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lundi 22 juin 2015

Pourquoi accepter le nouveau défaut Grec à venir

Le papier de samedi sur les trois scénarii de sortie de la Grèce de la zone euro a déclenché un débat dans les commentaires sur le nouveau défaut que cela impliquerait pour Athènes, et sur le caractère étonnant qu’un souverainiste soutienne une issue qui coûterait cher aux contribuables. Explications.



Retour sur les premiers défauts

D’abord, comme l’a souligné un autre commentateur, un prêt implique deux parties et un créancier porte une part de responsabilité dans la capacité de l’emprunteur de pouvoir rembourser ou pas les sommes qu’il lui a prêtées. Sans nier certains dysfonctionnements, auxquels Alexis Tsipras semble s’attaquer, il ne faut pas oublier plusieurs faits. D’abord, l’entrée d’Athènes dans la zone euro a été obtenue par le maquillage de ses comptes par Goldman Sachs et l’œil complaisant de toute l’Europe. Ensuite, l’entrée dans l’euro a provoqué un effondrement des taux auxquels la Grèce empruntait, générant une manne contre-productive : après tout, si les marchés prêtaient à bas coût, pourquoi changer ?

Ensuite, même si les taux payés par la Grèce avaient beaucoup baissé, ils restaient supérieurs aux taux que rapportait la dette allemande. En absence théorique de risque de change, ce décalage était une forme de prime de risque. Et on ne peut pas avoir le beurre (des taux plus élevés) et l’argent du beurre (aucun risque de défaut). En somme, les pertes qu’ont essuyées les banques privées étaient justifiées. Et on peut penser qu’elles auraient perdu encore plus si les Etats européens et le FMI n’avaient pas pris le relais pour refinancer la dette grecque. Enfin, il faut rappeler que nous étions nombreux à dire que le plan de 2012 n’était en aucun tenable et qu’Athènes ne pourrait pas rembourser.

Un autre défaut inévitable

dimanche 6 juillet 2014

L’Argentine : l’autre victime de l’impérialisme étasunien ?





Avantage fond vautour ?

Après que l’Argentine ait fait défaut en 2001, les créditeurs détenteurs de 93% de la dette ont accepté, en 2005 puis en 2010, un accord d’échange des titres à un tiers de leur valeur. Un accord complémentaire a été trouvé il y a quelques mois avec le club de Paris, qui réunit les créanciers des Etats, l’organisation habituelle pour régler les cas de défaut. Mais le bel équilibre, qui semblait permettre un plein retour de l’Argentine sur les marchés financiers, a été cassé par une décision de la Cour Suprême des Etats-Unis le 16 juin, qui a refusé d’entendre le cas déposé par l’Argentine contre NML Capital, un fond vautour qui a acheté les bons du trésor argentin à prix cassés après le défaut du pays, du fait que ces titres ont été émis à New York et dépendent par conséquent de la législation étasunienne.

Ce fond fait partie des quelques créanciers qui ont refusé l’échange proposé et demandent le plein paiement du titre. Une cour de justice et une cour d’appel avaient appuyé la demande argentine, qui s’appuie aussi sur le fait que si Buenos Aires payait le fond vautour, alors les autres créanciers pourraient alors demander les mêmes conditions que NML Capital, ce qui pourrait poser un gros problème à l’Argentine. Dans un autre jugement, la Cour Suprême des Etats-Unis a estimé que NML pouvait saisir les biens que l’Argentine détient, y compris à l’étranger. L’Argentine se retrouve contrainte à choisir entre un paiement rubis sur l’ongle qui pourrait déclencher d’autres demandes, une négociation avec NML et les autres fonds vautour, un nouveau défaut ou une relocalisation des titres en Argentine.

Les leçons de cette affaire

samedi 27 juillet 2013

Patrick Artus révèle le défaut à venir d’une partie des Etats de la zone euro


C’est un secret de polichinelle. Mais quand on constate l’envolée du niveau de la dette publique de la plupart des Etats de la zone euro, il devient chaque jour plus évident qu’un défaut au moins partiel est inévitable, comme l’explique Patrick Artus, même si d’autres options existent.



Vers un défaut des dettes souveraines

Le directeur de la recherche économique de Natixis est un économiste important. En effet, il est à la frontière des économistes bien-pensants et des économistes alternatifs. S’il défend toujours la monnaie unique, il ne cesse d’en souligner toutes les carences. S’il reste partisan du libre-échange, il n’hésite pas à pointer tous les risques que fait peser la mondialisation sur nos sociétés. Et il apporte suffisamment d’eau au moulin des analyses des économistes alternatifs pour être repris par Jacques Sapir et d’autres, notamment au travers de ses publications Flash pour Natixis, une mine d’informations.

Dans un entretien accordé à la Tribune, il dit être « persuadé qu’un défaut est inévitable pour les pays les plus vulnérables de la zone euro. Cela ne signifie pas un défaut violent où l’on décide du jour au lendemain de ne rien rembourser. Cela peut consister en une restructuration par un échange de titres à un taux plus bas ou avec une maturité plus longue. Ce qui correspond de plus en plus à l’analyse qui est faite par le FMI et les Allemands ». Pour lui, « aucun des pays en difficulté ne pourra raisonnablement atteindre un excédent primaire, c’est-à-dire l’excédent budgétaire hors coût des intérêts ».

Il souligne que pour l’instant, nous ne sommes pas prêts car les pertes que cela infligerait au secteur bancaire imposeraient une recapitalisation. Il rappelle que le FMI a affirmé que le cas de la Grèce montre qu’il vaut mieux « faire défaut au lieu de laisser la situation se dégrader ». Il pointe les risques à Chypre, au Portugal, en Irlande et rappelle que la situation actuelle fait fuir les jeunes, qui n’assument plus alors la dette qui reste. Il dénonce les politiques de suppression des dépenses publiques et d’augmentations des impôts qui n’aboutissent qu’à tuer le potentiel de croissance.

Une situation intenable

samedi 11 mai 2013

Grèce, Irlande, Portugal, Italie, banques : vers le grand défaut ?


Comme le montre la crise que nous traversons depuis maintenant cinq ans, la zone euro est profondément dysfonctionnelle. Cela aboutira tôt ou tard par le démontage de la monnaie unique. Et il y a fort à parier que le facteur déclencheur sera le défaut désordonné d’un Etat ou d’une banque.



Le château de cartes grandit

Depuis plus de cinq ans avec Bear Sterns et trois ans avec la Grèce, les Etats conçoivent des plans dits de sauvetage des banques ou d’autres Etats. La Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l’Irlande ont été contraints de nationaliser de grandes institutions financières pour éviter leur effondrement, même si cela représente un prix très élevé pour la collectivité. Mais, ce faisant, les dettes du passé n’ont pas disparues. Elles ont juste changé de mains et gonflé furieusement le passif de ces Etats…

Si la situaiton des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne est gérable, du faible d’une dette publique autour de 90% du PIB, et surtout de la monétisation d’une partie importante de la dette par leur banque centrale respective, la situation est tout autre pour l’Irlande. Voici un pays qui affichait une dette publique de moins de 40% du PIB en 2007 et qui atteint aujourd’hui 120% ! Certes, le pays a bénéficié d’une aide discrète, mais importante de la BCE (qui a monétisé près de 20% de sa monnaie), mais il est tout sauf évident que Dublin pourra honorer sa dette dans les conditions actuelles.

La situation est également très préoccupante au Portugal, qui affiche une dette publique supérieure à 100% du PIB, ou en Italie (130% du PIB de dette). En outre, les nouveaux mécanismes européens ont ajouté de la dette à la dette, comme le rapporte ce papier de BFM, qui rappelle que Paris est déjà engagé à hauteur de 69 milliards… Tout le problème dans la zone euro est qu’il n’y a pas la soupape de la monétisation par la banque centrale, qui permet d’alléger le fardeau des Etats.

Eviter un défaut désordonné