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samedi 3 décembre 2022

En soutien à la grève des contrôleurs de la SNCF

Jeudi, j’ai pris le train. Un passager a interpellé le contrôleur sur la grève qui démarrait le lendemain. Ce dernier a expliqué calmement et posément sa position, avant que d’autres passagers ne viennent dénoncer une « prise en otage » des usagers, me poussant à intervenir pour défendre la position du contrôleur. Merci à lui et aux grévistes de faire front dans un débat tellement mal présenté.

 


Défense du service public et justice sociale

 

mardi 28 octobre 2014

Budget, allocations familiales, TGV : les choix révélateurs du gouvernement


Depuis le changement de gouvernement, la majorité est rentrée dans une phase hyperactive, où elle multiplie les décisions. Outre le caractère de plus en plus néolibéral de son agenda, on peut aussi y voir la réduction de la politique à de la simple gestion et l’oubli de la défense d’un modèle de société.



Gérer au lieu de diriger

Si tout ce qui se passe depuis l’été (ou même depuis le début du mandat) n’est pas sans cohérence d’un point de vue idéologique, il est frappant de constater à quel point le gouvernement semble naviguer à vue, sans jamais sembler capable de voir plus loin que le bout de ses pieds. D’où l’annonce à l’automne 2013 qu’il tiendra les 3% de PIB de déficit budgétaire en 2015, qu’il est obligé, un an après à peine, de repousser de deux ans de plus. Il en va de même dans le bras de fer sur le déficit budgétaire pour 2015. Après avoir indiqué qu’il ne négocierait pas avec la Commission, il a fini par lâcher un peu de lest, sous la forme d’une réduction de 3,6 milliards d’euros du déficit budgétaire.

Et cette lutte dérisoire et contre-productive contre les déficits, les mains dans le dos sans l’appui d’une banque centrale, comme à Tokyo, Washington, Londre ou Stockholm, pousse le gouvernement à multiplier les mesurettes destinées à réduire les déficits. On peut penser aux 700 millions que devrait rapporter la réforme des allocations familiales. Incapable de fixer un cap solide qui peut réussir, François Hollande et son équipe se font que réagir, ne cessant d’adapter à la marge le cap politique de la France en fonction des échecs que provoque leur politique, dans une adaptation continue mais dérisoire et superficielle. Nous n’avons plus des dirigeants mais des gestionnaires à la petite semaine.

L’oubli complet des principes

vendredi 20 juin 2014

Grève de la SNCF : non à la grève de l’information objective !


La couverture médiatique de la grève à la SNCF est effarante. Elle se contente trop souvent  de montrer un cortège d’usagers exaspérés, en évoquant, au mieux, de manière très superficielle, les raisons de cette mobilisation. Pourtant, cela mérite un traitement plus équilibré, comme l’a bien noté Jérôme Leroy dans Causeur, où il s’en prend à France Inter, ironie de l’histoire…

 

L’oubli du droit de grève

Bien sûr, les grèves peuvent créer de grosses perturbations pour les usagers, particulièrement quand ils n’ont pas de substitut, ou qu’ils se retrouvent contraints d’utiliser leur voiture en subissant bouchons et coût élevé de l’essence. Cela est d’autant plus problématique quand il y a le baccalauréat ou que des demandeurs d’emplois ratent des entretiens suite aux perturbations, comme certains médias s’en sont émus. Néanmoins, il faut noter que la SNCF a mis en place un dispositif particulier pour faciliter la tâche des bacheliers et Benoît Hamon confirmait cette semaine sur RTL qu’il n’y avait pas plus de retard que les années précédentes (même s’il faut reconnaître que les critères ont été assouplis cette année). Et puis, on passe souvent son baccalauréat à  proximité.

Mais il faut noter deux choses. D’abord, comme me l’ont indiqué des lecteurs, il n’est pas possible pour les grévistes de faire la grève du zèle (où les usagers n’ont pas à payer), ce qui serait un moyen de faire des grèves populaires. Ensuite, et cela est insuffisamment rappelé, il ne faut pas oublier que les jours de grève ne sont pas payés. La protestation des salariés de la SNCF a un coût qui n’est pas négligeable pour tous les grévistes. Par exemple, la défense de leurs idées va peut-être engloutir le budget vacances de ceux qui y participent. Pour les moins payés, elle imposera des privations dans les prochains mois. Et puis, ceux qui dénoncent la grève oublient également que le droit de grève est un acquis important, un marqueur démocratique majeur.

Une vraie question de fond


vendredi 13 juin 2014

Pourquoi la SNCF est en grève


Depuis quelques jours, les employés de la SNCF sont en grêve. Par-delà le désagrément réel des usagers, il faut néanmoins reconnaître que les motifs de la grêve sont légitimes  étant donné la nocivité du projet de loi gouvernemental, qui aboutirait à déconstruire plus encore notre service public.



Un très mauvais projet

Le gouvernement a un sacré culot. En effet, il affirme que la SNCF (qui gère les trains) et RFF (qui gère le réseau) seraient à nouveau réunis, séparation qui avait sans doute une part de responsabilité dans le cafouillage autour des nouveaux trains trop larges pour quelques quais. Mais en réalité, au lieu de fusionner les deux entreprises, et revenir à la situation qui prévalait il y a des années, le projet de réforme consiste à créer une troisième entité (qui s’appelerait SNCF) qui assurerait la coordination entre les deux entreprises, rebaptisées SNCF Mobilités et SNCF Réseau. Les trois entreprises seraient totalement indépendantes, dans leur gestion et leurs équipes. Difficile de croire qu’en créant une nouvelle entité, cela permettra d’améliorer la coordination entre la partie réseaux et la partie exploitation des lignes…

L’autre point, clé de la réforme, c’est la préparation de l’ouverture à la concurrence. Le Monde rapporte que « le gouvernement assure qu’il a donné toutes les garanties pour que tout nouvel opérateur ait, au moment où la concurrence sera ouverte entre 2019 et 2022 pour les transports de voyageurs en France, un accès libre au réseau ferroviaire ». Bref, il s’agit d’un projet qui prend les français pour des imbéciles en créant trois entités qui auront le nom de SNCF mais qui seront bien distinctes et qui vise à camoufler en réalité la poursuite de la destruction du service public du transport ferroviaire en passant de 2 à 3 entreprises et en préparant l’arrivée de nouveaux opérateurs dans quelques années.

Le PS détruit (encore) le service public


jeudi 22 mai 2014

Les trains trop larges : la faute de l’Europe ?


C’est une des nouvelles qui a dominé l’actualité d’hier : l’annonce que la SNCF a commandé des trains trop larges pour les voies, ce qui va imposer pour 50 millions de travaux pour raboter les quais. Certains demandent la tête du patron de la SNCF. Et si les coupables étaient ailleurs ?


Et Ubu sépara RFF de la SNCF

Bien évidemment, l’affaire semble totalement ubuesque. Néanmoins, il convient aussi de la remettre à sa juste place. RFF consacre des milliards chaque année à la rénovation du réseau, ce qui signifie que l’addition évoquée représentera environ 1% de son budget annuel. Ce n’est pas rien, mais ce n’est pas un drame non plus. Ensuite, il faut bien voir que ce n’est pas la première fois que des équipements doivent être ajustés à un appareil plus grand, comme cela a été le cas avec l’A380 d’Airbus, qui a imposé de gros travaux aux aéroports qui l’accueillent. Néanmoins, dans ce cas, il faut quand même noter que tout avait en général était anticipé, ce qui n’a pas été le cas ici.

Mais une partie non négligeable de la responsabilité de ce problème vient aussi de la coupure de la SNCF en deux entités, avec la création de RFF, qui gère le réseau, alors qu’auparavant, la SNCF gérait à la fois le réseau et les trains. Personne n’ayant évoqué de cas similaire sur la période antérieure, on peut croire que l’ensemble des contraintes est mieux pris en compte et anticipé quand une même entreprise gère à la fois le réseau et l’exploitation. Or, ce sont les règles européennes qui demandent de séparer les deux, de manière à favoriser l’arrivée d’acteurs privés dans l’exploitation. C’est le shéma qui est à l’œuvre pour l’électricité, avec RTE, séparé d’EDF. L’UE est donc responsable.

Le PS et l’UMP sont responsables

samedi 15 juin 2013

Train, avion : derrière les grèves, le démantèlement des services publics de l’UE


On n’en a sans doute pas assez parlé, mais les grèves de la SNCF et des contrôleurs aériens avaient la même cause : les projets de déréglementation voulus par l’Union Européenne. Les grévistes refusent, à raison, le démantèlement artificiel et dogmatique des services publics.



Une logique de petits pas

La manière dont avance cette construction européenne est fondamentalement sournoise. Elle fuit les votes populaires qui exposent ses projets sous une lumière trop crue. Elle préfère avancer petit à petit, de manière technique, sur des périodes longues, comme pour le démantèlement du service public ferroviaire. Le texte contre lequel les grévistes protestaient est le 4ème paquet ferroviaire. Un précédent paquet nous a déjà imposé l’ubuesque coupure en deux de la SNCF, qui a enfanté RFF (Réseau Ferré de France). L’objectif est encore une fois de mettre en concurrence le transport ferroviaire.

Par conséquent, il faut séparer la gestion du réseau de la gestion du transport. Cela a été fait en partie, mais le nouveau projet doit permettre de le faire en totalité puisque 50 000 salariés de la SNCF seraient transférés vers RFF qui gèrerait intégralement le réseau, imposant la constitution d’une 3ème entité pour superviser les rapports entre RFF et les entreprises qui utiliseraient son réseau. C’est la même logique qui est à l’œuvre pour l’électricité avec EDF, ERDF et RTE. L’objectif de la Commission Européenne : ouvrir les lignes intérieures (TER et Intercités) à la concurrence à partir de 2019.

Les contrôleurs aériens protestaient pour des raisons similaires. En effet, avec le projet Ciel unique 2+, la Commission « veut unifier la navigation aérienne entre les différents pays européens, en créant six blocs aériens, qui fonctionneraient notamment avec un système informatique commun ». Une des idées serait de couper en 3 l’actuelle direction générale de l’aviation civile, avec possibilité d’en externaliser une partie et de la soumettre à la concurrence. La CGT dénonce « l’attaque directe contre le caractère de service public de ce secteur d’activité » et « l’atteinte à la souveraineté nationale ».

Des projets révoltants