jeudi 31 mai 2012

La faillite de l’euro (3/4) : l’impasse fédérale


Aujourd’hui, face à l’impasse dans laquelle se trouve la zone euro, il est de bon ton de dire que la seule solution est une plus grande intégration. Même The Economist le soutient. Pourtant, un examen de cette voie en révèle l’impasse totale, autant économique que politique.

Un problème de balance de paiements

Devant la difficulté des pays en déficits à financer leurs dettes, on évoque l’augmentation des moyens du MES ou la mise en place d’euros obligations. Pourtant, presque tout le monde oublie qu’il y aurait un moyen très simple de financer les déficits, à savoir la monétisation partielle des dettes publiques par la Banque Centrale (la Grande-Bretagne le fait à hauteur de 5% du PIB depuis trois ans), mais cela imposerait de revenir sur l’indépendance de la BCE, vache sacrée en Allemagne.

Qui plus est, on voit bien que tous les plans européens mis en place ne marchent pas. S’ils fournissent des liquidités aux pays « aidés », ils y accentuent la crise économique au lieu de la résoudre. Les coupes sombres dans les dépenses publiques affaiblissent des économies déjà anémiées par des déficits extérieurs importants. Du coup, la récession induite balaye une bonne partie des efforts réalisés, en imposant des coupes qui accentuent le cercle vicieux, comme en Grèce.

En fait, ce sont les créanciers qui sont les bénéficiaires de ces plans, qui leur garantissent (à part en Grèce) le remboursement de créances sur lesquelles les Etats auraient fait défaut sans ces aides. Problème, si ces plans règlent les problèmes de trésorerie des Etats, ils ne règlent en aucun cas leurs problèmes de capacité productive. Ce dont la Grèce et l’Espagne ont besoin aujourd’hui, c’est de rééquilibrer leur commerce extérieur et de produire davantage pour réduire le chômage.

Or, si les baisses de salaire devraient à terme améliorer la compétitivité de ces pays, elles provoquent dans un premier temps un effondrement économique et social. Comme l’a souligné Patrick Artus, il serait beaucoup plus simple de dévaluer. Mais cela imposerait à ces pays de sortir de la monnaie unique, ce que les dirigeants européens souhaitent éviter tant ils ont investi de capital politique dans son soutien. La Grèce irait bien mieux aujourd’hui si elle avait quitté l’euro en 2010.

Un coût astronomique

mercredi 30 mai 2012

La faillite de l’euro (2/4) : pourquoi ?


Après avoir étudié en quoi la monnaie unique européenne n’a pas tenu ses promesses et qu’elle est surtout un moyen de contraindre les européens à accepter une Europe fédérale, il faut étudier pourquoi cette monnaie unique ne marche pas, comme l’annonçait beaucoup d’économistes il y a 20 ans.

Pourquoi la zone euro ne peut pas marcher

Pour être honnête, le mythe de l’euro peut être séduisant : des pays qui se faisaient la guerre unissent leurs monnaies, pour la paix, pour leur prospérité et pour davantage peser dans un monde dont les équilibres changent. Tout d’abord, on peut douter que la monnaie soit un facteur de paix. Ensuite, il faut bien constater que question prospérité, la zone euro va mal. Certes, les Etats y sont endettés, mais pas plus qu’ailleurs, ce qui démontre qu’il y a un problème spécifique.

Et ce problème spécifique, c’est justement le fait d’avoir une monnaie unique pour des pays différents. En théorie économique, on dit qu’une monnaie doit correspondre à une Zone Monétaire Optimale selon les théories de Robert Mundell. Il y a trois critères majeurs : l’existence d’un budget commun important, la mobilité des travailleurs et l’homogénéité économique. Ces trois critères existent à l’échelle de la France ou des Etats-Unis ou de tous les autres Etats-nations.

En revanche, par un seul n’est vérifié à l’échelle de la zone euro. Le budget commun est faible, les travailleurs sont 90% moins mobiles qu’à l’échelle des Etats-Unis selon une étude rapportée par The Economist et il n’y a pas d’homogénéité économique dans un espace aussi divers, que ce soit au niveau des SMIC (qui varient de un à cinq) ou des acteurs économiques, qui restent très nationaux. Bref, ce n’est pas pour rien que les monnaies sont nationales en général.

Pire, comme l’explique Paul Krugman, le fait d’avoir une seule monnaie a tendance à faire diverger les économies au lieu de les faire converger. Paradoxalement, il serait plus simple de rapprocher les économies européennes avec des monnaies distinctes. Comme Jean-Jacques Rosa l’explique, le fait d’avoir une seule monnaie impose une politique unique qui a tendance à renforcer ceux qui vont bien et affaiblir ceux qui vont mal, accentuant les différences au lieu de les résoudre.

Les cercles vicieux de la monnaie unique

mardi 29 mai 2012

La faillite de l’euro (1/4)


La crise de la zone euro a démontré les immenses carences de l’unification monétaire européenne. A un moment où l’histoire hésite entre plus d’intégration et démontage de la monnaie unique, voici une synthèse que j’ai essayé de rendre accessible, que les nombreux liens viendront enrichir.

Des promesses non tenues

La monnaie unique a été vendue en 1992 comme un outil au service de la croissance et de l’emploi mais aussi de la puissance des pays européens. Les partisans de la monnaie unique nous affirmaient encore récemment que l’euro nous avait protégé pendant la crise, que la sortie était inenvisageable, qu’elle provoquerait un défaut sur les dettes et un effondrement du pouvoir d’achat. Nous disions que les plans européens n’étaient pas tenables et que la Grèce ferait défaut.

L’histoire a tranché. Tout d’abord, le mythe de l’euro protecteur, démenti par la crise de 2008-2009 (la récession ayant été aussi violente dans la zone euro qu’aux Etats-Unis) s’est évaporé : de graves difficultés économiques persistent dans la zone euro, alors que les Etats-Unis et les pays européens qui n’y sont pas vont sensiblement mieux. Pire, le défaut et l’effondrement du pouvoir d’achat sont devenus une condition du maintien de la zone euro, en Grèce ou en Espagne.

Bref, en toute objectivité, nous, les opposants à la monnaie unique, avons eu raison. La dernière ligne de défense des partisans de la monnaie unique est de dire que la crise économique serait encore bien plus dure si nous démontions la monnaie unique. Pourtant, ce discours ne résiste pas à l’analyse puisque d’innombrables études disent le contraire, comme celles de Patrick Artus, chef économiste de Natixis, ou celle de Jonathan Tepper, sur l’histoire des unions monétaires.

Une complication vient du fait que partisans et critiques s’entendent pour affirmer qu’outre toutes ses carences, la zone euro est mal gérée. Tout d’abord, l’euro est surévalué par rapport au dollar depuis près de dix ans, ce qui pénalise lourdement les industriels européens. En outre, la BCE mène une politique excessivement monétariste, et elle n’utilise la monétisation que pour soulager les banques (les 1000 milliards de prêts) et pas pour aider les Etats.

Un enjeu de pouvoir

lundi 28 mai 2012

L’arnaque des plans de « croissance » européens


D’une manière ou d’une autre, l’Europe devrait proposer un plan de « croissance » lors de son prochain sommet en juin, si son agenda n’est pas intégralement consacré à un énième sauvetage de l’euro suite aux élections grecques. Mais un examen des propositions amène à relativiser le terme croissance.

Quand croissance rime avec libéralisation et intégration

Il faut bien constater que les eurocrates n’ont rien appris de la crise. L’examen des plans de croissance démontre un biais très libéral. Bien sûr, la Commission évoque l’augmentation des moyens de la BEI (60 milliards), mais c’est une goutte d’eau pour l’UE. Plutôt que des mesures concrètes, elle propose ainsi la collectivisation des dépenses d’investissement, dont on se demande bien ce que cela pourra apporter à la croissance, si ce n’est celle de ses pouvoirs…

Du côté de la BCE, Mario Draghi évoque un « pacte de croissance », mais en soulignant qu’il « n’y a pas de croissance soutenable sans comptes publics en ordre. Il ne s’agit donc pas de relancer la croissance en creusant les déficits, mais de faire les réformes structurelles afin d’augmenter la flexibilité ». En clair, pas d’assouplissement budgétaire et toujours plus de libéralisation. Il soutient une « union budgétaire » qui « nécessite un abandon de souveraineté ».

Berlin a également apporté sa contribution à la réflexion sur la « croissance ». Le programme n’est pas triste. Le plan en six points du gouvernement proposerait la création de zones franches dans les zones en difficulté (financées comment ?), une diminution des charges sociales (bis), une libéralisation du marché du travail, une accélération de la privatisation des entreprises publiques, ainsi qu’un système de formation inspiré de ce qui se fait en Allemagne, selon le Spiegel.

L’Europe s’enfonce dans une impasse

dimanche 27 mai 2012

Grèce : vers la victoire de la gauche radicale ?


Après avoir élu le 6 mai un parlement d’où aucune majorité n’a pu émerger, les Grecs s’apprêtent à voter de nouveau le 17 juin. Les derniers sondages indiquent une véritable envolée de SYRIZA, l’équivalent du Front de Gauche, qui serait largement en tête, en passant de 16 à 28% des suffrages !

SYRIZA en route vers le pouvoir ?

Alors que le PASOK et Nouvelle Démocratie avaient obtenu plus de 75% des suffrages en 2009, ils n’en ont plus réuni qu’un tiers le 6 mai, Nouvelle Démocratie (qui était au pouvoir avant 2009) parvenant en tête avec 19% des voix, devant SYRIZA, 16%, le Pasok, 13% et l’ANEL, droite opposée au mémorandum, 11%. Suivaient ensuite le KKE (communiste), le DIMAR, scission plus modérée du SYRIZA, et l’Aube Dorée, parti néo-nazi qui a remplacé le LAOS au Parlement.

Avec la prime de 50 sièges obtenus par Nouvelle Démocratie, les partisans du mémorandum (avec le PASOK), n’étaient qu’à deux sièges d’une majorité absolue. Aucun accord n’ayant pu être trouvé, que ce soit avec SYRIZA ou même le plus modéré DIMAR, le président de la République a été contraint de déclencher une deuxième élection. Les quinze jours de négociation semblent avoir été largement profitables à SYRIZA qui serait maintenant systématiquement en tête.

Le dernier sondage attribue pas moins de 28% à SYRIZA, contre 20% à Nouvelle Démocratie, 12% au PASOK et 10% à l’ANEL. Selon les premières simulations, SYRIZA obtiendrait 128 sièges sur 300, n’ayant alors besoin que du soutien d’un ou deux partis (KKE, DIMAR, éventuellement PASOK ou ANEL) pour avoir une majorité au Parlement. Tout sera fonction du nombre de partis qui passeront le cap des 3% nécessaire pour avoir des députés au Parlement.

Vers une grave crise en Europe

samedi 26 mai 2012

Debout la République en route vers les législatives


Ils étaient 61 à défendre nos couleurs il y a 5 ans, soit une couverture d’un peu plus de 10% du territoire. Cette année, plus de la moitié de la France sera couverte par les 300 candidats de Debout la République, dont votre serviteur dans la 1ère circonscription des Landes.

Un parti qui grandit

Bien sûr, certains continuent à ironiser sur notre taille. Mais tout d’abord, cela montre que nous avons franchi un cap puisque nous sommes désormais presque systématiquement pris en compte dans les sondages et les présentations, ce qui n’était pas le cas il y a seulement six mois. DLR est peut-être un petit parti aujourd’hui, mais pour reprendre le mot de François Morvan, nous sommes surtout jeunes. Rien ne préjuge de la place que nous pourrons obtenir demain sur la scène politique.

Car, quand on créé un parti, il faut du temps pour s’imposer. Les Verts ou le Front National ont mis du temps avant de percer. Ce sont des partis qui ont quarante ans, dont la première candidature aux élections présidentielles remonte à 1974, il y a 38 ans. Bref, personne ne peut savoir quelle sera notre trajectoire. Nous en sommes au début de notre aventure et je crois que l’investissement et la persévérance de Nicolas Dupont-Aignan et de nous tous nous permettront d’aller très loin.

Ces législatives représentent une belle étape de franchie puisque nous alignons 300 candidats sur tout le territoire, cinq fois plus qu’il y a cinq ans, et que nous avons plus de 50% de femmes comme candidates. Le parti va prendre une nouvelle dimension en poursuivant son enracinement sur le territoire et devrait y gagner une manne financière qui nous permettra de mieux travailler à l’avenir, préparer les prochaines échéances et poursuivre notre développement.

Ma candidature dans les Landes

vendredi 25 mai 2012

En Grèce, malheureusement, nous avions raison…


Ce n’est en aucun cas un motif de satisfaction. J’aurai préféré que ce que nous écrivions il y a deux ans ne se soit pas réalisé, que la Grèce s’en soit sorti en restant dans l’euro. Malheureusement, comme le souligne Jacques Sapir dans le Monde et Marianne, l’euro est bien la plaie de la Grèce.

Tout était écrit il y a deux ans

C’est fin 2009 que j’ai écrit mon premier papier sur la sortie de la Grèce de l’euro : « la seule solution serait une dévaluation, qui permettrait de rendre le pays plus compétitif et de dynamiser les exportations, mais le corset qu’est la monnaie unique ne rend pas possible cette solution. La seule voie possible serait de pratiquer une déflation compétitive (…) mais une telle politique serait extrêmement brutale et aurait sans doute des conséquences sociales violentes ».

Le 15 avril 2010, dans un papier intitulé « Grèce, le choix de l’euro-camisole », je soulignais que le plan européen de l’époque était « la mauvaise solution », que  « les trois prochaines années vont voir un ajustement brutal qui se traduira par des coupes budgétaires, une poursuite de la récession et un chômage de masse. Le prix à payer pour rester dans l’euro sera colossal. Pire, il est probable que la Grèce n’aura rien résolu car son problème (sont) ses prix à la production ».

Le 4 mai 2010, dans un papier intitulé « Le plan imbécile qui va étouffer la Grèce », j’affirmais que ce plan « ne fait que repousser les problèmes à plus tard en les aggravant ». C’était ce que Nicolas Dupont-Aignan avait défendu à l’Assemblée Nationale en disant de manière prophétique que l’argent prêté ne serait pas recouvré, contrairement aux dires du gouvernement. Jacques Sapir, déjà dans Marianne 2, démontait de manière précise les affirmations de nos adversaires.

Un scénario prévisible

jeudi 24 mai 2012

Les quatre impasses des euros obligations


L’OCDE vient d’apporter son soutien aux euros obligations, le mot magique dont la seule évocation devrait mettre fin à la crise de la zone euro. Pourtant, une étude rapide de ce dispositif en démontre très rapidement les limites, insurmontables, mais aussi le dessein caché.

L’irresponsabilité institutionnalisée

Il est en partie paradoxal que les euros béats s’accrochent autant à cette proposition. En effet, ils sont les premiers à dénoncer les comportements irresponsable qu’a permis le passage à la monnaie unique, avec la baisse des taux d’intérêt (oubliant au passage la responsabilité des créanciers), permettant à des pays comme la Grèce de trop s’endetter. Or le mécanisme des euros obligations va beaucoup plus loin dans l’irresponsabilité.

En effet, les euros obligations consistent à emprunter en commun, ce qui revient à demander aux créanciers les plus sérieux de donner une caution à ceux qui sont le plus en difficulté. Mais du coup, cela donnerait une prime aux comportements les moins vertueux. En fait, c’est pour cela que les euros béats y sont favorables car cela pousserait à adopter en parallèle des dispositifs de contrôle extrêmement stricts pour en limiter les effets pervers.

Solidarité avec les créanciers

Alors, bien sûr, pour vendre les euros obligations, on évoque la solidarité entre les pays européens, en sous-entendant que Berlin serait égoïste, au contraire de Paris. Mais il faut dire que nos dirigeants n’ont pas montré une grande responsabilité dans la gestion des deniers publics et que cela ne leur pose pas beaucoup de problèmes d’être solidaire avec l’argent des Allemands… Et puis, quelle est cette solidarité dont on nous rabâche les oreilles ?

Comme pour les plans européens, on nous vend une solidarité avec les peuples. Avec un taux de chômage de plus de 20% en Espagne ou en Grèce, cela semble juste. Sauf que tous ces dispositifs européens sont, en réalité, des mécanismes de solidarité avec les créanciers de ces pays, pas leurs citoyens. En effet, les euros obligations permettent de garantir le paiement des créances des pays en difficulté. Les peuples n’en voient pas la couleur.

Pire, ces mécanismes introduisent un immense aléa moral pour les milieux financiers puisqu’ils arrivent à obtenir à la fois des taux d’intérêts très élevés sur les dettes espagnoles et italiennes mais souhaiteraient en garantir le remboursement, pour avoir le beurre et l’argent du beurre. Pourtant, si les taux sont élevés, c’est justement parce qu’il y a un risque de défaut partiel, qu’il faudrait leur laisser assumer pour être véritablement juste.

Un dispositif dysfonctionnel

mercredi 23 mai 2012

Croissance, bank run : l’oubli des leçons des années 1930


A l’automne 2008, les dirigeants du monde ont su tirer les leçons de la Grande Dépression. Alors que le système bancaire était au bord de l’implosion, tous les pays ont fait le nécessaire (plus ou moins bien) pour éviter l’explosion. Dommage que les autres leçons n’aient pas été retenues en Europe…

Acte 1 : on sauve les banques

Ce que nous avons vécu à l’automne 2008 restera un événement dans notre histoire économique. Nous avons traversé la pire crise financière depuis quatre vingt ans, qui aurait pu mener l’ensemble du monde dans une nouvelle Grande Dépression si les bonnes décisions n’avaient pas été prises. En effet, peu après la faillite de Lehmann Brothers, l’ensemble des banques étaient au bord du chaos, incapables de financer leur activité, à deux doigts de la faillite.

Lors de la crise des années 1930, la faillite des banques avait contribué à transformer ce qui était une énième crise boursière en pire crise économique depuis des décennies. Retenant ces leçons du passé, les dirigeants du monde, réunis dans le G20, et les banquiers centraux, n’ont pas lésiné sur le soutien au système financier, même si cela crée un immense aléa moral puisque nous avons collectivisé les pertes du système financier en laissant les profits bien privés.

Les banques centrales ont créé des montagnes de liquidités et racheté de nombreuses créances aux banques. Et outre des plans de relance, les gouvernements ont recapitalisé les banques, garanti les dépôts ou leur ont prêté pour mettre fin à la panique. Il faut noter que la recapitalisation était plus juste car elle sanctionnait les banques alors que les simples prêts (comme ce qui a été fait en France) était une forme d’aide sans conséquence pour le système financier.

Acte 2 : la zone euro oublie la croissance

mardi 22 mai 2012

Quand va-t-on admettre que la Grèce est dans une impasse ?


Un taux de chômage qui approche les 22% (et 50% chez les jeunes), des salaires en baisse de 15 à 40%, un PIB qui aura baissé de près de 20%, la fuite d’un tiers des capitaux. Malgré tout, nos dirigeants veulent que la Grèce reste dans l’euro, malgré les avertissements...

L’impasse européenne

On sous-estime terriblement les souffrances qui sont imposées au peuple grec, la somme d’humiliation de personnes qui perdent leur emploi, doivent quitter leur logement, partir habiter chez leurs parents, ces personnes, qui brutalement, perdent leur pouvoir d’achat et sombrent dans la pauvreté. La cure d’austérité que la Grèce s’inflige sur les conseils de l’Europe et du FMI est absolument monstrueuse et représente une honte qui pèsera longtemps sur l’image de l’Europe à Athènes.

Il ne faut pas oublier que l’ajustement budgétaire réalisé depuis trois ans équivaut à près de 8% du PIB, une somme colossale qui montre que si tout ne fonctionne pas bien en Grèce, le pays a fait des efforts considérables qu’il ne faudrait pas oublier. Malheureusement, cette austérité sauvage a bien logiquement provoqué un effondrement économique qui détruit une partie des efforts en baissant les recettes fiscales et alourdit la dette par rapport à un PIB réduit.

Le pire est que nous étions un certain nombre à prévenir du risque d’un tel scénario il y a plus de deux ans. Jacques Sapir le disait. Nicolas Dupont-Aignan l’a expliqué à l’Assemblée Nationale. C’est malheureux, mais nous avons eu raison. Il n’y a aucune joie ou satisfaction là-dedans, juste le sentiment d’un immense gâchis et la volonté de peser pour éviter que de nouvelles mauvaises décisions ne soient prises dans les semaines qui viennent, ce qui est encore parfaitement possible.

Quelle issue pour Athènes ?

lundi 21 mai 2012

Halte aux sacs d’os dans les médias !


Il semble que la tendance soit aux mannequins très maigres. Il est pourtant proprement scandaleux de promouvoir un modèle de beauté qui n’en est pas un, et qui fait énormément de mal à ceux qui y voient un idéal malsain à atteindre. Qu’attendons-nous pour agir ?

Dior, Yves Saint Laurent et le Grand Journal

La dernière campagne de Christian Dior met en scène Daria Strokous, une mannequin d’un mètre quatre-vingt qui doit à peine dépasser les cinquante kilos tant elle est squelettique. Heureusement qu’elle peut compter sur le maquillage, la lumière et Photoshop pour lui donner le teint (à défaut de l’épaisseur) d’une personne en bonne santé. Dommage que cette marque n’ait pas mis en scène Charlize Theron son égérie du parfum J’Adore, autrement plus belle.

Yves Saint Laurent a aussi reprogrammé sa campagne pour Touche Eclat, avec une mannequin encore plus squelettique que Daria Strokous. La jeune mannequin blonde fait peine à voir tant elle est osseuse. Mais cette tendance malsaine se retrouve également au Grand Journal où la dernière miss Météo aurait besoin de prendre au moins dix kilos. Sa tenue du 19 mai montrait une maigreur maladive d’autant plus choquante que les caméras ont tendance, paraît-il, à grossir !

Le pire, Mesdames, et il faut vous le dire et vous le répéter, est que toutes ces femmes sont laides. Bien sûr, elles peuvent avoir un beau visage (encore que sans maquillage, filtres et Photoshop, on peut douter), mais leur corps est profondément laid, absolument pas attirant. Les os, ça ne fait pas envie. Et je crois que je parle au nom de l’immense majorité des hommes. Nos vrais modèles de beauté, ce sont plutôt Monica Bellucci, Scarlett Johansson ou Penelope Cruz.

Là où les politiques doivent agir

dimanche 20 mai 2012

Pour gagner, l’alternative doit être centrale


L’élection présidentielle de 2012 a été frustrante pour les alternatifs avec la qualification pour le second tour de deux tenants de la mondialisation et de l’Europe supranationale, qui nous mènent dans l’impasse dans laquelle nous sommes. Mais comment s’en sortir politiquement ?

L’impasse des extrêmes

Dans l’Europe d’aujourd’hui, les alternatifs sont volontiers rejetés aux extrêmes, souvent pour des bonnes raisons, quand ils viennent objectivement de groupes d’extrême gauche ou d’extrême droite, comme en Grèce avec le KKE et l’Aube Dorée, en France, avec Lutte Ouvrière, le NPA ou le Front National. Mais il faut également noter que des partis plus modérés sont volontiers classés à proximité des extrêmes à partir du moment où ils expriment des opinions alternatives.

De manière très significative, en Grèce, l’ANEL, des dissidents de Nouvelle Démocratie, ont été classés entre leur ancien parti et l’extrême droite. Pourtant, l’ANEL n’a pas hésité à s’allier avec des anciens membres du PASOK pour les législatives, ce qui aurait pu justifier un positionnement plus central.
En France, c’est la même chose pour Debout la République, malgré la forte tonalité progressiste de notre programme. Mais ce classement n’est pas neutre.

Tout d’abord, pour les partis les plus extrémistes, il est bien évident qu’ils sont dans une impasse politique et qu’à moins d’un mode de scrutin proportionnel, il leur est impossible d’accéder au pouvoir car leur place sur l’échiquier politique les maintient (heureusement) éloignés du pouvoir, à moins de doubler leur audience. Marine Le Pen pourra bien faire ce qu’elle veut, le Front National restera à l’extrême droite de l’échiquier politique, ce qui condamne par avance son aventure.

De la place sur l’échiquier politique

samedi 19 mai 2012

Europe : le changement, c’est maintenant ?


François Hollande a promis une réorientation de l’Europe en menaçant de ne pas ratifier le pacte budgétaire si rien n’est fait pour la croissance. Nul doute que quelque chose soit fait in fine, mais s’agira-t-il de quelques mots destinés à acheter le soutien de la France, ou de vraies mesures ?

Ce qu’il faudrait faire

Un plan de relance de 500 milliards d’euros sur deux ans semble le minimum pour sortir l’Europe de l’ornière, sans même parler du besoin de démonter la monnaie unique pour que chaque pays ait une monnaie adapté à son économie. Pour l’instant, Arnaud Montebourg continue à défendre les idées protectionnistes sur les plateaux. En outre, la présence de plusieurs opposants au traité constitutionnel européen peut faire espérer certains.

C’est ainsi que Coralie Delaume a signé deux papiers où elle explique pourquoi elle pense que François Hollande pourra réorienter l’Europe. Et il faut dire que le contexte semble favorable à un assouplissement de l’austérité, entre une Grèce au bord de la rupture, des dirigeants européens plus attentifs à la croissance, et la défaite de la CDU dimanche dernier dans l’Etat le plus peuplé d’Allemagne avec la victoire des socio-démocrates, plus ouverts à ces idées.

Cependant, il ne faut pas surestimer les chances d’un changement. Le SPD a conservé un Etat qu’il dirigeait déjà, avec une équipe populaire et un adversaire CDU qui a fait des bourdes pendant la campagne. La gestion européenne d’Angela Merkel n’était pas en cause dimanche et elle est appréciée outre-Rhin. Ensuite, c’est une chose de parler de croissance et d’avoir un agenda, c’en est une autre de mettre en place des mesures concrètes, fortes et rapides.

Pourquoi je n’y crois pas

vendredi 18 mai 2012

Grèce : la bêtise effarante du Monde


C’est dans un éditorial stupéfiant de bêtise que Le Monde a essayé une nouvelle fois de faire peur au sujet de la probable sortie de la Grèce de la monnaie unique. Comment ce journal, qui se dit de référence, peut se laisser aller à une telle démagogie ?

Une mauvaise foi extraordinaire

Le dernier paragraphe affirme « Pour les Grecs, ce (la sortie de l’euro) serait une tragédie pire encore que celle qu’ils vivent. Ils n’ont guère à attendre du retour à la drachme, qui, même dévaluée de 50%, n’améliorerait pas leurs comptes extérieurs pour une raison simple : la Grèce n’a rien à exporter. Le niveau de vie ne tomberait pas de 10 à 20% comme aujourd’hui, mais de 50%. Le pays a besoin d’investissements pas d’une dévaluation compétitive ».

Le Monde aurait voulu illustrer mon papier de mardi sur la gauche sectaire qu’il n’aurait pas fait autrement. Voici un journal supposé sérieux qui commet un éditorial digne d’un gamin euro béat qui ne connaîtrait rien à l’économie. Le quotidien vespéral affirme donc qu’une dévaluation de 50% de la drachme provoquerait une baisse du pouvoir d’achat de 50%, ce qui serait le cas si la Grèce importait 100% de son PIB. Mais, selon l’OCDE, les importations pèsent 20% du PIB.

Bien sûr, le pouvoir d’achat baisserait de 50% sur les importations, mais rapporté à la structure économique du pays, cela représente une perte de 10% du pouvoir d’achat. En outre, si la Grèce importe deux fois plus qu’elle n’exporte, cela indique tout de même que le pays a des choses à exporter justement (10% de son PIB), dont les ventes s’envoleraient en cas de dévaluation de la drachme. Idem pour le tourisme (16% du PIB), qui profiterait très largement d’une sortie de l’euro.

Une mauvaise analyse du problème

jeudi 17 mai 2012

Gouvernement attendu pour président modéré


Hier, l’Elysée a annoncé la formation du premier gouvernement de François Hollande. Pas de grosses surprises, beaucoup de ministres se retrouvant là où ils étaient annoncés. En revanche, avec 34 personnes, l’équipe est deux fois plus importante que la première équipe Sarkozy.

Une composition sans surprise

La première non surprise a clairement été le choix de Jean-Marc Ayrault comme Premier Ministre. Manuel Valls était un peu tendre et beaucoup trop droitier pour aborder les élections législatives et le comportement très agressif de Martine Aubry lors des primaires socialistes ne donnait sans doute guère envie à François Hollande de travailler avec elle au jour le jour. La promotion de ce notable de province ressemble beaucoup à celle de Jean-Pierre Raffarin en 2002.

Comme prévu, Laurent Fabius récupère les Affaires Etrangères, Vincent Peillon l’éducation, Pierre Moscovici l’économie, Marisol Touraine les affaires sociales, Manuel Valls l’intérieur, Arnaud Montebourg, l’industrie, rebaptisé « redressement productif », Jean-Yves Le Drian la défense, Aurélie Filippetti la culture, Stéphane Le Foll, l’agriculture, Jérôme Cahuzac le budget, Fleur Pellerin les PME et l’innovation. Michel Sapin et Najat Vallaud Belkacem complètent ce tableau.

Outre la surprise du nombre de ministres, qui permet la promotion de nombreux inconnus du grand public, l’accession à la justice de Christiane Taubira, radicale de gauche, candidate en 2002 mais qui avait soutenu Arnaud Montebourg aux primaires, et de Cécile Duflot aux territoires et au logement est un peu plus surprenante. L’autre surprise est l’arrivée de Yamina Benguigui comme ministre déléguée aux Français de l’étranger. La parité homme femme est respectée.

Quel sens politique ?

mercredi 16 mai 2012

En Grèce, le démontage de l’euro a commencé


Après d’innombrables péripéties, les élections en Grèce ont débouché sur une impasse. Il a été impossible de nommer un gouvernement, malgré les initiatives répétées du président de la République. Cet échec représente l’acte de décès de la monnaie unique, comme l’a écrit Paul Krugman.

Le scénario à venir

Les évènements à venir semblent déjà écrits. Le nouveau vote devrait donner le pouvoir à SYRIZA, le parti de la gauche radicale, équivalent du Front de Gauche. Si ce parti, qui avait créé la surprise le 6 mai en arrachant la seconde place au PASOK, arrive en première position, alors une grosse majorité du parlement sera alors hostile aux plans européens, ouvrant la voie à une majorité alternative, et non à une mise entre parenthèses de la démocratie, comme l’évoque Georges Ugeux.

Alexis Tsipras devrait alors former un gouvernement avec le DIMAR. Il pourrait avoir besoin du KKE communiste (ce que ce dernier exclut pour l’instant) soit de l’ANEL, le parti de droite issu de Nouvelle Démocratie, mais hostile aux saignées de la troïka. Des négociations très tendues commenceront alors avec le FMI, la Commission et la BCE puisque le SYRIZA refuse de baisser les salaires des fonctionnaires et propose même d’en recruter cent mille de plus !

Il est totalement illusoire d’imaginer que les négociations pourront aboutir. Du coup, la troïka devrait refuser de verser les nouvelles tranches d’aide au pays, mettant la Grèce en défaut. Et malgré sa volonté de rester dans la monnaie unique, le nouveau gouvernement devra instaurer un contrôle des changes strict (s’il ne l’a pas fait avant), revenir à la drachme et prendre le contrôle de sa banque centrale pour trouver le moyen de financer son économie. Une forte dévaluation suivra.

Le premier domino tombe

mardi 15 mai 2012

Comment la gauche sectaire favorise la droite dure


Cela a été une surprise de l’élection présidentielle : Nicolas Sarkozy a réussi à réunir 48,4% des suffrages exprimés, malgré son bilan et son style, très largement critiqués. Et si sa stratégie de droitisation et la réaction d’une partie de la gauche expliquaient cette défaite finalement assez serrée ?

La gauche sectaire

Théoriquement, la gauche devrait être le camp de la tolérance, de l’ouverture, du débat démocratique, apaisé, serein, qui respecte l’opinion de l’autre. Mais face à une gauche républicaine et ouverte, a émergé une gauche intolérante, outrancière, refusant le débat, et finalement bien peu démocratique. Cette gauche sectaire est sûre de sa supériorité morale, intolérante à l’égard des autres opinions. Canal Plus et Le Monde peuvent parfois en être de bons exemples.

C’est une gauche pour qui la mondialisation ne saurait être remise en question. C’est cette gauche qui a abandonné les ouvriers pour défendre les sans papiers. C’est cette gauche qui parle de nationalisme ou de guerre dès que l’on évoque les frontières. C’est cette gauche sociale libérale, libertaire qui veut dépénaliser le cannabis et finalement tout laisser faire, oubliant que les règles sont le plus souvent à l’avantage des plus faibles, en les protégeant des excès des plus forts.

C’est cette gauche qui n’hésite pas à insulter les électeurs du Front National, à les traiter de « cons », comme Sophia Aram. C’est cette gauche qui a versé dans une véritable hystérie contre le président sortant, osant des comparaisons absolument absurdes dont elle devrait avoir honte, comme le soutient Elisabeth Lévy. C’est ainsi que l’Humanité a osé mettre Sarkozy sur le même plan que Pétain, comme si le président sortant avait traité avec un Hitler des temps modernes.

La gauche radicale, par la voix de Jean-Luc Mélenchon peut aussi céder à ces excès quand il traite Nicolas Sarkozy de facho, l’insulte ultime, utilisée à tort et à travers. Mais de telles comparaisons sont totalement outrancières et indignes, notamment pour la mémoire des victimes du fascisme. Quel irrespect pour l’histoire d’oser utiliser de tels propos pour disqualifier son adversaire ! Certes, Nicolas Sarkozy est très critiquable, mais de tels excès sont absurdes.

L’effet qu’elle a sur la droite

lundi 14 mai 2012

Les trois gauches


Le retour à la présidence de la République de la gauche, après 17 ans, est l’occasion de se pencher sur le paysage politique de l’autre côté de l’hémisphère politique, malgré toutes les limites de ce clivage.

La gauche social-libérale

C’est celle qui a gagné le 6 mai, sans nulle doute possible, tant François Hollande en est le parfait héritier, en fils politique de Jacques Delors et Lionel Jospin, deux figures du Parti Socialiste bien éloignés du gauchisme. Cette gauche social-libérale a fait de l’Europe son graal, du fait de son internationalisme et de sa méfiance (pour ne pas dire plus) à l’égard de la nation et des frontières. C’est cette famille qui domine largement dans les grands médias classés à gauche.

Son rejet instinctif et viscéral des frontières lui a fait embrasser la liberté de circulation des capitaux, des biens et des personnes qui met aujourd’hui en danger l’État providence. Si elle reste attachée à la solidarité, son refus de remettre véritablement en cause la libéralisation économique par des frontières nationales lui fait proposer une régulation économique à l’échelle mondiale ou continentale qui est pourtant restée un vœu pieu dans les vingt dernières années.

Cette gauche est volontiers résignée face aux délocalisations qu’elle ne s’imagine pas capable de freiner, comme l’avait admis Lionel Jospin en 2002. En effet, son refus des frontières et son libertarisme ne lui permettent pas d’envisager les moyens de remettre en cause l’anarchie financière et monétaire, qu’elle a elle-même mise en place. Ce sont ces socialistes que le Général de Gaulle disait ne pas aimer « parce qu’ils ne sont pas socialistes ».

La gauche républicaine et populaire

dimanche 13 mai 2012

Nous avons gagné une bataille, continuons le combat !


Mes chers compagnons, un certain nombre d’entre nous ont été déçus par le score du 22 avril. Quelques uns espéraient battre Eva Joly. D’autres pensaient dépasser 3%, voir même 5%... Mais cet écart avec des attentes trop optimistes ne doit pas camoufler les grandes réussites de cette élection.

Le nouveau capital de Nicolas Dupont-Aignan

Deux indices démontrent en effet que nous avons gagné une bataille qui va bien au-delà du score du 22 avril. En effet, dans le baromètre mensuel du Figaro Magazine qui mesure « pour chaque personnalité le souhait de lui voir jouer un rôle important au cours des mois et des années à venir », la deuxième plus forte progression du mois, après François Hollande, est Nicolas Dupont-Aignan, qui passe de 11 à 19%, à peine quelques points derrière Villepin et Copé.

Cette progression n’est pas isolée puisque le baromètre Paris Match indique la même tendance puisque NDA y a doublé son score en deux mois. Cette campagne présidentielle a permis à notre président de s’imposer dans notre paysage politique. Même si nous n’avons pas autant récolté le 22 avril que ce que nous pouvions espérer, les fruits de notre travail collectif grandissent et ils sont sans doute plus nombreux et plus beaux que nous le pensons.

L’exploit que nous avons réalisé

Sous le coup d’une déception relative, n’oublions pas le chemin parcouru. Un petit regard en arrière nous permet de mesurer l’immensité du travail accompli. Et cela vaut d’abord pour notre candidat. Le discours du Bataclan, le meilleur qu’il ait sans doute fait, était magnifique, le discours d’un Homme d’Etat, d’un homme de conviction et d’un homme qui comprend les Français. Et par-delà les discours, il a beaucoup gagné en force dans les médias, dans des circonstances difficiles.

Et notre mouvement a beaucoup grandi. Grâce au travail de tous, nous avons été le 5ème parti de France pour le nombre de parrainages. N’oublions pas qu’en 2012 nous sommes le seul parti à avoir présenté pour la première fois un candidat à la présidentielle. Nous sommes les seuls à avoir cassé ce plafond de verre. Et d’une soixantaine de candidats il y a cinq ans, DLR en alignera plus de trois cents aux législatives. Notre mouvement grandit, se rajeunit, s’implante.

Les plus beaux combats sont ceux qui sont à venir

samedi 12 mai 2012

Grèce : et si la fin de l’euro avait commencé ?


Il y a quinze jours, je disais que la fin de l’euro pouvait débuter le 6 mai avec les élections en Grèce. Les résultats semblaient pouvoir donner une dernière chance aux partisans du mémorandum européen mais l’échec des négociations ont réveillé le volcan, pour reprendre le mot de Nicolas Dupont-Aignan.

Le suspens politique prend fin

Les résultats de dimanche dernier offraient une double lecture. D’un côté, les deux principaux partis favorables au plan européen (PASOK et ND) s’étaient effondrés, passant de 77 à 32% des suffrages en seulement trois ans, alors que les partis opposés devenaient majoritaires. Mais les règles électorales du pays (seuil de 3% pour obtenir des députés, prime de 50 sièges sur 300 pour le premier parti) laissaient planer un suspens sur l’issue du scrutin.

En effet, le PASOK et ND ont obtenu 149 sièges, à seulement deux sièges de la majorité absolue, qui pouvait être obtenue par l’addition des 19 sièges du DIMAR, un parti regroupant les dissidents plus modérés du SYRIZA, à gauche du PASOK. Après l’échec de la droite puis du SYRIZA, jeudi, le DIMAR semblait prêt à rejoindre le PASOK et ND dans un gouvernement favorable au plan européen, légèrement modifié. Mais cette possibilité est tombée hier.

En effet, le DIMAR a donné une fin de non recevoir au PASOK, ce qui devrait provoquer de nouvelles élections. Les premiers sondages indiquent que SYRIZA qui devrait prendre la première place à ND, donnant alors une nette majorité aux partis opposés au plan européen (mais ce parti n’est pas opposé à la monnaie unique). Du coup, une majorité devrait facilement s’organiser autour du Front de Gauche grec, sans les partis favorables au plan européen !

Vers l’épreuve de force

vendredi 11 mai 2012

Harcèlement : la faute morale du Conseil Constitutionnel


Hier matin, Yves Calvi recevait une jeune femme victime de harcèlement sexuel dont la plainte vient d’être déboutée du fait de l’abrogation de la loi sur le harcèlement par le Conseil Constitutionnel. Un témoignage émouvant qui démontre que nos sages de la République ont malheureusement fait une faute.

Une censure en question

Cet article du Monde détaille bien les problèmes posés par cette abrogation. La loi de 2002 punit « le fait de harceler autrui dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle ». Le Conseil Constitutionnel a abrogé la loi car « la disposition contestée méconnaît le principe de légalité des délits et des peines ainsi que les principes de clarté et de précision de la loi, de prévisibilité juridique et de sécurité juridique ». Bref, la loi n’était pas assez prise selon les sages de la République.

Cette abrogation fait suite à une question prioritaire de constitutionnalité posée par un ancien député du Rhône condamné en appel en 2011. Son avocate avait plaidé que cette loi permettait « tous les débordements, toutes les interprétations ». Et il faut être honnête, comme le pointe Le Monde, cette loi était également contestée par les victimes de harcèlement puisqu’une association de femmes avait également demandé son abrogation pour une nouvelle loi.

Mais le Conseil Constitutionnel a décidé d’une abrogation immédiate de la loi qui a provoqué une annulation de toutes les procédures en cours. Pourtant, cette association pointait la possibilité d’une abrogation différée pour permettre au législateur de voter une nouvelle loi dans l’intervalle et d’éviter le vide juridique dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui du fait de cette décision. Un collectif a porté plainte contre le Conseil pour mise en danger d’autrui.

Une grave faute morale

jeudi 10 mai 2012

Pourquoi la crise de la zone euro va continuer


Il y a trois mois, on nous expliquait que la crise de la zone euro était résolue. Plus de deux ans après le premier plan, la situation est toujours aussi explosive entre une Grèce sans gouvernement et une Espagne en crise. C’est que la zone euro n’est pas une Zone Monétaire Optimale.

Un marché du travail peu mobile

The Economist cite une étude de l’OCDE qui mesure le pourcentage de la population qui a déménagé dans l’année. 2,4% de la population des Etats-Unis a ainsi changé d’Etat d’habitation au cours de la seule année 2010, malgré la crise du marché immobilier, qui affecte pourtant la mobilité. A titre de comparaison, la mobilité entre pays de l’Union Européenne atteint à peine 0,3%, soit huit fois moins qu’aux Etats-Unis, démontrant la différence entre les deux ensembles.

En fait, les habitants de la zone euro sont particulièrement sédentaires puisqu’à peine 1% des habitants d’un pays change de région au sein de ce même pays. En clair, la mobilité des travailleurs est 60% plus faible dans les pays européens par rapport aux Etats-Unis et elle est près de 90% plus faible dans l’Union Européenne qu’outre-Atlantique. La mobilité au sein des pays européens est égale à celle du Canada (1%), mais moins forte qu’en Australie (où elle atteint 1,5%).

De manière très intéressante, la mobilité de la population est beaucoup moins forte entre le Québec et les autres provinces puisqu’elle tombe à seulement 0,4%, un score à peine supérieur à la mobilité à l’échelle de l’Union Européenne. Des études réalisées à Harvard et à l’université Goethe de Francfort indiquent en effet que le langage est un facteur prédictif de la mobilité encore plus fort que les frontières nationales, ce qui augure bien mal de l’avenir de la zone euro.

Les fondations pourries de l’euro

mercredi 9 mai 2012

La Grèce au bord de la sortie de l’euro


J’avais évoqué une telle possibilité fin 2009 mais jamais un tel scénario n’a été aussi proche. En effet, les revirements du PASOK ont bloqué la voie à un gouvernement pro austérité autour de Nouvelle Démocratie (ND), ouvrant la possibilité à une coalition opposée au plan européen.

Revirement politique

Contrairement à ce que j’avais écrit hier, et comme l’a souligné le blog Mes Elucubrations, le problème est venu du fait que le PASOK a refusé de faire équipe avec Nouvelle Démocratie sans le parti de la gauche radicale, SYRIZA, arrivé en seconde position lors du scrutin de dimanche. Du coup, ND ayant échoué à réaliser une coalition, c’est le SYRIZA qui a maintenant quelques jours pour trouver une majorité selon les termes de la Constitution Grecque.

L’équation actuelle est compliquée car, pour constituer une majorité opposée aux plans européens, le SYRIZA doit réunir le PASOK, le KKE (le parti communiste, qui a déclaré ne pas vouloir rejoindre une coalition) et l’ANEL, qui regroupe les membres de Nouvelle Démocratie opposés aux plans. Cet attelage allant de l’extrême gauche à la droite semble improbable mais l’ANEL s’est ailée avec des anciens membres du PASOK opposés aux plans d’austérité.

L’autre alternative serait une coalition favorable aux plans incluant le PASOK et ND, qui auraient besoin du soutien soit de l’ANEL (a priori impossible) ou du DIMAR, des anciens éléments du SYRIZA, plus modérés, ce qui semble théoriquement possible. Bref, fort heureusement, les néo nazis sont en dehors du jeu et c’est finalement le PASOK qui devrait être le parti fera basculer la donne, soit en faveur de l’austérité, soit en rejoignant le camp de ceux qui s’y opposent.

Athènes sur la voie de Buenos Aires