C’est
un volte-vace absolument sidérant. Alors que le
très timide projet de 11 pays de l’Union Européenne avançait, avec la Commission
Européenne, le
ministre de l’économie vient de doucher les espoirs les plus modestes en le
jugeant « excessif ».
La probabilité d’une vraie mesure s’éloigne.
Le Parti
Social-traître
Comment ne
pas voir le parti qui se dit « socialiste » autrement ? En
effet, la crise que nous traversons et l’exposition
de tous les travers du monde financier font que le moment est idéal pour
enfin faire passer ce projet. Déjà, en
2009, le G20 l’avait oublié, démontrant que les lobbys financiers gardaient
un pouvoir de nuisance certain. Néanmoins, le
projet a pu avancer à l’échelle européenne, par l’alliance d’une majorité
des parlementaires européens et des dirigeants de onze pays qui ne sont pas de
grandes places financières (mais réunissant Paris, Berlin, Rome et Madrid).
Le projet,
modeste, prévoyait de taxer à 0,1% les actions et les obligations et à 0,01%
les produits dérivés. Néanmoins, il comportait quelques modalités techniques
pour augmenter son rendement, comme
l’explique très bien cette tribune d’Attac dans le Monde. Avec le principe d’émission, une action Renault
échangé en Asie par une banque asiatique serait concernée. Le principe
d’origine imposerait une taxation pour toutes les banques des pays participant
au projet. De même étaient concernés acheteur et vendeur, les transactions au
sein d’un même groupe ou les opérations de prise en pension.
Attac
révèle que la France remet en cause une multitude de détails qui dénature
totalement un projet pourtant pas bien méchant. Pire, Pierre Moscovici a
déclaré que la « mise en œuvre (de
la TTF) rencontre de nombreux obstacles : pour y parvenir, il nous faut
être pragmatiques et réalistes. La proposition de la Commission paraît en effet
excessive et risque d’aboutir au résultat inverse de ce qui est souhaité par le
gouvernement, en agissant comme repoussoir pour une vraie taxe européenne
généralisable à l’Union », comme
le rapporte Hervé Nathan sur son blog de Marianne.
Ce qu’il
faudrait faire