C’est un livre essentiel, signé par André-Jacques Holbecq et Philippe
Derudder, le livre qu’il faut offrir aux néophytes pour leur faire comprendre
les enjeux autour de la monnaie. Un ouvrage hautement politique qui synthétise
de manière simple, courte et claire pourquoi le système actuel est aberrant.
L’homme, la seule querelle qui vaille
Ce n’est pas le livre qui sera le plus utile pour ceuq qui s’intéressent
de près aux questions monétaires, et qui ont lu Pierre-Noël
Giraud ou Jean-Claude
Werrebrouck, mais le « Manifeste
pour que l’argent serve au lieu d’asservir » est un livre plus
politique qu’économique, et qui s’adresse à un public très large, y compris
ceux qui n’ont jamais lu de livres d’économie. Comme
dans leur livre sur la dette publique ou celui sur les monnaies
complémentaires, les auteurs utilisent des paraboles (celle des deux îles est
particulièrement parlante : je vous laisse la découvrir au début du livre)
qui permettent de prendre du recul sur l’actualité et de saisir des choses qui
devraient pourtant être évidentes.
Humanistes, ils rappellent le paradoxe de cette société qui créé
tellement de richesses mais où subsistent tellement de pauvres, le fait que
« les difficultés financières
conduisent au démantèlement de l’appareil social et des services publics, au
creusement des inégalités, pendant qu’elles empêchent la transition écologique
et énergétique ». Ils affirment que si nous ne répondons pas aux défis
actuels, c’est parce que nous restons dans le cadre. Ils citent André Gide, qui
disait que « le monde ne pourra être
sauvé que par des insoumis ». La Grèce est la victime de ce cadre, de
« la logique comptable (qui) nous
dépouille (…) de toute humanité » au point de nous faire considérer
comme normal, voir ‘responsable’, le fait de laisser une personne mourir de
soif auprès d’une fontaine d’eau claire.
La monnaie pour les nuls