Il faut sans
doute y voir un reste de l’opposition originelle du PCF à la Cinquième
République. C’est une marotte du Front de Gauche : pour changer de
système, il faudrait passer à une 6ème République. Sur son blog,
Clément Sénéchal affirme que « la 5ème
République n’a jamais été ni républicaine ni compatible avec quelque visée
socialiste que ce soit ».
Une affirmation qui appelle réponse.
Un
préalable nécessaire ?
Clément
Sénéchal soutient qu’il est « illusoire »
de coire qu’il n’y aurait « nul
besoin en somme d’un changement de régime pour amorcer un virage social ». Nos institutions seraient
« taillées
pour maintenir en ordre un capitalisme autoritaire ». Cette vision
des choses est totalement fausse. Passons sur l’incohérence qu’il y a à
dénoncer dans la partie précédente la trop grande concentration des pouvoirs
dans les mains du président de la République pour dire ensuite que nos
institutions ne permettraient pas d’amorcer un virage social. A priori, c’est
soit l’un, soit l’autre. Si le président de la République a beaucoup de
pouvoirs, c’est justement pour pouvoir amorcer des changements importants.
D’ailleurs,
l’histoire de la Cinquième République infirme complètement ce prétendu biais.
Il n’y a pas besoin de remonter très loin pour le comprendre : en 1981, la
France a connu un vrai coup de barre à gauche, qui démontre que nos
institutions sont suffisamment plastiques (et neutres politiquement) pour
permettre des changements importants dans la direction politique du pays. De
même, quand
Clément Sénéchal évoque le vote récent de l’ANI pour justfiier son point de vue,
il fait un hors-sujet. Que je sache, l’ANI ne fait pas partie de la
constitution. Le propre de bonnes institutions est justement de permettre des
politiques très différentes, en fonction du souhait du peuple : c’est ce
que permet la 5ème République. Il n’y a aucune démonstration solide
du fait que nos Institutions freineraient le changement économique. Une autre
preuve est que toutes les critiques que fait le FG du système économique actuel
peuvent aussi s’appliquer aux autres pays européens, dont les institutions sont
pourtant très différentes des nôtres. Le problème actuellement, c’est le
système économique, pas nos institutions.
Un
exécutif fort pour une démocratie forte