Le retour
de la censure ?
C’est la
question qui peut en effet se poser au sujet de l’interdiction du spectacle de
Dieudonné. Comme le soulignent de nombreux opposants au polémiste, comme Edwy
Plenel, Maître
Eolas ou Daniel
Salvatore Schiffer sur Marianne,
il ne fallait sans doute pas interdire les représentations, même si elles
contenaient des remarques ouvertement antisémites. Ces dernières devaient être
sanctionnées par la justice, selon les lois de la République, qui ont déjà sévi
plusieurs fois à l’égard du récidiviste Dieudonné. Comme
je l’avais souligné dans mon premier papier sur le sujet, la circulaire du
ministre de l’intérieur ressemble beaucoup à une loi d’exception, qui rappelle
clairement les temps de la censure.
Daniel
Salvatore Schiffer démonte l’argumentation du ministre en soulignant qu’il
n’y avait pas vraiment de danger pour l’ordre public. Et à partir de ce moment
là, si on se base sur le respect de la dignité humaine, il est tout de même
inquiétant de constater que le gouvernement fait pression sur la justice
(malmenant la séparation des pouvoirs) pour interdire a priori à un polémiste
de prononcer des paroles qui ne respectent pas la dignité humaine. Il s’agit
d’un précédent délicat car on voit bien la mauvaise pente que cela peut faire
prendre, à savoir une véritable censure. C’est une chose de sanctionner des
propos qui contreviennent à la loi, c’en est une autre d’empêcher de les
prononcer a priori.
Une
manœuvre politicienne