe siècle).

      Avec cette idée impériale en tête, on finit inévitablement par se persuader qu'il est indispensable de christianiser de force la Saxe , de préserver à tout prix le Saint Empire romain germanique, d'intégrer la Rhénanie ou les provinces illyriennes à l'Empire français, de coloniser le Congo, d'envahir la Pologne et de briser ses velléités d'indépendance, de maintenir la Ruthénie subcarpathique sous emprise austro-hongroise, de dépecer l'Afrique, de martyriser la Grèce ou d'exterminer les Arméniens, de constituer une aire de coprospérité sous domination japonaise, de la Mandchourie à l'Indonésie, ou encore de réduire en cendres la Tchétchénie...

      YPB

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    24. "L'idée selon laquelle l'Europe doit se constituer en Empire ou accepter que ses composantes nationales, trop petites pour être indépendantes, soient vassalisées, ne repose sur aucune donnée de l'expérience historique."

      Ah mais si, la France, l'Allemagne, l'Italie, la GB, la Chine, l'Inde... sont tous des états fondés sur l'unification de royaumes régionaux en une seule administration centrale fédérale. C'est le sens de l'histoire.

      "La Suisse est, au contraire un très bon contre-exemple : elle entretient des relations étroites avec l'UE sans avoir forcément besoin d'en être membre ni d'aliéner sa souveraineté de manière décisive ; ce n'est pas sa petite taille qui la protège, mais plutôt sa neutralité"

      La Suisse paye très cher son adhésion à l'EEE sans pouvoir rien y décider et de plus c'est un paradis fiscal avec une petite population qui ne pourrait pas vivre sans l'UE, tout comme un poisson pilote ne peut vivre sans le cétacé. Tôt ou tard, les petits pays sont soumis aux lois des grands ensembles économiques.

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    25. Oui, bien sûr... Du temps de Charlemagne, vous auriez sans doute exprimé le plus grand scepticisme quant aux risques d'éclatement de l'empire carolingien en plusieurs royaumes indépendants. Au cœur du XIXe siècle, vous auriez sans doute prédit un bel avenir à l'Empire ottoman ou à la monarchie habsbourgeoise. Dans les années 80, vous auriez soutenu l'URSS contre les mouvements centrifuges qui ont abouti pourtant à son éclatement. Tout cela au nom du « sens » de l'histoire...

      Votre analyse des mouvements centripètes passe à côté de l'essentiel, qui est la dimension nationale des phénomènes. La Bavière, la Prusse et la Saxe ont pu s'unifier dans une même entité politique parce qu'il existait préalablement une nation allemande. La France s'est unifiée à partir d'une région qui était initialement au cœur du Regnum Francorum. Malgré la richesse des identités régionales de la Péninsule, c'est la conscience aiguë d'une identité italienne qui a poussé au mouvement d'unification du Risorgimento.

      Les constructions sans autre identité que purement politique (typiquement, les constructions féodales, telles les possessions bourguignonnes à l'époque du Téméraire) ont échoué ou ont fini par éclater (l'Empire d'Autriche). Vous ne semblez pas davantage saisir l'abîme qui sépare le processus d'unification militaire de la Chine à l'époque des Royaumes combattants du projet fédéral européen tel qu'il s'est développé depuis les premier projets des années vingt (Coudenhove-Kalergi et Briand) jusqu'à l'Union européenne issue des traités des trois dernières décennies. Comparer l'un à l'autre au nom du sens de l'histoire n'a aucun sens.

      Vous percevez en définitive les divisions politiques en Europe comme stériles et potentiellement belligènes ? J'adhère au contraire à la thèse de Cosandey selon laquelle la coexistence sur le long terme (hormis l'Union dynastique avec l'Espagne de 1580 à 1640, au cours de laquelle il conservait une large autonomie, un petit pays comme le Portugal a derrière lui plus de huit siècles d'indépendance politique au sein des mêmes frontières...) d'entités politiques distinctes, à la fois concurrentes et échangeant intensément entre elles, a été la grande chance de l'Europe et la clé de son développement scientifique.

      YPB

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    26. "La Bavière, la Prusse et la Saxe ont pu s'unifier dans une même entité politique parce qu'il existait préalablement une nation allemande."

      Vous racontez vraiment n'importe quoi car vous ne connaissez rien du tout à l'histoire allemande, un vrai cancre...

      L'Allemagne s'est unifiée face aux agressions françaises armées napoléoniennes, la grande nation...

      "c'est la conscience aiguë d'une identité italienne qui a poussé au mouvement d'unification du Risorgimento."

      Encore n'importe quoi car les schismes entre l’Italie du nord et celle du sud restent présent.



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    27. Votre opinion sur mes compétences en histoire me laisse plus que froid. J'ai étudié davantage cette discipline durant mes seules études que vous ne le ferez jamais dans la totalité de votre vie.

      Les guerres napoléoniennes ont favorisé le développement du sentiment national partout en Europe et ont poussé à lui donner une forme politique, mais ils ne l'ont pas créé de toutes pièces. L'idée d'une identité nationale est la condition préexistante de la possibilité du nationalisme au sens politique : la coïncidence de l'État et de la nation. Il suffit de lire Fichte, pour qui l'existence de la nation allemande est une donnée de culture remontant à un passé immémorial. À ses yeux, l'invasion étrangère démontre seulement la nécessité de transformer l'unité de culture des Allemands en unité politique. La question n'est pas de savoir si l'on donne raison ou pas à Fichte. Le fait est que l'idée de nation allemande, au sens d'une identité culturelle liant des peuples divisés politiquement, ne date pas de son temps. Ce phénomène est antérieur au XIXe siècle, puisqu'on le voit déjà à l'œuvre en Allemagne ou dans les pays scandinaves lors de la guerre de Trente Ans. Francis Rapp, dans son livre Les Origines médiévales de l'Allemagne, signale qu'au XVIe siècle, dans un cadre où les Allemands ne disposaient ni d'un État commun, ni de frontières naturelles, ni même d'une véritable langue commune, le sentiment d'appartenir à un même peuple, distinct de ses voisins, n'en n'était pas moins déjà répandu.

      L'idée que l'idée d'une nation allemande surgisse, sans aucun processus de formation antérieur, dès le lendemain de la défaite d'Iéna, est une absurdité antihistorique. Ne vous faites pas passer pour un spécialiste de l'Allemagne, lorsque vous oubliez que le nom allemand de ce que nous appelons Saint-Empire romain germanique, ce regroupement politique qui ne constituait à l'évidence pas un État-nation, était Heiliges römisches Reich deutscher Nation...

      Il en va exactement de même de l'Italie, où les références à une forte identité culturelle ont largement précédé la revendication d'une unification politique et même la diffusion générale d'une langue italienne commune. Dante, comme Pétrarque ont appelé à l'unité politique de l'Italie. L'écart persistant entre l'Italie du Nord et le Mezzogiorno prouve la complexité de la construction nationale italienne et la difficulté de compenser les inégalités régionales de développement, certainement pas que l'italianité est un fantasme creux. D'ailleurs, l'État-nation italien est plus robuste qu'on ne le suppose souvent : https://www.ladocumentationfrancaise.fr/pages-europe/d000790-la-resilience-de-l-etat-italien-face-a-la-crise-par-dominique-riviere.

      Mais je trouve hilarant qu'un européiste qui proclame que l'unification des petites entités régionales au sein d'ensembles plus vastes est le sens de l'histoire puisse me jeter cet exemple à la figure. L'homogénéité des territoires que les Italiens ont du mal à réaliser complètement au bout de 150 années d'association, les Européens sont censés la mener à bien en combien de temps ? Vous évoquez le schisme entre le Nord et le Sud d'un même pays, où les gens parlent pourtant la même langue et partagent une histoire commune, mais vous minimisez systématiquement dans vos interventions les obstacles à la construction d'une Europe politique et économique unifiée... Pourtant, s'il y a schisme comme vous dites entre le Nord et le Sud de l'Italie, comment appeler ce qui sépare la Thessalie de la Bavière, l'Île-de-France de la Dobrogea roumaine, la Catalogne de la Silésie polonaise ou les Pouilles du Nordjylland danois ?

      Vous vous raccrochez en fait à n'importe quel argument, sans souci qu'il ruine d'autres de vos affirmations péremptoires, comme un naufragé s'agrippe au premier débris qui flotte à sa portée.

      YPB

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    28. De plus, si « l'Allemagne s'est unifiée face aux agressions françaises armées napoléoniennes, la grande nation... », qui à Valmy, en 1792, envahissait l'autre, après une déclaration enflammée vouant « la ville de Paris à une exécution militaire et à une subversion totale » ? Le Duc de Brunswick. À l'automne 1806, qui poussait l'Europe à la guerre contre la France, avec laquelle son pays était pourtant en paix depuis 1795 et venait même de conclure une alliance offensive et défensive ? Louise de Prusse...

      L'Empereur n'avait rien d'un pacifiste, mais il faut croire que le pays autour duquel s'est unifiée l'Allemagne n'avait pas besoin de l'agression française pour faire preuve d'un nationalisme belliqueux. Pleurnichez tant que vous voulez sur les malheureux Allemands victimes de Napoléon (il est bien connu que les Allemands n'envahissent jamais personne et qu'ils se comportent comme des gentlemen lorsqu'ils font exception à cette règle...), mais commencez par apprendre un peu d'histoire.

      YPB

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  7. En France et en Italie les problèmes deviennent similaires, même si la situation est pire en Italie. Les deux pays doivent assurer leur solvabilité budgétaire par baisse des dépenses publiques et (ou) hausse de la pression fiscale. Quand les dépenses publiques deviennent difficiles à réduire car certaines d’entre elles sont incontestablement utiles il ne reste plus que la hausse de la pression fiscale pour réduire un problème de solvabilité budgétaire (afin de convaincre les marchés financiers de financer l’État à taux raisonnable), ce qui dans un contexte hyper-concurrentiel serait pourtant à éviter. Un pays comme la France, dont la croissance potentielle a été réduite par une forte désindustrialisation, se trouve malheureusement dans un contexte où il devient difficile d’éviter une forte pression fiscale pour compenser la perte de la croissance potentielle.

    Si on prend l’exemple du Japon et du Royaume-Uni qui ont la souveraineté monétaire, on voit très bien qu’ils n’ont pas que ces deux moyens pour traiter le problème de la dette publique. Ils ont en plus à leur disposition trois moyens supplémentaires : le Quantitative Easing pour forcer les taux d’intérêt à être bas même quand ils devraient être hauts, pour le Japon surtout, la dépréciation du taux de change améliorant la compétitivité et l’inflation supplémentaire pour améliorer le traitement de la dette. Au Royaume-Uni j’en vois même un quatrième puisque la banque centrale reverse les revenus des quantitatives easing au trésor britannique. voir:

    https://www.theguardian.com/business/2016/aug/04/bank-of-england-cuts-uk-interest-rates

    https://www.theguardian.com/business/2012/nov/09/bank-of-england-gilts-interest

    En fait l’inflation supplémentaire s’avère, même au Royaume-Uni, peu importante en comparaison de la baisse du taux de change de la monnaie. Il y a eu certes une poussée inflationniste en 2017 liée à la baisse du taux de change de la monnaie britannique :

    https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/royaume-uni-l-inflation-atteint-3-pour-la-premiere-fois-en-5-ans-754474.html

    Mais l’inflation se met de nouveau à ralentir  au Royaume-Uni:

    https://www.capital.fr/entreprises-marches/le-taux-dinflation-ralentit-a-2-3-comme-prevu-1320505

    Donc on se rend compte qu’on peut améliorer sensiblement la compétitivité par baisse du taux de change sans créer une inflation énorme, même dans un pays comme le Royaume-Uni qui a un gros déficit commercial.L’inflation supplémentaire, si elle intervient, est ennuyeuse pour la population mais elle contribue à réduire la dette publique à partir du moment où le stock existant de dettes n’est pas indexé sur l’inflation et où l’État voit ses recettes augmenter du fait des impôts indirects appliqués au prix de vente de biens ou de prestations de services et payé par les consommateurs (TVA). Donc si on combine à la fois taux faible par quantitative easing, baisse du taux de change, inflation supplémentaire, et reversements des revenus du quantitative au Trésor Public, on traite le problème de la dette publique autrement que par la hausse de la pression fiscale ou la baisse des dépenses publiques, comme en France et en Italie. Je signale aussi que pour un pays qui a l’Euro comme monnaie, l’inflation supplémentaire, par hausse des salaires par exemple, et non par baisse du taux de change de la monnaie, ne peut pas être utilisée car elle s’accompagnerait d’un déficit de compétitivité par rapport aux pays ayant la même monnaie et au reste du monde par la même occasion.

    Les populations en Italie, comme en France, demeurent largement favorables à l’Euro si on en croit les sondages. Sans doute elles ne se rendent pas compte que des mécanismes monétaires importants ne sont plus disponibles pour un pays qui a l’Euro comme monnaie, pour traiter le problème de la dette publique et d’autres problèmes.

    Saul

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  8. Merci à YPB et Saul pour la qualité de leurs commentaires.

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    1. Les commentaires de Saul sont effectivement précieux.

      YPB

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    2. Merci à vous deux.

      Saul

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  9. La désinformation la plus absolue règne quant à l'euro et aux questions monétaires en général au sein des opinions publiques des pays concernés, d'autant plus facilement sensibilisée au catastrophisme que les médias mainstream anônent le catéchisme eurolibéral de façon mécanique et stupide.
    L'euro est donc simplement perçu par la très grande majorité des citoyens comme le symbole de l'entente entre les peuples européens. Les eurobéats jouent à fond sur ce cliché.
    Que ce soient les Etats qui créent les monnaies et non l'inverse ne traverse l'esprit de personne. Quand à évoquer la question de la surévaluation de cette monnaie pour des pays comme l'Italie ou la France, et au contraire sa sous-évaluation pour l'Allemagne, avec les conséquences dramatiques de l'eurodivergence, mais c'est de l'hébreu !
    On comprend qu'avec ce niveau zéro d'information, les sondages ne puissent enregistrer de progrès quant au désir de sortie de l'UEM, non de l'UE : encore une confusion tellement répandue...
    Sauf en cas de référendum : la campagne fait monter les arguments et tomber les masques, comme en 2005.
    Francis.

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  10. Dans les médias à part des slogans, il n'y a pas d'arguments sur le bien-fondé de l'Euro (ni par quel miracle les pays de l'euro zone vont arrêter de diverger).
    L'Euro disparaîtra lors d'une prochaine crise, mais pas par la voix des élections, car l'Euro est devenu un dogme non discutable dans les médias mainstream.
    Et si le RU arrêtait de donner de l'argent à l'UE faute d'accord pour le Brexit? Le château de carte pourrait vite s'effondrer car la facture serait énorme pour les pays contributeurs ou les pays de l'Est verraient les fonds dit UEpéens fondre comme neige au soleil.

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  11. Récemment la banque de France et la banque d’Italie sont revenus sur d’anciennes pratiques de leur banques centrales qui ont été abolies, partiellement en France en 1973 et définitivement en 1993, en Italie en 1981 par le divorce du trésor et de la Banque d’Italie, en référence à des périodes où les deux banques centrales finançaient l’État. L’abandon de ces pratiques aurait provoqué une forte hausse des taux d’intérêt payés par les deux Etats ; Pour l’Italie lire : « Banca d’Italia-Tesoro: il divorzio più caro della storia d’Italia di Ilaria BIFARINI e PALMA (da LA VERITA’) :

    https://scenarieconomici.it/banca-ditalia-tesoro-il-divorzio-piu-caro-della-storia-ditalia-di-ilaria-bifarini-e-palma/

    Pour la France, par exemple le blog d’André-Jacques Holbec  :

    https://postjorion.wordpress.com/

    La Banque de France est intervenue par un communiqué en date du 23 janvier 2019 intitulé : « La loi de 1973 sur la Banque de France – La limitation des avances au Trésor ». Voyez :

    https://www.banque-france.fr/evenement/la-loi-de-1973-sur-la-banque-de-france-la-limitation-des-avances-au-tresor

    J’aimerais bien avoir l’avis d’André-Jacques Holbec sur ce communiqué. La Banque d’Italie est intervenue par un Twitt en date du 28 janvier 2018 accusant la pratique ancienne d’être responsable d’une inflation excessive. Il y a eu la même assertion dans le communiqué de la Banque de France pour les périodes de Guerre où la pratique de financement de l’État par la Banque de France aurait été anormalement importante.

    https://twitter.com/bancaditalia/status/1089960939875721217

    Il est intéressant de lire les commentaires au Twitt de la Banque d’Italie. L’un d’entre eux signale que dans les années 60-70 la croissance du PIB de l’Italie était de 4,8 % par an alors que dans 20 années de l’Euro, la croissance du PIB de l’Italie a été de 4 % en 20 ans ! Au demeurant dans des temps un peu reculés, notamment dans les années 70 l’inflation, était élevée, mais partout dans le monde, pas qu’en France ou en Italie. En 1975 l’Inflation était de 17 % en Italie, de 24,2 % en Grande-Bretagne, en 1974 elle était de 23,2 % au Japon. L’inflation a commencé a refluer un peu partout dans le monde à partir des années 80, comme le signale Claudio Borghi. Autrement dit le Twitt de la Baque d’Italie donnait une information fausse sur le plan économique en prétendant que la pratique ancienne où la banque d’Italie pouvait acheter des obligations sur le marché primaire de la dette était la cause principale de la forte inflation que connaissait ce pays.

    Même s’il est évident que la création monétaire ne peut pas être totalement disproportionnée par rapport à la croissance de l’économie réelle, ce n’est pas le principe du financement direct de l’État par la banque centrale qui est vicié à la base par une inflation élevée qui serait inévitable dans ce cas, sauf si éventuellement le pouvoir politique impose un recours exagéré à cette pratique. A cet égard on me rétorquera la crise d’hyperinflation au Venezuela par exemple, mais même dans une économie peu diversifiée, il faut qu’il y ait eu de grosses bêtises faites par le pouvoir en place pour en arriver là. Lire la totalité de cet article pour comprendre les causes de l’hyperinflation au Venezuela :

    https://blogs.mediapart.fr/otrava-gamas/blog/280818/venezuela-infos-expliquer-la-catastrophe-economique

    Saul

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  12. @Saul
    Avant 1973, la France financait son deficit public par la planche a billet de la banque de france a taux 0. Les nouveaux billets allaient directement dans les poches de la population augmentant ainsi la masse monetaire en circulation (c'est ca l'inflation). Il en resultait la hausse des prix. Depuis 1973, l'etat finance son deficit aupres des banques, donc l'interet s'ajoute aux depense de l'etat. L'argent etant redirige vers les potes de banquier, l'argent n'arrive pas dans les poches des francais, ca fait moins d'inflation.

    @ tout le monde
    La dette est un piege utilise par l'elite parasitique financiere pour extraire autant d'argent que possible au travailleurs. Et au final les rendre esclave de la dette.
    Comme on l'a vu en Grece, ils ont distribue de la dette a gogo (dette = argent qui n'existe pas) puis quand les greques se sont stupidement enfoui sous cette dette, on leur dit qu'on leur prend tout pour rembourser cette argent dette qui n'existait pas avant d'etre prete.
    Moralite, il ne faut pas rembourser la dette. il faut trouver le moyen le moins peinible pour faire ca, annuler la dette et mettre les banquiers en prison.
    Et sortir de l'euro, sans l'euro la Grece serait dans un meilleurs etat
    Le probleme est partout le meme qu'en grece, nos maitres de la finance s'assure de distribuer des miettes a suffisament de gens (les rentier: retraites, fonctionaires..) pour que globalement la population n'ose pas se liberer de ses chaines

    Julot_Fr

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  13. En complément de ce que j'ai dit précédemment sur le traitement de la dette publique et puisqu’on parle de la Grèce il faut bien avoir à l’esprit que la zone euro est un cadre particulier. Vous avez par exemple cet article en date du mois de juillet 2018 qui rappelle que la Grèce n’est pas éligible aux aides de la BCE.

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/07/26/97002-20180726FILWWW00233-la-grece-pas-eligible-aux-aides-de-la-bce.php

    Il va s’en dire qu’une telle situation n’est pas envisageable pour un pays qui a sa propre monnaie, à savoir que l’État ne serait pas éligible aux aides de sa banque centrale. Voyez également cet article de Natixis où il est précisé :

    https://www.research.natixis.com/GlobalResearchWeb/main/globalresearch/ViewDocument/DUVkWdnVehERLrlwGtdtwA==

    « Dans tous les pays, les Banques Centrales, si elles le désirent, peuvent maintenir des taux d’intérêt à long terme inférieurs au taux de croissance. Dans la zone euro, la BCE peut faire de même pour l’ensemble des pays, mais elle ne peut pas empêcher la hausse des taux d’intérêt à long terme dans un seul pays, sauf si elle utilise l’OMT, ce qui nécessite que ce pays passe sous programme européen (austérité budgétaire, réformes...) »

    J’espère que les idiots désormais pro-euro du RN et de Debout la France ont bien à l’esprit les contraintes particulières de la zone euro, car ils vont les découvrir s'ils arrivent au pouvoir, comme l'actuel gouvernement italien actuellement si le spread sur la dette de l'Italie persiste à demeurer trop élevé.

    Saul



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