Le
papier de samedi sur les trois scénarii de sortie de la Grèce de la zone euro
a déclenché un débat dans les commentaires sur le nouveau défaut que cela
impliquerait pour Athènes, et sur le caractère étonnant qu’un souverainiste
soutienne une
issue qui coûterait cher aux contribuables. Explications.
Retour
sur les premiers défauts
D’abord, comme
l’a souligné un autre commentateur, un prêt implique deux parties et un
créancier porte une part de responsabilité dans la capacité de l’emprunteur de
pouvoir rembourser ou pas les sommes qu’il lui a prêtées. Sans nier certains
dysfonctionnements, auxquels
Alexis Tsipras semble s’attaquer, il ne faut pas oublier plusieurs faits.
D’abord, l’entrée d’Athènes dans la zone euro a été obtenue par le maquillage
de ses comptes par Goldman Sachs et l’œil complaisant de toute l’Europe.
Ensuite, l’entrée dans l’euro a provoqué un effondrement des taux auxquels la
Grèce empruntait, générant une manne contre-productive : après tout, si les
marchés prêtaient à bas coût, pourquoi changer ?
Ensuite,
même si les taux payés par la Grèce avaient beaucoup baissé, ils restaient
supérieurs aux taux que rapportait la dette allemande. En absence théorique de
risque de change, ce décalage était une forme de prime de risque. Et on ne peut
pas avoir le beurre (des taux plus élevés) et l’argent du beurre (aucun risque
de défaut). En somme, les pertes qu’ont essuyées les banques privées étaient
justifiées. Et on
peut penser qu’elles auraient perdu encore plus si les Etats européens et le
FMI n’avaient pas pris le relais pour refinancer la dette grecque. Enfin,
il faut rappeler que nous
étions nombreux à dire que le
plan de 2012 n’était en aucun tenable et qu’Athènes ne pourrait pas rembourser.
Un autre
défaut inévitable