Dans le monde
merveilleux de notre éducation nationale, année
après année, une plus grande proportion d’élèves obtient le baccalauréat, tout
en ayant toujours plus de mentions, comme si la grande marche en avant des
lumières ne pouvait jamais s’arrêter… Dans la réalité, beaucoup
d’intellectuels nous alertent depuis longtemps sur la dégradation du niveau,
camouflée par des
notes de plus en plus maquillées. Déjà, il y a quelques semaines, les
résultats d’une dictée avaient montré qu’en une génération, les élèves de CM2 faisaient
70% de fautes de plus que leurs parents. L’enquête TIMSS révèle à quel
point le niveau de la France a baissé dans les matières scientifiques : alors
que nous étions largement les premiers en 1995 avec un score de 561 points,
nous sommes passés sous la moyenne, avec 487 et 488 points. Idem sur l’enquête
PISA, où
la part d’élèves très performants est passé de 15 à 11% depuis 2003. Mais
ne nous inquiétons pas : chaque année, il y a davantage de bacheliers,
mieux notés…
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jeudi 15 décembre 2016
samedi 3 décembre 2016
Ecole : du manque de discipline et de résultats
Parfois, l’actualité nous joue de drôles de tours,
la quasi-concomittance de deux actualités, qui résonnent l’une avec l’autre.
Dernière exemple en date : la
grêve des élèves d’un lycée de Loire-Atlantiques réclamant des sanctions plus
durs contre les fauteurs de troubles de leur établissement, suivie,
quelques jours après, par l’annonce
de nouveaux mauvais résultats de nos écoliers en mathématiques et sciences.
Bien sûr, Il
n’est pas nouveau que la situation de notre école est mauvaise, malgré les
résultats officiels du baccalauréat, qui
progressent tous les ans, comme les statistiques de l’URSS sur la fin…
Il y a quinze jours, nous
apprenions que des élèves de CM2 font 70% de fautes de plus que leurs parents
sur le même texte. Voici le résultat du manque de considération pour les
professeurs, trop peu nombreux, et plus encore, trop mal payés, comme
considérés, aboutissant
à une logique crise des vocations avec un nombre de candidats au CAPES parfois
inférieur au nombre de places… Mais on peut aussi y voir le résultat d’une
idéologie relativiste, rétive à toute autorité et toute sanction contre des
comportements qui devraient pourtant être punis, incitant à une moindre
discipline dans les études, et dégradant les conditions d’étude. Quand ce
sont les élèves d’un lycée qui le disent, c’est sans doute que l’on est allé
beaucoup trop loin.
vendredi 18 septembre 2015
La nouvelle attaque effarante contre les notes
Ce
n’est malheureusement pas une nouvelle idée, mais le
gouvernement pourrait bien mener une nouvelle attaque contre le système de
notation sur 20, pour essayer de le remplacer en partie par des notes sur 5 !
Une mauvaise idée tristement cohérente avec
la réforme du collège.
Quand
c’est flou, il y a un loup
Bien sûr, nous
avons eu droit à toute la traditionnelle complainte sur la dureté des notes de
0 à 20, leur caractère stigmatisant pour les élèves les moins bien notés…
Même s’il ne faut pas ignorer une éventuelle souffrance des enfants, il faut
bien reconnaître que le grand relâchement de la notation depuis plus de 20 ans
(illustré par la grande braderie du baccalauréat, où
la proportion de mentions très bien a été multipliée par 10 en 25 ans, au point
d’en trouver plus aujourd’hui qu’on ne trouvait de mentions bien il y 25 ans),
ne semble pas avoir amélioré le bien être des élèves, et encore moins le
niveau, qui semble évoluer en sens inverse de la dureté de la notation. Il est
tout de même effarant de continuer à tenir un tel discours après un tel
assouplissement des notes, qui
n’a pourtant rien produit de bon.
En outre, on
ne voit pas en quoi cette nouvelle échelle serait moins stigmatisante, au
contraire même. Ceux
qui seront en bas de l’échelle ne seront pas mieux parce qu’ils auront 1 ou 2
sur 5 plutôt que 7 ou 8 sur 20 ! Au contraire même, le manque de
nuance d’une notation avec une échelle bien plus restreinte pourrait bien
rendre les notes encore plus dures. Alors que des progrès ou des reculs minimes
sont perceptibles avec une échelle sur 20, encourageant et alertant rapidement
un élève, une notation sur 5 risque soit de camoufler les évolutions limitées
ou alors de leur donner une importance bien supérieure à celle qu’elles ont en
réalité. En fait, loin d’être
moins traumatisante, en divisant par 4 la nuance, on rend le jugement encore
plus tranchant. C’est comme si les élèves pouvaient seulement avoir 4, 8,
12, 16 ou 20.
Une
société schizophrène
vendredi 5 juin 2015
Nos sociétés qui abandonnent la jeunesse
Bien sûr, tout
le monde sait que le taux de chômage des jeunes est extraordinairement élevé
et qu’il représente une épreuve douloureuse pour bien des jeunes, qui
affrontent une dure course d’obstacles pour s’intégrer dans la vie active. Un
signe de plus d’une société qui a abandonné sa jeunesse.
Ecole
garderie et adulte sans espoir
C’est tout le paradoxe de nos sociétés, qui,
parallèlement, cherchent à être de plus en plus douces avec ses enfants, tout
en leur offrant une entrée de plus en plus difficile dans la vie adulte. D’une
part, l’élève et l’enfant sont tellement au centre de tout, de manière
superficielle, que
l’on dit veiller à ce qu’ils ne s’ennuient pas à l’école, on limite au
maximum toutes les sanctions, quand
on ne supprime pas les notes, on les fait tendre vers les pratiques de l’école
des fans, et on
veut interdire les gifles ou les fessées qui n’ont pas traumatisé plus de 99%
des enfants des générations d’avant. Mais de l’autre, nos
dirigeants s’agitent de manière dérisoire pour réduire le taux de chômage des
jeunes, avec les mêmes recettes depuis des décennies, sans jamais
véritablement se remettre en question.
Le résultat est absolument désastreux. La
suppression des barrières éducatives ne fait que produire une génération de
petits monstres. Même
la Suède, à la pointe des idées pédagogistes, commence à se demander si elle
n’est pas allée trop loin. En France, une
jeune enseignante a publié un papier triste et effarant, à défaut d’être
surprenant, dans LeNouvelObs, qui
témoigne de la transformation de certaines écoles en zones de non-droit où de
jeunes professeurs absolument pas préparés affrontent des enfants qui ne
respectent plus rien, du fait, entre autres, des conséquences délétères de
la circulaire Lang limitant leur pouvoir de sanction. Pas étonnant que dans une
telle ambiance, le
niveau baisse avec 19% des jeunes de 15 ans qui ne maîtrisent pas les bases en
lecture et 22% en mathématiques.
Du
besoin de liberté et de la loi de la jungle
mardi 9 décembre 2014
Ces notes qui entravent la loi de la jungle
S’il semble
encore résider de vagues différents idéologiques sur les questions économiques
au PS (encore que le projet de loi Macron prolonge celui
qu’avait présenté Montebourg…), une chose semble unir tous les courants du
PS : la
suppression des notes qui unit les deux locataires de la rue de Grenelle.
Quand
c’est flou, il y a un loup
Déjà, il y a
près de six mois, l’éphémère
ministre de l’éducation Benoît Hamon avait défendu cette folle idée, aujourd’hui
reprise par celle qui lui a succédé. Comme le
souligne si bien Jean Paul Brighelli sur son blog du Point, cette idée n’a pas de sens. D’abord, le jugement par
couleur revient simplement à noter sur 4 au lieu de 20, ne supprimant pas
complètement l’évaluation, mais ne faisant que la rendre plus approximative car
bien moins précise. En outre, cela
compliquera la tâche des parents, qui n’auront pas leur repère en plus
d’avoir un jugement très lapidaire. Ce faisant, au lieu de réduire la pression
que pouvaient représenter les notes, le nouveau système pourrait bien les
accentuer.
En effet,
alors que la frontière entre le 9 et le 10 était fine, celle entre le vert et
le rouge sera sans doute bien plus tranchante. Pire, comme
le souligne bien Brighelli : « un enseignant note un devoir, un exercice, une performance. Il note
l’instantané. Il ne note pas l’élève. On a une note, on n’est pas une
note », alors que la grandissante évaluation des compétences des
enfants est un jugement plus personnel, finalement peut-être plus dur. Bien
sûr, il reste toujours la solution de noter de plus en plus large pour acheter
la paix des élèves et des parents, comme
on le fait avec le baccalauréat, où il est plus facile d’avoir mention très
bien qu’une mention bien il y a 20 ans. L’école des fans semble se
profiler…
La jungle
institutionnalisée
jeudi 24 juillet 2014
Baccalauréat : la grande braderie en graphique
C’est un
sujet qui me tient à cœur depuis longtemps que le blog Rétroviseurs est parvenu à résumer de
manière extrêmement visuel avec un graphique représentant le pourcentage de
mentions au baccalauréat de 1967 à 2014. La meilleure illustration de la
grande braderie en cours.
Soldes
sur les mentions
En 1974
comme en 1989, 5% des bacheliers décrochaient une mention bien et 1% une
mention très bien. En revanche, seulement 20% des bacheliers décrochaient
une mention assez bien en 1989, contre 38% en 1974. Il faut sans doute y voir
en partie une conséquence de la forte augmentation de la proportion d’une
génération atteignant le bac. Mais depuis 1989, la proportion de mentions a
explosé alors même qu’une proportion grandissante de la population atteint le
bac. Les mentions très bien, confinées à 1% des lauréats jusque là, ne cesse de
grimper, passant à 3% en 2004, 7% en 2010 et même un incroyable 12% en 2014
(deux fois la part de mentions très bien et bien en 1989). Difficile de croire
qu’il y aurait quatre fois plus de jeunes bacheliers qui l’auraient décroché
avec les standards d’il y a 25 ans.
L’envolée
concerne également la mention bien, passée de 5 à 18% en un quart de siècle.
Alors que 6% des bacheliers décrochaient la mention bien ou très bien en 1989,
ils sont la bagatelle de 30% aujourd’hui, 5 fois plus qu’une génération
avant ! Même la mention assez bien progresse, plus marginalement,
puisqu’elle a été attribuée à 28% des bacheliers en 2014 contre 20% en 1989.
Alors, seuls 26% des bacheliers avaient une mention. Ils sont aujourd’hui 58%.
Comment ne pas y voir une illustration de cette pensée
« pédagogiste » qui consiste à refuser toute source potentielle de
tension pour les élèves et qui
pousse certains à envisager purement et simplement la suppression des notes
ou du baccalauréat pour en finir avec un système qui serait inutilement trop
dur et même traumatisant avec les enfants.
Une voie
sans issue
vendredi 27 juin 2014
La remise en question des notes, la nouvelle folie du PS
Il y a quelques jours, Benoît Hamon a
précisé ce qu’il compte apporter au ministère qu’il occupe : la
remise en question des notes ! Encore une idée complètement fumeuse et absurde qui révèle
la pensée mais aussi les contradictions profondes de ce gouvernement.
Cohérence
et incohérences
L’idée de remettre en question
les notes n’est malheureusement pas nouvelle. En effet, elle est assez
cohérente avec la dialectique des associations de parents d’élèves (qui se sont pressées
d’applaudir l’idée) pour laquelle les élèves seraient de pauvres petits êtres
opprimés par tous les cadres de l’école et pour qui cette dernière ne devrait
être qu’une gigantesque garderie où ils devraient pouvoir faire tout ce qu’ils
souhaitent pour permettre à leur personnalité de s’épanouir. Le tout,
naturellement, sans la moindre sanction, que ce soit disciplinaire, ou
finalement académique. Supprimer les notes représenterait l’aboutissement
logique de décennies de mauvaises réformes qui feraient de l’école un espace
qui serait l’héritier sans nuance de l’esprit de mai 1968.
Ce faisant, cela illustre peut-être une fois de plus le biais
libéral du PS. Mais critiquer les « notes sanctions » est tout de même
culotté étant donné le grand relâchement dans la notation depuis 20 ans : en 1990, il y avait
0,8% de mention très bien au baccalauréat, elles sont 7% en 2010, plus que les
mentions bien 20 ans avant. Malheureusement, il ne semble pas vraiment
que le niveau des élèves explique cela… Ensuite, il est curieux que le PS construise
en même temps une école de plus en plus Bisounours
alors qu’il souscrit
à la logique économique la plus guerrière en faisant de la compétitivité son cheval
de bataille. Curieux avenir que nous dessine le PS avec une enfance et une
adolescence dans une bulle ouatée avant d’affronter un monde adulte digne de la
pire jungle, avec chômage et concurrence des chinois ou des indiens.
Une
mauvaise réforme
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