L’oubli
du français, de la France, et de la République
D’abord, ne
peut-on pas être ébahi par cette
volonté de développer l’apprentissage des langues étrangères dès le CP
alors même que le niveau en français baisse de manière continue depuis de
longues années. Ne
devrait-on pas donner la priorité absolue à l’enseignement de la langue de la
République, celle qui nous lie tous à notre pays, notre terreau commun, avant
de se préoccuper de l’enseignement d’autres langues ? Les priorités de
ceux qui nous dirigent sont totalement déconnectées de la réalité, mais
aussi probablement des évolutions de la technologie, dont on peut croire
que dans un futur pas forcément si lointain, elle pourrait bien rendre beaucoup
moins utile ces apprentissages par des outils de traduction instantanés qui
pourraient être installés dans les téléphones portables par exemple.
Le deuxième
problème que pose cette idée funeste, c’est
l’encouragement des communautarismes, comme un héritage de ces
enseignements des cultures d’origine. Car si cet enseignement représente une
forme de soutien au maintien des traditions d’origine de migrants ou d’enfants
de migrants, alors, cela représente un frein à l’intégration dans le creuset de
notre pays, l’oubli de ce principe républicain qui faisait alors de tous les
écoliers les descendants des Gaulois, marquant la primauté de ce qui nous
unissait sur ce qui pouvait nous séparer. Bien sûr, cela pouvait être dur, comme
l’a bien expliqué Malika Sorel dans « Le
puzzle de l’intégration », mais c’est aussi un principe
fondamental de notre pays, qui refuse le communautarisme des anglo-saxons pour
une vision bien plus assimilatrice.
En cela,
l’enseignement de l’arabe, comme du turc ou du serbe, est un frein considérable à
l’intégration des immigrés, un facteur de morcellement de la République. Et
ceci est d’autant plus dangereux, que, comme
le note Jean-Paul Brighelli sur le FigaroVox,
la France ne dispose pas de professeurs pour enseigner l’arabe, faisant dire à
la ministre de l’éducation « si
les professeurs ne sont pas en mesure de le faire, nous ferons appel à des
professeurs étrangers », ce
qui laisse songeur étant donnée la nature des régimes des pays dont pourraient être
originaires ces professeurs. Comment pourraient-ils être hussards de la
République sans avoir été formés et éduqués par cette République ? Un tel
casting ne revient-il pas à « faire
entrer le loup fondamentaliste dans notre bergerie laïque » ?